"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 27 décembre 2009

Fols-en-Christ: saint Bissarion le Thaumaturge

Crucifixion Russe
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Saint Bissarion le Thaumaturge
(6 juin)

Saint Bissarion venait d’Egypte. Dans la biographie du saint, il est dit : «Dès sa jeunesse, il aima Dieu et la lumière de la grâce de Dieu brillait en son cœur». Au temps de sa jeunesse, il y avait beaucoup de grands ascètes au Proche-Orient et Bissarion alla en Palestine pour apprendre la voie du véritable combat spirituel chrétien. Après un arrêt à Jérusalem pour vénérer les lieux saints, le jeune ascète rendit visite à saint Gérasime du Jourdain et il conversa également avec beaucoup d’autres ascètes.
Il fut si grandement édifié spirituellement par les Pères de Palestine qu’il décida de s’y installer et de se placer sous l’obédience de l’un d’entre eux. Des affaires domestiques requerraient cependant son retour en Egypte. Peu après son retour dans sa patrie, Bissarion rencontra le bienheureux Isidore de Péluse et devint très proche de lui. Quand les parents de Bissarion moururent et qu’il fut à même de choisir librement sa vie future, il distribua son bien aux pauvres, fut tonsuré et partit pour le désert de Scété.
Bissarion entreprit l’ascèse et le combat pour purifier son âme, le cœur enflammé de zèle et d’amour pour Dieu. Il jeûnait totalement pendant de longues périodes de temps. Saint Bissarion s’adonnait également à l’ascèse qui consistait à ne pas dormir. Il était si ravi dans sa prière au Sauveur qu’il ne pouvait supporter d’en perdre un seul instant dans le sommeil. Quand la faiblesse du corps le forçait à se reposer, il refusait de s’allonger, il faisait un court somme, soit debout, soit appuyé sur quelque chose ou alors assis, le dos droit.
Le Seigneur voyant la bonne volonté du saint, l’affermissait dans toutes ses œuvres et Il le glorifia en lui donnant de devenir thaumaturge.
Saint Bissarion marchait un jour le long de la mer avec son disciple Thula. Il faisait très chaud et son disciple eut très soif, mais leur gourde était vide. Il commença à se plaindre à Bissarion. Le staretz se mit face à la mer et commença à prier. Il fit ensuite le signe de la Croix sur la mer et dit à Thula : «Au Nom du Seigneur, prends de l’eau de la mer et bois» ! Le disciple puisa de l’eau de la mer et la goûta. Elle était pure et fraîche. Il but. «Et puis, raconta Thula, je versai de l’eau dans la gourde. Quand le staretz vit cela, il me demanda pourquoi j’avais rempli la gourde. Je répondis : “Pardonne-moi, Père, peut-être que je voudrai boire encore en chemin”. Le staretz répondit : “Dieu est ici, et Dieu est partout” !».
De telles choses arrivaient souvent et, plusieurs fois, des sécheresses cessèrent par les prières du staretz. L’Abba fut même vu marchant sur le Nil comme si c’était sur la terre ferme !
Le pouvoir d’Abba Bissarion sur les démons était connu et les gens possédés lui étaient amenés de fort loin. Saint Bissarion était très miséricordieux et opposé au jugement du prochain. Un jour, un moine de Scété fut chassé de l’Eglise pour quelque péché par le presbytre, parce qu’il était indigne d’être avec les autres. Abba Bissarion se leva et il sortit avec le moine, disant : «Moi aussi, je suis pécheur» !
Le saint alla de lieu en lieu comme un fugitif, comme un vaisseau dans le désert. Il enseignait les hommes à la manière d’un fou dont les actions et les paroles étaient incompréhensibles à ceux auxquels il s’adressait. Ses disciples dirent qu’il vécut toute sa vie sans agitation aucune, complètement libéré des soucis du corps, nourri par l’espoir du futur, et affermi dans la forteresse de la foi. Il recevait ce dont il avait besoin de Dieu et ne voulait rien d’autre que ce qu’il recevait.
Le staretz Bissarion, fol-en-Christ, reposa dans le Seigneur à un âge très avancé vers la fin du ve siècle. Sa mémoire est célébrée au 6 juin.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Lev Puhalo & Vasili Novakshonoff
God's Holy Fools
Synaxis Press,
Montreal, CANADA
1976

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