"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 18 mars 2024

LE METROPOLITE ONUPHRE BÉNIT LA RÈGLE DE PRIÈRE SPÉCIALE DE CAREME POUR LES FIDELES UKRAINIENS

Métropolite Onuphre

Photo : news.church.ua
Kiev, le 15 mars 2024

     

Comme chaque année, le Primat de l'Église orthodoxe ukrainienne a béni les fidèles en leur demander d'adopter une règle spéciale de prière de carême pour la croissance spirituelle et pour la paix.

Dans son discours de carême, Son Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, donne la bénédiction aux fidèles pour "faire sept prosternations accompagnées de la prière de Jésus chaque jour - pour le pardon de nos péchés, et pour lire un chapitre du Saint Évangile - pour la paix sur notre terre et dans le monde entier".

Lisez son adresse complète :

Chers frères et sœurs ! Enfants bien-aimés de l'Église du Christ !

Par la grâce de Dieu, les jours du Grand Carême commencent - un moment spécial qui, à l'image de la parabole de l'Évangile, nous ramène de la lointaine terre du péché à la maison de notre Père céleste (Luc. 15:11-32).

Chaque année, la venue des jours salvifiques du Carême nous donne l'occasion de mettre de côté les œuvres des ténèbres (Rom. 13:12) et de revenir sur le chemin de la vie (Ps. 16:11). Cela est facilité à la fois par la période calendaire des quarante jours sacrés, coïncidant avec la saison de l'éveil de la nature du printemps, et par l'atmosphère pénitentielle spéciale des offices de Carême.

L'observation du Grand Carême est non seulement importante, mais aussi une condition essentielle pour [prendre] le bon chemin vers le salut. Le Grand Carême ouvre nos yeux spirituels et nous donne l'occasion de voir notre véritable moi devant Dieu, de nous analyser et de nous corriger à la lumière de l'éternité à venir. En instruisant ses enfants sur le temps du jeûne rempli de grâce, la Sainte Église nous rappelle que nous sommes appelés à être éclairés par la puissance spirituelle du Seigneur, qui est Lumière, et en qui il n'y a pas du tout de ténèbres (1 Jean. 1:5). La vie spirituelle véritable n'est pas seulement la renonciation au mal et la perfection morale, mais aussi l'acquisition de la Grâce du Saint-Esprit, la transformation de l'âme humaine par la puissance divine de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est ressuscité des morts.

Dans les jours sacrés des quarante jours, intensifions nos prières ferventes pour la paix au Dieu de la paix (1 Thess. 5:23). Que les fruits de notre jeûne soient l'accroissement de l'amour, la cessation de l'hostilité et de l'effusion de sang, l'éradication de la haine et de toute malice, afin que, ayant passé dignement l'épreuve de la lutte spirituelle, nous soyons morts au péché et vivants à Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur (Rom. 6:11).

Chaque année, pendant les quarante jours sacrés, nous nous sommes imposé des règles de prière spéciales pour nous-mêmes. Cette année, les fidèles de notre Sainte Église ont la bénédiction pour faire sept prosternations avec la prière de Jésus chaque jour - pour le pardon de nos péchés, et de lire un chapitre du Saint Évangile - pour la paix sur notre terre et dans le monde entier.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

Père Victor Potapov: Dimanche du Pardon

 

Père Victor Potapov
Recteur de la Cathédrale St John the Baptist
Washington DC
USA

Chers frères et sœurs en Christ,

Il y a longtemps, on nous a appris à dire "Pardonne-moi".  Nous avons appris à dire ces mots dans notre enfance lorsque nous voulions que nos frères et sœurs continuent à jouer avec nous, ou que notre mère nous laisse regarder la télévision le soir.  Dans notre jeunesse, nous avons appris à les dire lorsque nous voulions reprendre une conversation téléphonique de plusieurs heures avec un ami ou chuchoter entre nous à notre pupitre à l'école...

          En tant qu'adultes, nous nous efforçons de faire la paix avec nos parents âgés lorsqu'ils se plaignent - avec ou sans raison - et de faire la paix avec ces mêmes amis proches et, en fin de compte, avec ceux que nous aimons.

          Cependant, avec l'âge, il arrive de plus en plus souvent que les mots "pardonne-moi" prennent un sens plus profond que lorsque nous les prononçons en passant, entre d'autres sujets et d'autres pensées. 

          C'est alors que cette phrase, si facile et commode pour résoudre les problèmes, devient insupportablement lourde et difficile.

          Elle reste coincée sur la langue, elle frappe avec force dans notre tête, elle nous serre la gorge.

          Il nous semble que nous pouvons nous convaincre de nous défaire de notre obligation de demander pardon, parce que nous n'avons pas le temps, ou parce que "les choses vont se résoudre d'elles-mêmes", ou parce que "il/elle a déjà compris".  Nous n'évoquerons même pas les excuses si commodes : "et puis, pourquoi devrais-je le faire ?" ou "c'est lui qui est en cause".

          Ainsi, les non-dits s'accumulent et le cœur est de moins en moins souvent saisi par la conscience.

          Nous nous habituons peu à peu au fait que marcher devient moins facile qu'avant, qu'il est plus difficile de respirer librement, et que croire n'est pas si simple.

          Il nous semble qu'il en a toujours été ainsi et qu'il en sera toujours ainsi.

          Puis vient le jour de l'année où nous sommes inévitablement et directement confrontés à la pensée de notre dette impayée.

          Il est alors impossible de se détourner, de rentrer la tête dans les épaules ou de se cacher derrière les excuses et les raisons habituelles.

          Et bien souvent, nous avons bien plus de dettes que celles qui nous viennent à l'esprit dans ces premières minutes :

          Les "Pardonne-moi" adressés aux parents - pour avoir été agacés par leurs conseils, par leurs plaintes routinières sur la santé.  Après tout, un jour, nous serons à l'autre bout du fil, à nous plaindre à nos enfants.

          "Pardonne-moi" à nos enfants - de ne pas passer des minutes et des heures avec eux, de ne pas les féliciter à haute voix, de ne pas éviter les paroles dures.

          "Pardonne-moi à ceux que nous aimons pour toutes nos actions qui ne correspondent pas au terme "amour". ...

          "Pardonne-moi" à ceux à qui nous sommes redevables - pour avoir si vite oublié la dette.

          "Pardonne-moi" à ceux qui nous sont redevables - pour nous être encore souvenus de cette dette.

 "Pardonne-moi" à Celui qui, avec tant d'amour et de sollicitude, nous a donné et continue à nous donner la vie, malgré le nombre de fois où nous avons oublié ou omis de dire "pardonnez"....

          "Pardonne-moi" à Celle qui supplie chaque jour son Fils de nous donner plus de temps pour nous souvenir et réaliser tout cela.

          Le plus souvent, ôter le poids du non-dit qui s'est solidement ancré en nous demande un grand effort.  Mais expérimenter une seule fois ce que c'est que de respirer profondément, de sentir combien il est plus facile de marcher la tête haute - c'est quelque chose que vous n'oublierez pas, quelque chose qui vous poussera à vous précipiter à la recherche de ce pardon chaque année.  Mieux encore : chaque jour.  Toute votre vie.

          Cela vaut la peine de passer cette journée à tirer de votre mémoire accommodante et oublieuse les personnes devant lesquelles votre culpabilité s'est accumulée depuis longtemps, ou qui sont apparues soudainement et par inadvertance alors que vous étiez en train de "courir à toute allure".  Ceux devant lesquels notre conscience nous dit que nous devons encore être acquittés.

          Deux mots : "Pardonne-moi". "

          Ils ne garantissent pas qu'à l'avenir nous ne commettrons pas d'erreurs ou que nous ne serons pas injustes, mais en eux réside la possibilité de retrouver la capacité de croire et d'aimer vraiment.

          Ainsi, alors que nous entamons notre pèlerinage vers la Terre Sainte de Pâques, pardonnez-moi, moi votre pasteur et recteur, toutes mes transgressions qui vous ont affectés, vous et les vôtres.

       Seigneur, aie pitié de moi pécheur !

En Christ

Père Victor Potapov

Version française Claude Lopez-Ginisty




dimanche 17 mars 2024

DIMANCHE DE LA Tyrophagie

St. Gérasime du Jourdain


Le calendrier des saints donne des jours fixes pour la commémoration de ces justes et saints, qui ne coïncident évidemment pas toujours avec un dimanche. 

Cette année, en cette période de pré-carême, un fil conducteur monastique a traversé ces commémorations et ce dimanche nous donne saint Gérasime du Jourdain. Il est né au début du Ve siècle en Lycie, en Cappadoce. Le Prologue d'Ochrid rapporte : "Ce saint bien connu a d'abord appris l'ascétisme dans la Thébaïde égyptienne, mais il s'est ensuite rendu au Jourdain et y a fondé une communauté d'environ soixante-dix moines qui subsiste encore aujourd'hui. Il formula une règle particulière pour son monastère : les moines passaient cinq jours par semaine dans leur cellule à tresser des paniers et des nattes ; ils n'avaient pas le droit de chauffer leur cellule ; pendant cinq jours, ils ne mangeaient qu'un peu de pain sec et quelques dattes ; les moines devaient laisser leur cellule ouverte, même lorsqu'ils sortaient, de sorte que chacun pouvait, s'il voulait quelque chose, le prendre dans la cellule d'un autre". Ils ne mangeaient ensemble que le week-end et c'était un repas de légumes bouillis. Ils buvaient aussi un peu de vin pour louer Dieu. Le Prologue rapporte également que "chaque moine apportait et déposait devant l'higoumène le travail qu'il avait accompli au cours des cinq jours précédents. Chaque moine n'avait qu'un seul vêtement. Saint Gérasime était un exemple pour tous. Pendant le Grand Carême, il ne mangeait rien d'autre que ce qu'il recevait dans la Sainte Communion". 

Les icônes de saint Gérasime le représentent toujours avec un lion. Cela rappelle l'histoire de la rencontre du saint avec un lion dans le désert. Le lion souffrait d'une épine à la patte. Le saint homme se signa, s'approcha et retira l'épine. Le lion s'apprivoisa tellement qu'il suivit le moine jusqu'à son monastère et resta avec lui. 

Concile de Chalcédoine

À la mort de saint Gérasime, le lion succomba à une maladie et mourut à son tour. Saint Gérasime démontre également que même les saints sont humains et ne sont pas infaillibles. À son époque, l'Église était troublée par l'hérésie monophysite (la négation des deux natures du Christ). 

Saint Euthyme le Grand

Le quatrième concile œcuménique, qui s'est tenu en 451, fut convoqué pour résoudre ce problème. Gérasime avait hésité et avait été tenté par l'hérésie. Il assista ensuite au concile de Chalcédoine et fut convaincu de la vérité de la doctrine orthodoxe par la prédication du grand saint Euthyme. C'est ainsi que saint Gérasime reçut sa récompense éternelle, en l'an 475, en tant que pilier de l'Orthodoxie et exemple pour nous tous.  

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Dans le livre The Lenten Spring, de Thomas Hopko, nous trouvons le paragraphe suivant au chapitre 4, qui a pour titre Return to the Father (Retour au Père).

"Les gens se sentent malheureux et ne savent pas pourquoi. Ils sentent que quelque chose ne va pas, mais ils n'arrivent pas à mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Ils se sentent mal à l'aise dans le monde, confus et frustrés, aliénés et éloignés, et ils ne peuvent pas l'expliquer.

 Ils ont tout et pourtant ils en veulent plus. Et lorsqu'ils l'obtiennent, ils restent vides et insatisfaits. Ils veulent le bonheur et la paix, mais rien ne semble le leur apporter. Ils veulent être comblés, mais cela ne semble jamais advenir. Tout va bien, mais tout va mal. 

En Amérique, il s'agit presque d'une maladie nationale. Elle est recouverte par une activité frénétique et une course incessante. Elle est noyée dans les activités et les événements. Elle est noyée dans les programmes télévisés et les jeux. Mais lorsque le mouvement s'arrête, que l'écran est éteint et que tout est calme (.....), l'effroi s'installe, l'absurdité de tout cela, l'ennui et la peur s'installent. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que l'Église nous dit que nous ne sommes vraiment pas chez nous. Nous sommes en exil. Nous sommes aliénés et éloignés de notre véritable pays. Nous ne sommes pas avec Dieu notre Père sur la terre des vivants. Nous sommes spirituellement malades. Et certains d'entre nous sont déjà morts".

Ce passage résume l'éthique de la société contemporaine qui nous entoure. Bien que Père Thomas se réfère à l'Amérique, où il vivait, la même description s'applique à la plupart des sociétés contemporaines. À l'approche du Grand Carême, nous avons réfléchi à la question du jeûne et il est facile de gémir et d'être morose à ce sujet. Les disciplines du Carême remontent à plusieurs siècles et c'est pourquoi il n'est pas question de café, de fumer ou de regarder la télévision, pour ne citer que quelques exemples qui étaient inconnus au premier millénaire.  Quelle est la vertu du jeûne ? Est-ce la substitution [de nos aliments]par des produits végétaliens ? Les jours de jeûne mis à part, lorsqu'on nous demande ce que nous aimerions manger, nous pouvons répondre : "J'aimerais un pâté de porc" ou "J'aimerais un sandwich au fromage". L'essence du choix est que j'aimerais cela. La décision est entièrement centrée sur l'ego. Pendant le Grand Carême, et les jours de pénitence en général, nous sommes invités à ne pas nous mettre à la première place, mais à être plus effacés et, par conséquent, à nous centrer sur Dieu.

Lors de la liturgie du Dimanche du Carnaval, nous avons entendu la lecture d'un passage de l'Évangile dans lequel le Christ mentionne des actes de bonté tels que nourrir les affamés et visiter les malades. Cela pourrait être compris comme signifiant que la chose la plus importante est de faire quelque chose. Bien sûr, c'est important, mais deux semaines plus tôt, nous avons entendu, dans la lecture de l'Évangile, l'histoire du pharisien qui faisait ce qu'il fallait, c'est-à-dire jeûner et faire l'aumône, mais qui était critiqué à cause de ses motivations. C'est là que nous voyons le thème émerger. Aucune de ces leçons et aucun de ces avertissements ne sont isolés, mais ils font partie de quelque chose de beaucoup plus large et ne doivent pas être pris hors contexte. La parabole du Fils Prodigue constitue un élément central de ce thème en développement. Il a été distrait par les plaisirs du monde, mais lorsqu'il a repris ses esprits, il a dit : "Je me lèverai et j'irai vers mon père". Nous voyons ici la pensée qui sous-tend les textes liturgiques du Triode et la raison pour laquelle les expressions sont souvent à la première personne. Je me ressaisirai, j'abandonnerai les plaisirs du monde, je ferai l'effort de revenir à Dieu. Une vie égocentrique est facile, mais je dois dire à mon âme que la vie théocentrique [centrée sur Dieu] est la seule qui mène au salut. Je dois donc agir en conséquence.

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Saint Théophylacte


Le Grand Carême commence demain et nous sommes dans la dernière phase de notre préparation. La lecture de l'Évangile d'aujourd'hui (Matthieu 6, 14-21) est brève et tellement explicite que même le commentaire de Théophylacte est assez bref. Le chapitre 6 de l'Évangile selon saint Matthieu commence par les paroles du Christ sur l'aumône, dont il dit qu'elle doit être faite discrètement. Les donateurs qui font d'importantes donations charitables sous les feux de la rampe sont récompensés par les louanges du monde. 

Il nous est enseigné de ne pas rechercher les honneurs du monde, mais plutôt de faire ce qui plaît à Dieu. Le chapitre se poursuit par l'enseignement aux disciples de la prière, avec les paroles que nous connaissons sous le nom de "Notre Père". Nous arrivons ensuite aux versets qui sont lus dans la liturgie d'aujourd'hui.  Le commentaire attire notre attention sur la tristesse feinte des hypocrites, qui se sont grimés le visage. Ce stratagème théâtral, destiné à suggérer la douleur, est rejeté comme étant sans valeur.  Il y a ensuite une référence à l'huile, manifestement de l'huile d'olive. Une note de bas de page du traducteur, plus haut dans le commentaire, dit : ..... En grec, les mots pour "olive" et "miséricorde", elaias et eleos, sont très similaires à l'oreille, bien qu'ils ne soient pas liés par l'étymologie. Ces deux mots sont souvent associés l'un à l'autre. C'est un exemple où une nuance dans une langue peut être rendue, difficilement, dans une traduction. Ainsi, la référence à l'onction implique de faire preuve de miséricorde, ce qui s'exprime par l'aumône. La lecture se termine par le sujet qui est revenu plusieurs fois auparavant, la question des biens matériels. Qu'aimons-nous le plus, les choses de Dieu ou les choses de ce monde ? Le Seigneur dit : "Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur".                              

Les textes liturgiques d'aujourd'hui prennent pour cadre l'histoire d'Adam, mais nous retrouvons l'utilisation grammaticale de la première personne. Ici, on nous apprend à regarder l'essence plutôt que le récit. La base de l'histoire est la volonté de désobéissance, qui est aggravée par une tentative de rejeter la responsabilité sur quelqu'un d'autre. Lorsqu'on vous reproche une transgression, combien de fois n'avez-vous pas utilisé l'excuse suivante : "Ne me blâmez pas parce que.....ceci, cela ou autre chose" ? 

Dans le Canon et les autres textes liturgiques d'aujourd'hui, le pronom de la première personne est utilisé parce que je ne devrais pas examiner les fautes ou pointer du doigt la responsabilité d'une autre personne, Adam ou qui que ce soit d'autre, mais je m'accuse moi-même. 

Cette approche est démontrée à la fin des vêpres du dimanche après-midi, lorsque nous avons le rite du pardon mutuel. Nous nous demandons mutuellement pardon pour tous nos manquements, lorsque nous n'avons pas été à la hauteur de notre vocation chrétienne. Nous nous humilions devant nos frères et sœurs en Christ en reconnaissant nos propres faiblesses. 

Ce n'est que par une véritable humilité que nous pouvons nous rapprocher de Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND 


Bishop Irenei and Bishop Alexander Jointly Announce the Latter’s Retirement for Reasons of Health. | Епископ Ириней и епископ Александр совместно объявляют об уходе на покой последнего по состоянию здоровья. | Mgr Irénée et Mgr Alexandre annoncent conjointement la retraite de ce dernier pour raisons de santé.

Evêque Alexandre de Vevey

Lors de sa réunion ordinaire du mardi 21 février / 5 mars 2024, le Saint-Synode des Évêques a accepté la demande de la retraite de Son Excellence Mgr Alexandre, qui, depuis cinq ans, a exercé les fonctions d’évêque de Vevey, Vicaire du diocèse de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale.

Communiquant la nouvelle au clergé du diocèse, le hiérarque dirigeant, Son Excellence l’évêque Irénée de Londres et d’Europe occidentale, a écrit :

« Comme beaucoup d’entre vous le savent, mon frère-hiérarque, Mgr Alexandre, souffre depuis longtemps et de plus en plus de problèmes de santé, qui sont pour lui une source de tristesse car ils nuisent gravement à sa capacité de voyager, de célébrer et d’accomplir d’autres tâches. Je suis profondément reconnaissant pour les prières que vous avez tous offertes et que vous continuez d’offrir pour la santé et la guérison de Son Excellence, notre cher Vladyka Alexandre ! C’est à la lumière de ces afflictions que, en dialogue avec moi et avec mon plein soutien, Son Excellence a demandé au Saint-Synode la retraite pour raisons de santé, que le Synode a à son tour accordée, avec ses prières. »

S’adressant conjointement au clergé, Mgr Irénée et Mgr Alexander ont ajouté : « Nous souhaitons souligner, ensemble, que cela ne signifie en aucun cas que notre frère Mgr Alexandre quitte le service de la Sainte Eglise, mais plutôt une adaptation aux nouvelles circonstances. Son Excellence reçoit la bénédiction de continuer à servir dans la paroisse protégée par Dieu de la Mégalo-martyre Sainte Barbara à Vevey, en Suisse … et il a indiqué qu’à l’instar des hiérarques retraités d’autres diocèses de notre Eglise, il aimerait continuer à visiter les paroisses — par exemple, pour la célébration du Sacrement de l’Onction pendant le Grand Carême, pour les fêtes patronales, etc. — et, plus généralement, poursuivre son assistance dans la vie diocésaine, dans la mesure où sa santé le permet. Cela nous apporte un grand bonheur et nous sommes impatients de faire appel à son Excellence et d’implorer ses saintes prières pour nous tous. »

L’évêque dirigeant a transmis ses remerciements pour le travail et les prières de son frère-évêque : « Je souhaite exprimer ma plus profonde gratitude à Son Excellence Mgr Alexandre pour tout ce qu’il a fait au cours de ces cinq années en tant que Vicaire, et pour tout ce qu’il continuera sûrement à faire pour la Gloire de Dieu dans son statut de retraité. »

En conclusion de leur communication commune, Mgr Irénée et Mgr Alexander ont écrit : « Nous saluons ensemble tous les prêtres, diacres, moines et fidèles de notre diocèse dans l’unité de l’amour chrétien et avec les prières que nous continuerons à offrir ensemble pour vous tous. Que Dieu Tout-Puissant vous fortifie tous alors que nous entrons ensemble dans la période sanctifiante du Grand et Saint Carême ! »


Source: 

orthodoxEurope

samedi 16 mars 2024

Père Raphael [Noica]: Irai-je en enfer? Dieu est fâché avec moi...


Dans cet enregistrement vidéo, Père Raphael [Noica],  disciple de St. Sophrony l'Athonite, qui vit maintenant comme un ermite dans les montagnes roumaines, nous réconforte et nous dit que "la perte est "impossible", parce que Dieu est tout-puissant et que Son amour n'est vaincu par aucun péché... Et Dieu "sait seulement" comment nous sauver, parce qu'Il aime".

Source vidéo : « Din ce moarte ne-a izbavit Hristos ? » 15 décembre 2005, Alba Iulia, Roumanie

Père Raphael: 

Pouvez-vous imaginer un Dieu en colère ? Oh, combien de fois j'ai vécu cela et je l'ai entendu de tant d'entre vous dans des lettres et dans des conversations : "peut-être que j'ai péché et que Dieu s'est fâché et ne veut plus m'entendre". C'est de l'hérésie ! J'ai commencé par dire qu'il est important de s'en souvenir : dans les moments difficiles où, en gardant notre esprit en enfer - pas comme Silouane - nous ne savons pas, nous n'avons pas cette expérience complète - mais quand j'ai un sentiment de culpabilité, quand je commence à ressentir mon péché [...] il n'y a pas besoin de se cacher derrière mon imagination ou dans les buissons comme Adam, ou quelque chose comme ça.

Il s'agit d'accepter qui je suis, peu importe à quel point je suis laid, peu importe à quel point je suis mauvais. Parce que de ce ce pécheur, que je suis pour de vrai, Dieu me fait sortir de ce péché. Et d'une part, Il est tout-puissant et Il peut me faire sortir de n'importe où, il n'y a pas de limite à la puissance de Dieu, d'autre part, Son amour, en bref, est vainqueur de tout péché. Eh bien, paradoxalement, plus je suis pécheur, plus l'amour de l'omnipotence de Dieu est rayonnant ou la toute-puissance de l'amour de Dieu se montre, parce qu'Il m'en sort, par les moyens que mon péché offre à Dieu, pour ainsi dire. Et je veux dire que si vous considérez l'amour de Dieu, est-il possible que l'homme périsse ?

La perdition est « impossible », parce que Dieu est tout-puissant et que Son amour n'est surmonté par rien, quel que soit le péché que j'ai commis. Alors pourquoi parlent-ils de la perdition ? Tout est une question de liberté humaine. Comme les anges, certains d'entre eux sont tombés et d'autres sont restés avec Dieu. 

La liberté est peut-être le point numéro un de cette image de Dieu et de la ressemblance avec Dieu. Si Dieu me sauvait par la force, ce ne serait pas un dieu, parce que je serais forcé. Il s'agit de ma liberté, de pouvoir dire non à la toute-puissance et à l'Amour de Dieu et de périr. Et c'est, dans le négatif, une mesure de la liberté de l'homme et de l'amour de Dieu dans laquelle Il a fait de l'homme comme Dieu. La même liberté peut, malgré tout, me conduire à la perdition et à la mort. Bien sûr, cette liberté est ce que Dieu m'a donné pour que, malgré tout, je puisse être sauvé. Et Dieu "sait seulement" comment nous sauver, parce qu'Il aime.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Orthodox Elders

vendredi 15 mars 2024

Métropolite Christophe de Jordanie: Le Jugement dernier arrive. Dois-je en avoir crainte?


Rejoignez l'archevêque Christophoros de Jordanie alors qu'il explore l'essence de notre voyage spirituel vers la vie éternelle. Découvrez pourquoi notre motivation devrait découler de l'amour plutôt que de la peur, ce qui nous amène à rechercher la purification, le repentir et la prière. 

Apprenez comment notre amour pour le Christ nous pousse à Le rencontrer, à Le voir et finalement à hériter de la vie éternelle. Trouvez l'inspiration pour la période de jeûne à venir en tant que période de préparation spirituelle et de recherche de la sainteté. Il s'agit d'un sermon enregistré le dimanche du Jugement dernier, le 27 février 2022, par l'archidiocèse orthodoxe grec - Amman - Jordanie.

Source vidéo (regardez la vidéo complète ici) : Archidiocèse orthodoxe grec - Amman - Jordanie

Archevêque Christophe :

Notre motivation pour la vie éternelle ne devrait pas être la peur de la punition du feu de l'enfer et du tourment éternel. Dans notre vie spirituelle, la peur est là pour nous conduire à la repentance, mais nous ne devrions pas nous arrêter à la peur ; nous devrions aller au-delà pour atteindre l'amour.

J'aime rencontrer Jésus, voir son visage, Le voir. Cet amour est notre motivation à prier, à nous purifier, et c'est pourquoi nous venons à l'Église, parce que nous aimons Jésus, nous voulons Le rencontrer et Le voir. Nous Le désirons ardemment. Nous L'adorons.

C'est pourquoi, par la prière de Jésus : « Seigneur, Jésus-Christ, aie pitié de moi, pécheur ! » nous essayons de nous purifier dans l'esprit et le cœur. Et notre vie plaît à Dieu en gardant les commandements divins et l'enseignement de l'Évangile et en faisant de bonnes actions par amour pour le Christ.

Le chrétien devrait faire de bonnes actions par amour du Christ, parce qu'il aime le Christ, et non pour la bonté ou à cause de la morale de la société ou de la culture. C'est une chose terrestre. Parce que chaque société a son éthique et sa morale.

Mais par notre lutte spirituelle, nous recevons l'esprit du Christ. Nous nous revêtons du Christ. Donc, tout ce que nous faisons vient du Christ et c'est pour le Christ : avec amour pour le Christ, avec amour pour le prochain et pour nous-mêmes.

Qu'est-ce que l'amour de soi ? Cela peut devenir un vice par l'égoïsme, quand nous ne nous voyons que nous-mêmes et ignorons les autres. L'amour de soi est notre capacité à devenir l'image de Dieu. Il cherche à purifier l'image de Dieu en nous, à hériter de la vie éternelle.

Afin que nous soyons prêts à entrer lorsque la porte de la vie éternelle s'ouvrira. « C'est la vie éternelle, afin qu'ils Te connaissent, le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ que Tu as envoyé. » [Jean 17:3] Comment héritons-nous de la vie éternelle ? Cela arrive plus nous nous purifions, plus nous nous repentons et plus nous prions.

Le repentir et la prière mènent à la pureté du cœur et de l'esprit, et ainsi l'homme est capable de voir Dieu. C'est pourquoi notre motivation pour la vie éternelle est notre amour de rencontrer Dieu ; c'est très essentiel ! Ainsi, la période de jeûne à venir et toutes les périodes de jeûne dans l'Église devraient être une préparation spirituelle, afin que, par la pureté, le repentir et les prières, nous puissions voir Dieu et lutter pour atteindre la sainteté.

Parce que c'est le but de notre vie.

Version française Claude Lopez-GInisty

d'après

Orthodox Elders


jeudi 14 mars 2024

Père Lawrence Farley: Aggée, ÊTRE PETIT DANS UN MONDE DE GRANDS

Saint Prophète Aggée


L'œuvre du prophète Aggée* est courte et facile à manquer ; il ne s'agit que de deux chapitres de nos Bibles entre entre les livres de Sophonie et de Zacharie. Si vous feuilletez rapidement les dernières pages de l'Ancien Testament, il est facile de les manquer. Après avoir parcouru des œuvres plus longues telles que celles d'Isaïe (66 chapitres), Jérémie (52 chapitres, plus 5 autres chapitres de Lamentations) et Ézéchiel (48 chapitres), Haggai semble positivement chétif en comparaison.

Ce n'est pas seulement parce que ses vestiges littéraires sont peu nombreux par rapport aux autres dans le canon de l'Ancien Testament. Aggée lui-même a vécu et travaillé dans le cadre d'une communauté post-exil qui était peu nombreuse et peu puissante au pouvoir. Cela a dû être d'autant plus frustrant pour lui et ses contemporains que les anciens prophètes (ceux comme Isaïe, Jérémie et Ezéchiel) avaient promis un avenir glorieux pour Israël à leur retour d'exil. Dieu les ferait plus nombreux, les enrichirait, les responsabiliserait ; Il ferait de Jérusalem l'épicentre de la domination israélite dans le monde entier afin que toutes les nations affluent vers Jérusalem en offrant des dons et en adorant le Dieu d'Israël.

Donc, Aggée et ses contemporains ont dû se demander à plusieurs reprises, où était toute cette gloire de toute façon ? Quelques âmes courageuses ont quitté leurs entreprises familiales prospères en Babylone et en Perse et sont retournées dans une terre en ruine. Là, ils se sont retrouvés entourés de voisins hostiles, tant au pays qu'à l'étranger, avec Israël une province du fond de l'empire perse encore invincible. Plus tard, les Perses seront remplacés par l'invincible puissance macédonienne d'Alexandre le Grand, puis Juda deviendra le jouet des puissances égyptiennes et syriennes en conflit, et enfin l'esclave servile de Rome. 

La gloire promise n'est jamais arrivée. Le monde était encore plein de grands acteurs puissants, et Israël était encore petit et impuissant, et la brève attaque au pouvoir par les Hasmonéens fut l'exception qui  prouva la règle. Le peuple d'Israël était maintenant principalement confiné à la terre autrefois occupée par la tribu de Juda, la terre entourant Jérusalem. C'est pourquoi ils en sont venus à être appelés « Juifs ». Un avenir glorieux !

Nous voyons cette frustration et cette tentation de désespoir comme un sous-texte lancinant dans chaque ligne du message d'Aggée. Les gens qui sont revenus en nombre déprimant et en petit nombre se sont plaints qu'ils ne travaillaient pas sur la construction du Temple parce que "le moment n'est pas encore venu de construire la maison de Yahweh".Aggée s'en prenant à eux rétorqua : « Est-ce le moment pour vous d'habiter dans votre maison lambrissée pendant que cette maison est en ruines ? » Il souligna les résultats de leur négligence : ils avaient beaucoup semé et peu récolté et étaient en difficulté. Cela, a-t-il déclaré, à cause du jugement de Dieu - lorsque vous avez ramené la moisson à la maison, Dieu l'a balayée (Aggée 1:2-9). La réponse était de se repentir et de s'occuper de la construction de la Maison de Dieu.

Finalement, ils travaillèrent et construisirent la maison, mais elle était ridiculement minuscule et pauvre par rapport à la maison précédente construite par Salomon. Aggée se mit à nouveau à les encourager : « Qui reste-t-il parmi vous qui a vu cette Maison dans sa gloire d'antan ? Comment la voyez-vous maintenant ? N'est-ce pas à vos yeux comme rien ?... Encore une fois, dans peu de temps, je secouerai les cieux, la terre, la mer et la terre sèche ; et je secouerai toutes les nations afin que les trésors de toutes les nations entrent et que je remplirai cette maison de splendeur, dit Yahweh des Armées. La dernière splendeur de cette Maison sera plus grande que la première » (Aggée 2:3-9). Cette splendeur, bien sûr, viendrait avec le Christ, et la splendeur serait une splendeur spirituelle, ornant une Maison spirituelle (comparez Hébreux 12:26-27 ; Éphésiens 2:19-22 ; 1 Pierre 2:4-5). Mais à l'époque d'âgée, le succès et la puissance du peuple de Dieu étaient dérisoires.

Une fois de plus, nous, orthodoxes en Occident, vivons dans une époque de petites choses, de petites églises, de petits nombres et de petites victoires. Certes, un plus grand nombre prospère maintenant en Europe de l'Est, en Ukraine et en Russie, alors que les gens y honorent et embrassent une fois de plus la foi orthodoxe. Mais ici, dans l'Occident spirituellement mourant et décadent, nous, Orthodoxes, sommes petits, minuscules et en difficulté. Dans un monde de grandes personnes, nous sommes très petits. Dans de nombreux chiffres de recensement, nous nous montrons aux côtés de "Protestant", "Catholique", "Juif" et "Musulman" comme "Autre", ce qui fait à peine une marque démographique.

Nous sommes parfois tentés de faire face à la douleur de la punition en nous retirant dans les jours de gloire de l'histoire - ce qui est sans aucun doute la raison pour laquelle nous insistons toujours pour appeler Istanbul "Constantinople" et habiller nos évêques d'atours impériaux. Parfois, nous faisons face en essayant timidement d'impressionner le monde occidental en lui montrant à quel point nous sommes à la mode dans l'espoir de retrouver une certaine grandeur.

Tel était un orateur** lors d'une Marche pour la vie à Washington qui a prononcé un discours "affirmant le don et la sainteté de la vie" et qui n'a pas pu résister à l'ajout de "En même temps, nous affirmons également notre respect pour l'autonomie des femmes" - une phrase dénuée de sens dans ce contexte, offerte uniquement pour satisfaire la gauche féministe dont il espérait obtenir l'approbation. (Il n'est pas surprenant que l'orateur ait également pris un point d'honneur de se rendre dans un autre pays pour baptiser les enfants adoptés d'un couple homosexuel.) Ce qui est commun à ces réponses est la réticence à accepter que nous sommes maintenant des petits gens au pays des grands.

Je compatis. Quand mon propre peuple de l'église de saint Germain d'Alaska regarde autour de lui, il voit de vastes foules remplissant les églises catholiques pour la messe et des foules d'évangéliques s'accumulent pour écouter des groupes de louange. En comparaison, nous sommes très petits. Et c'est difficile d'être petit. Il est difficile d'être orthodoxe ici en Occident.

Le prophète Aggée nous rappelle qu'il y a un jour pour être petit et qu'un cœur sage laissera des questions de nombre, de croissance et d'influence entre les mains de Dieu. Bientôt, les cieux et la terre seront secoués une fois de plus, comme Aggée l'a dit, et Dieu détruira la force des royaumes des nations et renversera les chars, et leurs cavaliers tomberont (Aggée 2:22). D'ici là, nous attendons avec patience, comme le petit troupeau du Christ. Nous refusons de nous laisser abattre ou d'être découragés. C'est le bon plaisir du Père que de nous donner le Royaume (Luc 12:32).


Version française Claude Lopez-Ginisty 

d'après

ORTHOCHRISTIAN


*Aggée (חַגַּי qui signifie "Festif") est le dixième des douze petits prophètes de la Bible. Il est l'auteur du Livre d'Aggée, qui fait partie de la Bible ...

**Le métropolite Elpidophore du patriarcat de Constantinople

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Saint Prophète Aggée

Livres du Prophète Aggée

Livre d'Aggée 1

1La seconde année du roi Darius, le premier jour du sixième mois, la parole de l'Eternel fut adressée par Aggée, le prophète, à Zorobabel, fils de Schealthiel, gouverneur de Juda, et à Josué, fils de Jotsadak, le souverain sacrificateur, en ces mots: 2Ainsi parle l'Eternel des armées: Ce peuple dit: Le temps n'est pas venu, le temps de rebâtir la maison de l'Eternel. 3C'est pourquoi la parole de l'Eternel leur fut adressée par Aggée, le prophète, en ces mots: 4Est-ce le temps pour vous d'habiter vos demeures lambrissées, Quand cette maison est détruite? 5Ainsi parle maintenant l'Eternel des armées: Considérez attentivement vos voies! 6Vous semez beaucoup, et vous recueillez peu, Vous mangez, et vous n'êtes pas rassasiés, Vous buvez, et vous n'êtes pas désaltérés, Vous êtes vêtus, et vous n'avez pas chaud; Le salaire de celui qui est à gages tombe dans un sac percé.

7Ainsi parle l'Eternel des armées: Considérez attentivement vos voies! 8Montez sur la montagne, apportez du bois, Et bâtissez la maison: J'en aurai de la joie, et je serai glorifié, Dit l'Eternel. 9Vous comptiez sur beaucoup, et voici, vous avez eu peu; Vous l'avez rentré chez vous, mais j'ai soufflé dessus. Pourquoi? dit l'Eternel des armées. A cause de ma maison, qui est détruite, Tandis que vous vous empressez chacun pour sa maison.10C'est pourquoi les cieux vous ont refusé la rosée, Et la terre a refusé ses produits. 11J'ai appelé la sécheresse sur le pays, sur les montagnes, Sur le blé, sur le moût, sur l'huile, Sur ce que la terre peut rapporter, Sur les hommes et sur les bêtes, Et sur tout le travail des mains.

12Zorobabel, fils de Schealthiel, Josué, fils de Jotsadak, le souverain sacrificateur, et tout le reste du peuple, entendirent la voix de l'Eternel, leur Dieu, et les paroles d'Aggée, le prophète, selon la mission que lui avait donnée l'Eternel, leur Dieu. Et le peuple fut saisi de crainte devant l'Eternel. 13Aggée, envoyé de l'Eternel, dit au peuple, d'après l'ordre de l'Eternel: Je suis avec vous, dit l'Eternel. 14L'Eternel réveilla l'esprit de Zorobabel, fils de Schealthiel, gouverneur de Juda, et l'esprit de Josué, fils de Jotsadak, le souverain sacrificateur, et l'esprit de tout le reste du peuple. Ils vinrent, et ils se mirent à l'oeuvre dans la maison de l'Eternel des armées, leur Dieu, 15le vingt-quatrième jour du sixième mois, la seconde année du roi Darius.

Livre d'Aggée 2

1Le vingt et unième jour du septième mois, la parole de l'Eternel se révéla par Aggée, le prophète, en ces mots: 2Parle à Zorobabel, fils de Schealthiel, gouverneur de Juda, à Josué, fils de Jotsadak, le souverain sacrificateur, et au reste du peuple, et dis-leur: 3Quel est parmi vous le survivant Qui ait vu cette maison dans sa gloire première? Et comment la voyez-vous maintenant? Telle qu'elle est, ne paraît-elle pas comme rien à vos yeux? 4Maintenant fortifie-toi, Zorobabel! dit l'Eternel. Fortifie-toi, Josué, fils de Jotsadak, souverain sacrificateur! Fortifie-toi, peuple entier du pays! dit l'Eternel. Et travaillez! Car je suis avec vous, Dit l'Eternel des armées. 5Je reste fidèle à l'alliance que j'ai faite avec vous Quand vous sortîtes de l'Egypte, Et mon esprit est au milieu de vous; Ne craignez pas! 6Car ainsi parle l'Eternel des armées: Encore un peu de temps, Et j'ébranlerai les cieux et la terre, La mer et le sec; 7J'ébranlerai toutes les nations; Les trésors de toutes les nations viendront, Et je remplirai de gloire cette maison, Dit l'Eternel des armées. 8L'argent est à moi, et l'or est à moi, Dit l'Eternel des armées. 9La gloire de cette dernière maison sera plus grande Que celle de la première, Dit l'Eternel des armées; Et c'est dans ce lieu que je donnerai la paix, Dit l'Eternel des armées.

10le vingt-quatrième jour du neuvième mois, la seconde année de Darius, la parole de l'Eternel se révéla par Aggée, le prophète, en ces mots: 11Ainsi parle l'Eternel des armées: Propose aux sacrificateurs cette question sur la loi: 12Si quelqu'un porte dans le pan de son vêtement de la chair consacrée, et qu'il touche avec son vêtement du pain, des mets, du vin, de l'huile, ou un aliment quelconque, ces choses seront-elles sanctifiées? Les sacrificateurs répondirent: Non! 13Et Aggée dit: Si quelqu'un souillé par le contact d'un cadavre touche toutes ces choses, seront-elles souillées? Les sacrificateurs répondirent: Elles seront souillées. 14Alors Aggée, reprenant la parole, dit: Tel est ce peuple, telle est cette nation devant moi, dit l'Eternel, Telles sont toutes les oeuvres de leurs mains; Ce qu'ils m'offrent là est souillé. 15Considérez donc attentivement Ce qui s'est passé jusqu'à ce jour, Avant qu'on eût mis pierre sur pierre au temple de l'Eternel! 16Alors, quand on venait à un tas de vingt mesures, Il n'y en avait que dix; Quand on venait à la cuve pour puiser cinquante mesures, Il n'y en avait que vingt. 17Je vous ai frappés par la rouille et par la nielle, et par la grêle; J'ai frappé tout le travail de vos mains. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel. 18Considérez attentivement Ce qui s'est passé jusqu'à ce jour, Jusqu'au vingt-quatrième jour du neuvième mois, Depuis le jour où le temple de l'Eternel a été fondé, Considérez-le attentivement! 19Y avait-il encore de la semence dans les greniers? Même la vigne, le figuier, le grenadier et l'olivier, N'ont rien rapporté. Mais dès ce jour je répandrai ma bénédiction.

20La parole de l'Eternel fut adressée pour la seconde fois à Aggée, le vingt-quatrième jour du mois, en ces mots: 21Parle à Zorobabel, gouverneur de Juda, et dis: J'ébranlerai les cieux et la terre; 22Je renverserai le trône des royaumes, Je détruirai la force des royaumes des nations, Je renverserai les chars et ceux qui les montent; Les chevaux et leurs cavaliers seront abattus, L'un par l'épée de l'autre. 23En ce jour-là, dit l'Eternel des armées, Je te prendrai, Zorobabel, fils de Schealthiel, Mon serviteur, dit l'Eternel, Et je te garderai comme un sceau; Car je t'ai choisi, dit l'Eternel des armées.

(Traduction Louis Second)