"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 24 juin 2012

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX



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Lectures : Rom. V, 1-10 ; Hébr. XI, 33 – XII, 2 ; Actes. XI, 19-26, 29-30 ; Маtth. VI, 22-33 ; Lc. X, 16-21
LES SAINTS APÔTRES BARTHÉLÉMY ET BARNABÉ
11/24 juin 3ème dimanche après la Pentecôte.
Saint Barthélémy et Saint Barnabé, apôtres (I) ; Saint Barnabé de Vetlouga (1445) ; Saints 222 martyrs de Chine (1900) ; transfert des reliques de Saint Ephrem de Novotorjsk (1572)

Le saint Apôtre Barthélemy (Bartholomée), était originaire de Cana en Galilée. Il fut compté parmi les Douze Apôtres qui suivirent le Christ jusqu’à sa Passion et furent témoins de sa résurrection. Après la Pentecôte, lorsque les Apôtres tirèrent au sort les parties du monde qui leur reviendraient à évangéliser, il fut désigné pour aller proclamer la Bonne Nouvelle en Arabie Heureuse (Nord du Yémen actuel). Il partit d’abord, en compagnie de l’Apôtre Philippe et de sa sœur Mariamne, évangéliser les régions de Lydie et de Mysie, en Asie Mineure. Ils furent arrêtés à Hiérapolis de Phrygie et crucifiés la tête en bas ; mais lorsque Philippe rendit l’âme, la terre s’ouvrit et engloutit un grand nombre de païens. Effrayés, les survivants décrochèrent Barthélemy et Mariamne. Celui-ci établit Stachys comme évêque de la ville et continua son périple missionnaire. Endurant avec constance la faim, le froid, les dangers des routes, les persécutions et les emprisonnements, il transmit à de nombreux païens la lumière de la Vérité : en Arabie, en Perse et dans les Indes (1), et leur laissa l’Évangile selon saint Matthieu, écrit en araméen, Puis il se rendit en Arménie, où il acheva sa course, crucifié à l’exemple de son maître à Albanopolis, sur l’ordre du roi Astrage (ou Astyagès), dont il avait converti le fils et délivré la fille d’un démon. Le corps de l’Apôtre fut ensuite déposé dans un cercueil de plomb et jeté à la mer. Mais, par l’intervention de Dieu, au lieu de s’enfoncer dans l’abîme, le sarcophage parvint dans l’île de Lipari, en Sicile, où ses reliques accomplirent de nombreux miracles.

Le saint apôtre Barnabé était lévite, originaire de Chypre, Il habitait Jérusalem
au temps de la formation de la première communauté chrétienne (2) ; et voyant comment les croyants qui se rassemblaient autour des Apôtres, n’avaient qu’un cœur et qu’une âme et mettaient tout en commun, il vendit le champ qu’il possédait, et vint déposer l’argent aux pieds des Apôtres (Act IV, 36-37). Dès lors, il vécut du travail de ses mains, comme saint Paul (I Cor IX, 6). Homme de bien, rempli de l’Esprit Saint et de foi, il avait reçu le don de la parole d’exhortation et d’encouragement, c’est pourquoi les Apôtres changèrent son nom de Joseph en celui de Barnabé, qui signifie « Fils de la consolation ». Sur l’ordre des apôtres, St Barnabé fut envoyé à Antioche pour y confirmer les fidèles dans la foi. Il partit ensuite à Chypre, où sa prédication fut fructueuse. Le saint apôtre trépassa vers l’an 62, lapidé par les païens. Sous le règne de l’empereur Zénon (488), le saint apôtre Barnabé apparut en vision à l’évêque de Salamine, Anthémis, et lui révéla le lieu où son corps se trouvait caché. L’évêque s’y rendit aussitôt et trouva, dans la grotte indiquée par le saint, le cercueil où se trouvait son corps intact, et sur la poitrine duquel reposait un exemplaire en grec de l’Évangile de saint Matthieu, que l’apôtre avait copié de sa main.

Tropaire du dimanche du 2ème ton
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloireàToi!»
Saints Apôtres, intercédez auprès du Dieu miséricordieux afin qu’Il accorde à nos âmes la rémission des péchés.

Tropaire des saints Apôtres, ton 3
Saints Apôtres, intercédez auprès du Dieu miséricordieux afin qu’Il accorde à nos âmes la rémission des péchés.


Kondakion du saint apôtre Barthélémy, ton 4
Tu fus un grand soleil pour l’univers, illuminant ceux qui t’honorent par l’éclat de tes enseignements et tes miracles redoutables, Barthélémy, apôtre du Seigneur.

Kondakion du saint apôtre Barnabé, ton 3
Tu fus le véritable serviteur du Seigneur, le premier parmi les septante apôtres, tu fis resplendir avec Paul ta prédication, annonçant à tous le Christ Sauveur ; c’est pour cela que nous célébrons par nos hymnes ta divine mémoire, ô Barnabé.


Kondakion du dimanche, 2ème ton
Sauveur tout-puissant, Tu es ressuscité du tombeau l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur etlesmortsressuscitent.Acettevue, la création se réjouit avec Toi ; Adam partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !

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MÉMOIRE DES DEUX CENT VINGT-DEUX NÉOMARTYRS DE CHINE (3)
En 1900, la société secrète d’arts martiaux des « Boxers »4, soutenue par l’impératrice douairière, connue pour sa xénophobie, engagea une persécution contre les chrétiens, auxquels ils attribuaient la responsabilité de tous les malheurs qui frappaient la Chine. Le 10 juin, des proclamations furent affichées dans les rues de Pékin, appelant les païens à massacrer les chrétiens et menaçant tous ceux qui oseraient les cacher. La nuit suivante, les Boxers, passant avec des torches enflammées dans chaque quartier de la ville, arrêtèrent dans leurs maisons tous les chrétiens orthodoxes qu’ils trouvaient, les torturant pour leur faire renier le Christ. Beaucoup, terrorisés par les supplices, brûlèrent de l’encens devant les idoles pour sauver leur vie, tandis que d’autres confessèrent courageusement leur foi et subirent d’horribles tourments. Après avoir incendié leur maison, on les conduisait hors de la ville, dans les temples païens des Boxers, où ils étaient éventrés, décapités ou immolés au feu. Paul Wan, un catéchiste orthodoxe, mourut la prière sur les

lèvres. Ia Wen, institutrice à la Mission russe, fut torturée à deux reprises et confessa joyeusement le Christ. Jean, un garçon de huit ans, eut les bras coupés et la poitrine tailladée. Comme ses bourreaux lui demandaient s’il souffrait, il répondit en souriant : « Ce n’est pas difficile de souffrir pour le Christ ». Les Boxers le décapitèrent, et brûlèrent ses restes dans un feu de joie. Le Père Métrophane Tsi-Chung, le premier prêtre chinois, qui avait été ordonné par saint Nicolas du Japon et avait servi infatigablement la Mission pendant quinze ans, fut massacré avec la plupart des soixante-dix chrétiens, femmes et enfants, qui s’étaient réfugiés chez lui après l’incendie des bâtiments de la Mission russe. Lorsque les Boxers entrèrent, ils le trouvèrent assis dans la cour et le criblèrent de coups de poignards à la poitrine. Sa femme, Tatienne, fut décapitée, ainsi que son fils Isaïe, âgé de vingt-trois ans. Son autre fils de sept ans, Jean, eut les orteils, le nez et les oreilles coupés lors du martyre de son père. Il ne ressentait cependant aucune douleur, et alors que ses tortionnaires l’appelaient « fils des démons », il répondait : « Je suis un croyant en Dieu, et non un disciple des démons ! » Marie, la fiancée d’Isaïe, âgée de dix-neuf ans, s’était rendue à la maison du Père Métrophane, souhaitant mourir avec la famille de son fiancé. Lorsque les Boxers entourèrent la maison, elle aida les autres à se sauver en franchissant le mur, puis elle fit face aux assaillants, les accusant d’assassiner des innocents sans procès. N’osant pas la tuer, ils la blessèrent aux bras et lui transpercèrent les pieds. Comme on la pressait de s’enfuir, elle répondit : « Je suis née près de l’église de la Très-Sainte Mère de Dieu, et c’est ici que je mourrai ! » Quand les Boxers revinrent, ils la firent périr. Parmi ces bienheureux martyrs, se trouvaient aussi des descendants des habitants d’Albazin, en Russie, qui avaient apporté la lumière du Christ à Pékin en 1685. Clément Kui Kin, Matthieu Hai Tsuan, son frère Vit, Anne Chui, et nombre d’autres qui, ne craignant pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l’âme (Mt 10, 28), allèrent courageusement à la rencontre des tortures et de la mort, en priant le Seigneur d’éclairer leurs persécuteurs et de pardonner leurs péchés. Des mille âmes qui composaient la Mission russe de Pékin, elle en perdit trois cents lors de ces sanglants événements, dont deux cent vingt-deux qui remportèrent la couronne inaltérable du martyre.

1. Dans le monde ancien, ce nom désignait soit l’Arabie du Sud, soit l’Éthiopie.
2. Il est compté parmi les Soixante-Dix Disciples, dans le sens élargi que le Synaxaire leur donne, c’est-à-dire en y incluant des disciples de S. Paul.
3 Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras
4. Nommés plus exactement Yihetuan (« milices de justice et de concorde »). Ses membres s’adonnaient à des exercices de boxe et portaient des amulettes sensées leur conférer l’immunité contre les balles.


LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc. XXIV, 1-12 Liturgie : Rom. VI,18-23 ; Matth. VIII, 5-13

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