"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 2 avril 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: Fin



43 — Instructions à un higoumène sur la manière de diriger les frères

Se trouvant par hasard au monastère de Sarov, un higoumène, lorsqu’il rencontra le Père Séraphim, lui demanda conseil sur la manière de diriger les frères. Le Père Séraphim l’instruisit ainsi :

“Que l’higoumène devienne et reste toujours comme un mère sage envers ceux qui sont sous son obédience.


Une mère qui aime ses enfants ne vit pas pour sa propre satisfaction mais pour celle de ses enfants. Les infirmités de ses faibles enfants, elle les porte avec amour. Elle nettoie ceux qui se sont souillés, elle les lave paisiblement, les habille de nouveaux vêtements blancs et neufs, les chausse, les réchauffe, les nourrit, s’occupe d’eux, les réconforte et, en toutes occasions, s’efforce de pacifier leur esprit afin de ne pas entendre le moindre cri de leur part.

De tels enfants sont bien disposés à l’égard de leur mère. Ainsi, chaque higoumène doit vivre, non pour sa satisfaction personnelle, mais pour celle de ceux qui lui sont soumis. Il doit être condescendant à leurs faiblesses, porter avec amour les infirmités des infirmes ; soigner les maladies du péché par l’emplâtre de la miséricorde, relever avec douceur ceux qui sont tombés dans la transgression.

Il doit purifier et laver avec calme ceux qui ont été souillés par quelque vice en leur demandant de jeûner et prier au-delà de ce qui est requis pour les autres. Par l’enseignement et sa vie exemplaire, il doit les vêtir des habits de la vertu, veiller sur eux constamment ; les réconforter par tous les moyens et défendre sur tous les fronts leur paix et leur repos, afin que l’on n’entende jamais d’eux la moindre plainte ou murmure. Alors, ils s’efforceront avec zèle de procurer à l’higoumène la paix et le repos”.

Fin des Instructions Spirituelles
de notre Père parmi les Saints
Séraphim de Sarov

Version française Claude Lopez-Ginisty

Nous remercions Anne-Marie Jaillet, éditrice des Editions du Désert, qui nous encouragea en son temps à faire cette traduction dont une grande partie servit pour notre livre La Prière selon saint Séraphim de Sarov (La garde de la Jérusalem intérieure) publié aux Editions du Désert, 2003.

Nous remercions également notre ami Bernard Le Caro pour son aide précieuse. Il a relu le manuscrit, et en a corrigé certains passages. Il l'a comparé aux versions slaves (La vie, les labeurs ascétiques et la glorification de notre père saint et théophore Séraphim le thaumaturge, édition du Monastère athonite de Saint Pantéléimon, 1905), il a vérifié et corrigé d'après le texte grec les citations de saint Isaac le Syrien. Les trois citations de Saint Barsanuphe sont tirées de la traduction des moines de Solesme. Les extraits de l'Echelle Sainte de Saint Jean Climaque ainsi que les extraits du Psautier sont basés sur la traduction de Père Placide (Deseille)

Les « instructions spirituelles » de Saint Séraphim ont été recueillies, transcrites et éditées pour la première fois par le père Serge, qui fit sa profession monastique au désert de Sarov et fut ensuite hiéromoine de la Laure de la Trinité Saint-Serge, puis archimandrite du monastère de Serpoukhov. C’est à lui aussi que l’on doit la première biographie de saint Séraphim, rédigée en 1837.

Saint Philarète, métropolite de Moscou, a toujours profondément estimé le grand staretz de Sarov, et a relu lui-même et corrigé les manuscrits du père Serge, afin d’éviter les obstacles possibles à leur impression.

Le 2 août 1838, il écrivit à son vicaire, l’archimandrite Antoine : « Je vous envoie, Père, les enseignements ou directives spirituelles du Père Séraphim, qui ont été revus par moi-même. Je me suis permis de changer ou de compléter certaines expressions, en partie pour que la langue soit plus correcte, en partie pour éviter que les pensées exprimées de façon incomplète ou inhabituelle, soient mal comprises ou contradictoires. Regardez et dîtes-moi, si l’on peut penser que j’ai changé ou porté atteinte quelque part à la pensée du staretz ».

Les Instructions Spirituelles de saint Séraphim ont été éditées pour la première fois en 1839.

Fin & Gloire à notre Dieu!

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