"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 31 octobre 2012

Le plus bel office de ma vie (1)

Mother Frosya

Pendant l'ère soviétique, il n'existait peut-être pas de symbole plus horrible de la dévastation de l'Église orthodoxe russe par le régime communiste que le Monastère de Diviyevo.
Le monastère fut fondé par saint Séraphim de Sarov, mais il avait été transformé en une ruine affreuse. Les restes éventrés de ce qui restait, dominaient le pathétique centre régional soviétique dans lequel la ville autrefois glorieuse et florissante de Diviyevo avait été transformée. Les autorités n'avaient pas pris la peine de détruire complètement le monastère. Au lieu de cela, elles avaient délibérément laissé la ruine debout comme souvenir de leur triomphe, comme trophée de leur esclavage perpétuel de l'Église. Près des Portes sacrées du monastère, elles mirent en place un monument représentant le chef de la Révolution -Lénine- dont le bras était élevé vers le ciel, accueillant en se moquant  tous ceux qui venaient au monastère dévasté.
Tout sur les lieux déclarait d'une manière convaincante qu'il n'y aurait plus jamais de retour vers le passé. Les prophéties de saint Séraphim au sujet de la grande destinée du monastère de Diviyevo, qui avait été si cher à toute l'orthodoxie russe, semblaient avoir été profanées et détruites à jamais.
Nulle part dans Diviyevo, ni dans la ville, ni dans ses environs, il n'y avait une seule église ouverte, pas même le souvenir d'une église, tout avait été complètement détruit. Et dans le monastère de Sarov, autrefois renommé, et dans les villes autour, au lieu d'un site sacré, aujourd'hui l'une des constructions les plus top-secret et fortement gardée de l'Union soviétique avait été installé à la place, un projet connu sous le nom Arzamas-16. Ici, des armes nucléaires étaient fabriquées.
Si des prêtres faisaient un pèlerinage secret à Diveyevo, ils cachaient leurs intentions, s'habillaient en civil. C'était en vain. La police secrète les trouvait de toute façon. Dans l'année où j'ai visité le monastère dévasté, deux moines venus pour prier et exprimer leur vénération pour les saintes reliques de Diviyevo furent arrêtés, cruellement battus par la police, puis maintenus emprisonnés pendant quinze jours dans une cellule de prison, et dormant sur un parquet gelé.
Cet hiver-là, l'archimandrite Boniface, un moine merveilleux et extrêmement gentil du célèbre monastère de la Sainte-Trinité, m'a demandé de l'accompagner dans un voyage à Diviyevo. Selon nos règles ecclésiastiques, un prêtre qui se lance dans un voyage avec les dons sacrés de l'Eucharistie, [le Corps et le Sang du Christ] doit toujours être accompagné par quelqu'un, afin de contribuer à défendre et à protéger les Saints Dons dans toute situation d'urgence qui pourrait survenir. Et Père Boniface était sur son chemin à Diviyevo afin de donner la communion à quelques moniales âgées qui vivaient encore dans la zone autour du monastère (une partie de ces dernières vivent encore à notre époque sur les mille qui peuplaient autrefois le couvent pré-révolutionnaire).
Pour y arriver, nous avons dû prendre un train qui traversait Nijni-Novgorod, qui s'appelait alors Gorki, et ensuite aller en voiture à Diviyevo. Dans le train, toute la nuit, l'archimandrite Boniface ne pouvait pas dormir. Accroché autour de son cou par un cordon de soie était un petit réceptacle sacré pour les Saints Dons. Je dormais sur une couchette voisine, mais de temps en temps je me réveillais au bruit des roues et je voyais le Père Boniface assis à une table, lisant le Nouveau Testament à la faible lumière lde notre wagon.
Nous sommes arrivés à Nijni-Novgorod, qui était sa ville natale, et sommes restés dans la maison de ses parents. Père Boniface m'a donné un livre sérieux à lire:  le premier volume des œuvres du saint hiérarque Ignace Briantchaninov et toute la nuit je ne pus fermer l'œil, tandis que je découvrais cet extraordinaire écrivain chrétien.
Le lendemain matin, nous partions pour Diveyevo. Nous fûmes confrontés à un trajet d'environ 80 km. Père Boniface essaya de s'habiller de telle sorte que personne ne se doute qu'il était un prêtre: cachant bien les plis et replis de sa soutane sous son manteau, et cachant sa barbe très longue dans son col retroussé et son écharpe épaisse.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon


Pèlerinage sur la tombe de Frère Joseph Muñoz-Cortes avec le Métropolite Hilarion


image
Frère Joseph avec l'icône
de la Portaïtissa

Icône de la Portaïtissa
Monastère: Catholicon


Tombe de Frère Joseph

Icône peinte à Optina Poustyn'
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Voir le magnifique diaporama du pèlerinage

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Saint Néomartyr Joseph, prie pour nous!

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Haïjin Pravoslave (256)


Lumière des cierges
Devant l'icône des saints
Aube ouverte au Ciel

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Saint Jean de Cronstadt (3)

mardi 30 octobre 2012

Son Eminence le Novice ( Vladyka Basile [Rodzyanko]) (18)

Bishop Basil (Rodzyanko). Photo by Yu. Kaver

Bishop Basil (Rodzyanko) after death
Vladika Basile / Dormition

Pour son dernier voyage, en dehors du pays dans lequel il vivait, et vers le Royaume longtemps attendu du Ciel, Vladyka Basile embarqua tout seul. Il fut retrouvé un matin sur le plancher de sa chambre, à Washington, ne respirant plus. L'évêque avait vécu dans cette petite pièce pendant de nombreuses années. C'était un minuscule studio, et encore en plus d'abriter l'évêque, il contenait en quelque sorte aussi une église domestique, une station de radio, une bibliothèque de plusieurs décennies de sermons et d'écrits et d'émissions de radio et de télévision, un réfectoire accueillant pour les paroissiens qui venaient fréquemment le visiter, et une salle d'étude. D'une certaine manière il y avait même de la place pour les visiteurs. Les invités de Russie se rendaient souvent à la maison de l'évêque pour passer une nuit ou deux, ou parfois même une semaine...
Même après sa mort, l'évêque lui-même ne se refusa pas le plaisir de voyager un peu.

Sa famille ne pouvait pas après sa mort se décider pour savoir où il devait être enterré. Certains disaient qu'il devrait être enterré en Russie, sa patrie, après tout. D'autres voulaient l'enterrer en Angleterre, à côté de sa femme, qu'il avait tant aimée. D'autres ont suggéré la Serbie, un pays qui fut toujours proche de son cœur. Je peux seulement imaginer quelle joie remplit l'âme de l'évêque alors qu'il planait au-dessus de cette scène dans les cieux: il aurait vraiment apprécié l'un quelconque de ces voyages! Mais à la fin son corps ne fut ramené de Washington que jusques à New York: un de ses proches insista pour qu'il soit enterré dans le couvent orthodoxe de New Diveyevo, qui est situé non loin de la ville. Cependant, pour une raison quelconque, l'enterrement n'a pas eu lieu là-bas et l'évêque a été ramené de nouveau à Washington. La ses pérégrinations dans le monde eurent finalement une fin. L'évêque fut inhumé dans la section chrétienne orthodoxe de Rock Creek Cemetery [à Washington D.C.].

Parfois, au cours de sa vie, l'évêque avait lui-même l'habitude de se nommer "l'évêque défunt." C'est parce que dans son statut, il n'était qu'un évêque à la retraite, qui avait été congédié (ou envoyé "à la retraite", une phrase qui en russes sonne comme étant "défunt") de l'Église autocéphale américaine. Un évêque qui  "retiré" [en retraite] en fait n'est plus vraiment un évêque, et il ne prend plus aucun décision officielle concernant les affaires ecclésiastiques officielles. C'est pourquoi l'évêque de temps en temps avait l'habitude de plaisanter à propos de lui-même, disant qu'il était "l'évêque Basile défunt."
Mais il était en effet un véritable évêque! Il a vraiment gouverné sans frontières les âmes humaines qui croisaient son chemin terrestre. Il l'a fait avec la force infatigable de cette puissance remarquable qui à ce jour continue de bénir ceux qui ont eu la joie de connaître l'évêque Basile et de faire l'expérience de son inoubliable et irremplaçable bonté, sa foi et son amour.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon


Bishop Basil (Rodzyanko)
Le sourire de Vladyka Basile

Haïjin Pravoslave (256)


Reflet du Royaume
La lumière de lampade
Au Ciel du Beau Coin

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Saint Jean de Cronstadt (2)

lundi 29 octobre 2012

Son Eminence le Novice ( Vladyka Basile [Rodzyanko]) (17)

Bishop Basil (Rodzyanko). Photo by Yu. Kaver

Bishop Basil (Rodzyanko) in the Sretensky monastery
Vladyka Basile au Monastère Sretinsky

Même dans les dernières années de sa vie, quand il était malade, il a toujours eu la nostalgie de la Russie et y allait aussi souvent qu'il le pouvait, espérant toujours servir son pays natal.
L'évêque était déjà très malade quand il se rendit à Moscou pour la dernière fois. Il passa plusieurs semaines au lit. Natalya Vasilyevna Nesterova, chez qui il logeait, prit bien soin de lui. Mais je compris que l'évêque peut-être ne reviendrait jamais de nouveau en Russie, et j'ai donc demandé aux frères et aux infoirmières de s'asseoir à son chevet pour veiller, et j'ai ordonné qu'il soit assisté à toute heure par des moines et novices de notre monastère de Sretensky. De cette façon, les jeunes moines pouvaient converser avec l'évêque, lui demander conseil, et lui poser des questions, des questions auxquelles seul un prêtre expérimenté très spirituel et sage, était capable de répondre.
Probablement que mes moines n'étaient pas les meilleurs infirmiers. Probablement, qu'ils ont posé des questions trop nombreuses, au pauvre évêque malade et ont voulu trop de conseils et ont trop exigé de ses forces défaillantes. Et pourtant, tout comme pour ces jeunes novices il fut extrêmement utile de passer ces jours et nuits avec ce vieil évêque, il fut extrêmement important et agréable pour l'évêque de passer du temps avec ceux qui un jour prendraient sa place dans l'Église. Il était vraiment heureux du fait que, même au prix de s'épuiser, il était en mesure de répondre à leurs questions, de les enseigner, de les faire bénéficier de son expérience et de ses connaissances, et encore une fois d'offrir un service, ce service pour lequel il avait toujours vécu et sans lequel il n'aurait pas été ce qu'il était.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon

Haïjin Pravoslave (255)


Le jeûne des mots
Purifiera ton esprit
De la vaine gloire

 上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Jean-Claude Larchet: « L’Ancien Charalampos » par le Hiéromoine Joseph de Dionysiou, un nouveau volume de la collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle »


« L’Ancien Charalampos » par le hiéromoine Joseph de Dionysiou, un nouveau volume de la collection «Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle».
Hiéromoine Joseph de Dionysiou, « L’Ancien Charalampos ». Introduction de Jean-Claude Larchet, traduction du grec par Yvan Koenig, Éditions L’Âge d’Homme, Lausanne, 2012, 189 p.
L’Ancien Charalampos (1910-2001), moine du Mont-Athos, fut l’un des plus proches disciples du grand Joseph l’Hésychaste (1898-1959), et même, selon certains témoins, son disciple préféré.
Ce livre, qui retrace sa vie, dépeint sa personnalité spirituelle et trans­met ses principaux enseignements, a été écrit par l’un des moines de sa commu­nauté, qui a vécu auprès de lui pendant trente-six ans.
Le père Charalampos vécut dans la petite communauté de l’Ancien Joseph de 1950 jusqu’à la dormition de celui-ci en 1959. Il continua ensuite, avec son oncle, l’Ancien Arsène le Spiléote, compagnon d’ascèse de l’Ancien Joseph, à mener le même genre de vie hésychaste à Néa-Skiti puis, à partir de 1967, au kellion de Bourazéri.
En 1979, il fut appelé à venir avec sa communauté repeupler le grand monas­tère cénobitique de Dionysiou, dont il devint l’higoumène jusqu’en 1989 et le père spirituel jusqu’à sa dormition en 2001.
Grand ascète et grand orant, l’Ancien Charalampos acquit très tôt une grande réputation, au Mont-Athos et bien au-delà, comme confesseur et comme père spirituel, et surtout comme maître de la prière hésychaste. Beaucoup le considéraient même, dans les dernières décennies du xxe siècle, comme le plus grand hésychaste du Mont-Athos.
L’ensei­gne­ment de l’Ancien était exclusivement oral et prenait appui sur son expérience. Il n’a pas laissé d’écrits en dehors de quelques lettres. Ce livre est donc surtout bio­gra­phique, mais repose néanmoins sur des récits de l’Ancien aux membres de sa commu­nauté, dont il donne de nom­breuses citations. Quelques-unes de ses lettres ont été ici publiées séparément ou synthétisées. L’ensemble donne un bon aperçu de son ensei­gnement, qui porte surtout sur deux points : la pratique de la prière de Jésus et la communion fréquente.Ce livre met également en évidence, outre les qualités de confesseur de l’Ancien, quelques-unes de ses vertus caractéristiques, en particulier son obéissance inconditionnelle à son père spirituel, son humilité, sa simplicité, et son oubli de soi au service de Dieu et du prochain.

Saint Jean de Cronstadt (1)

dimanche 28 octobre 2012

Fête de l'icône de la Mère de Dieu des Moissons

Икона Божией Матери ''Спорительница хлебов''




Cette icône reflète dans sa conception,  la profonde foi enfantine en la Mère de Dieu du staretz Ambroise d'Optina, l'un plus grands justes du peuple russe du XIXe siècle, qui était enflammé, tout comme la plupart des ascètes russes, d'un zèle extraordinaire pour la Reine du Ciel.

Le staretz Ambroise ne laissait pas passer une seule fête de la Mère de Dieu sans effectuer une vigile dans sa cellule devant son icône. En 1890, l'higoumène Hilaria, supérieure du couvent Bolkhov, envoya au grand staretz une icône d'une représentation tout à fait nouvelle de la Mère de Dieu. La Maîtresse du monde est représentée assise sur des nuages. Ses mains sont levées dans un mouvement de bénédiction. En dessous est un champ fauché, et en lui, au milieu des fleurs et de l'herbe, des gerbes de seigle sont couchées et levées. La représentation de la Mère de Dieu sur cette icône a été empruntée à la l'icône de Tous les Saint du couvent Bolkhov, tandis que dans la zone  en dessous, les gerbes ont été représentées selon l'idée et l'intention du staretz Ambroise. Il a donné à cette nouvelle icône le nom significatif, " Augmente la récolte de grain", indiquant par là que la Mère de Dieu est la consolatrice des personnes dans leurs labeurs pour obtenir leur pain quotidien. Le staretz a lui aussi prié devant cette icône, il a enseigné à ses filles spirituelles moniales de la communauté de femmes de Kazan de prier devant elle. Cette communauté, qui a été fondée par le staretz dans le village de Chamordino, dans la province de Kalouga, où il passa la dernière année de sa vie et où il mourut. En cette dernière année, Le staretz, après commandé des tirages à partir de cette icône, les a donnés, et envoyés à ses nombreux vénérateurs parmi les laïcs. Pour le chant de l'hymne acathiste devant cette icône, l'aîné a composé un refrain particulière à l'acathiste général à la Génitrice de Dieu peu avant sa mort.

Voici ses paroles: "Réjouis-toi, toi qui es pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. Accorde aussi à nous, les indignes, la rosée de ta grâce, et révèle ta bonté!" Et l'acathiste avec ce refrain a été souvent lu et chanté par les moniales dans la cellule du staretz affaibli. Le vénérable Ambroise proposa de réaliser la célébration de l'icône, "Augmente la récolte de grain", le 15 octobre, selon l'ancien style. En ce même jour, le vénérable Ambroise, qui avait reposé en Christ le 10 Octobre 1892, fut descendu dans la tombe. Et comme s'il était déjà de la tombe, par la coïncidence de ce jour de son enterrement avec le jour de la fête établie par lui, il a indiqué à ses enfants spirituels à Qui  il les avait laissés.

Son confesseur demandé au staretz: "Tu es en train de mourir, Batiouchka, à qui veux-tu laisser toncouvent?"

Il lui répondit avec espoir caractéristique: "Je laisse le couvent à la Reine du Ciel."

Et ce n'est pas en vain: Ayant environ 500 sœurs au moment de la mort du staretz, la communauté de Chamordino, devenue couvent après cela, ne tarda pas à compter jusques à 800 moniales.

La miséricorde première qui fut versée à partir de cette icône, c'est le fait que, même si l'année 1891 en Russie fut maigre en général et que les localités à travers le diocèse de Kalouga furent frappées par de mauvaises récoltes, les céréales prospérèrent dans les limites de Kalouga et dans les domaines de Chamordino. Le prix du seigle augmenta terriblement. Mais le staretz, de son vivant, avait réussi à en stocker tant, que pendant cette année et la suivante il n'y eut pas de pénurie de céréales dans le couvent avec toutes ses nombreuses moniales.

À l'été 1892, déjà après la mort du staretz, une icône  "Augmente la récolte de grain", peinte par le novice proche du staretz, Ivan Theodorovich Tcherepanov, fut envoyée à la jeune communauté de femmes de Piatnitsky dans la province de Voronej.  Il y avait la sécheresse là-bas, et la famine menaçait.

Un Moleben fut célébré devant que l'icône "Augmente la récolte de grains". Bientôt la pluie tomba, les champs du couvent et de ses environs récupérèrent.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
un message du Père Victor Potapov 
de la Cathédrale Saint Jean-Baptiste
de Washington D.C.
USA

Son Eminence le Novice ( Vladyka Basile [Rodzyanko]) (16)


Bishop Basil (Rodzyanko). Photo by Yu. Kaver

Bishop Basil (Rodzyanko). Moscow, 1991
Vladyka Basile à Moscou en 1991

Pendant ce temps, les émigrés qui avaient été chassés de force vers la place de la Loubianka comprirent enfin compris qu'ils avaient été amenés à leur bus de tournée, qui les amènerait à leur hôtel, et non à la prison et dans les sous-sols redoutés du KGB. Puis, soudain, ils se sont souvenus de l'évêque! La secrétaire de l'évêque, Marilyn Suizi sorti en courant de l'autobus de tournée et à nouveau courut courageusement vers le Kremlin, approchant sans crainte des tanks des véhicules blindés dans cette terre étrangère, en essayant de sauver son cher évêque Basile.
Elle le reconnut immédiatement. Il ressemblait à un prophète aux cheveux gris, dominant la foule au centre de cette assemblée de protestation sans cesse croissante. Marilyn tendit son bras vers lui et brièvement, mais de façon convaincante le persuada de prendre la seule voie vers la sécurité certaine… pour aller avec elle vers la Loubianka...

Mais l'évêque sur ses béquilles était physiquement incapable de marcher si loin. Il dit Marilyn qu'il irait mais qu'un moyen de transport quelconque devrait être arrangé pour lui. Marilyn se précipita hors de la foule des manifestants et regarda à l'entour. Il n'y avait pas de transport disponible, sauf les véhicules blindés des soldats avec leur bourdonnement de moteurs. 
Marilyn alla vers un jeune officier russe et dans son russe sommaire avec des morceaux d'anglais mélangés, elle expliqua qu'il y avait un vieux prêtre d'Amérique qui était incapable de marcher et avait un besoin urgent d'être transporté à la place de la Loubianka.

Mais l'officier haussa les épaules et agita ses mains: "Quel transport puis-je vous offrir? Seulement un tank. Ou peut-être un APC... "

Mais soudain Marilyn remarqua que pas loin des tanks, il semblait y avoir une voiture qui pourrait être suffisante pour transporter l'évêque. "Que diriez-vous de cette Jeep là-bas?"

"Le fourgon de la police, vous voulez dire?" Le policier était heureux d'aider. "Très bien, nous pouvons le transporter dans le fourgon de police! Permettez-moi d'arranger cela avec les flics! "

Pour une raison quelconque, cet officier fut ému de compassion véritable pour le sort de cet évêque étranger. Et ainsi la camionnette, qui avait été amenée avec l'intention d'arrêter la foule des manifestants contre le coup d'État, au lieu de cela, roula à travers la foule, dans le centre de laquelle se trouvait l'évêque dominant tout le monde. Marilyn suivit l'officier et deux policiers qui s'approchaient. Criant au-dessus de la foule et des moteurs des tanks, Marilyn dit à l'évêque qu'ils avaient été amenés à la Loubianka.

Tout le monde ensemble, le policier, l'agent, et Marilyn se saisirent de l'évêque et l'entraînèrent à travers la foule. Quand elle vit cela, la foule devint extrêmement nerveuse. "Qu'est-ce qui se passe? Vont-ils arrêter le prêtre? "La foule devint tout à fait indignée.
Quand ils virent le policier prenant un vieux prêtre avec des béquilles et avec un plâtre sur sa jambe et le mettre dans une camionnette noire, la foule devint si furieuse que les gens commencèrent immédiatement à crier pour la défense de l'évêque. "Cela recommence! Ils arrêtent déjà les prêtres! Non! Nous ne les laisserons pas arrêter ce bon père! Nous mourrons pour lui! "
"Non, non!" L'évêque tenta de calmer la foule et d'échapper à ses propres sauveteurs. "Laissez-moi partir, laissez-moi partir... Tout va bien. Je veux aller à la Loubianka! "
Ces soldats réussirent à peine à mettre l'évêque avec ses béquilles et la jambe dans le plâtre dans le fourgon de police et de partir avec lui à travers la foule maintenant tout à fait furieuse des manifestants. Alors que l'évêque regardait par la vitre de la voiture de police, des larmes de gratitude commencèrent à rouler sur ses joues. "Quel peuple merveilleux! Quel grand pays! "
Bientôt l'évêque rencontra ses fidèles paroissiens sur la place de la Loubianka.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon

Haïjin Pravoslave (254)


Ne juge pas Dieu
Accepte Sa volonté
Ainsi que Sa Grâce

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


geneve.jpg

15/28 octobre 21ème dimanche après la Pentecôte
St Euthyme le Jeune (889) ; St hiéromartyr Lucien d’Antioche ( 312) ; St Jean, évêque de Souzdal (1373) ; St hiéromartyr Lucien des Grottes de Kiev (1243) ; St martyr Sarbelus et sa sœur Bebaia d’Édesse (IIème s.) ; St Sabin, évêque de Catane (760) ; St Athanase confesseur et hymnographe, évêque de Kovrov (1962)


Lectures : Gal. II, 16-20 ; Lc. VIII, 5-15 

VIE DE SAINT EUTHYME LE JEUNE(1)
Notre Père théophore Euthyme naquit sous le règne de l’empereur iconoclaste Léon V l’Arménien (813-820) dans un village de Galatie, situé aux environs d’Ancyre. Il reçut au baptême le nom de Nicétas. Son père étant décédé lorsqu’il avait sept ans, il fut élevé dans la foi orthodoxe et la vénération des saintes icônes par sa pieuse mère. Parvenu au seuil de l’âge adulte, il servit quelque temps dans l’armée. Bien qu’il désirât ardemment, depuis son enfance, emprunter la voie étroite et resserrée qui mène au Royaume de Dieu en devenant moine, sur les instances de sa mère, il accepta d’épouser la fille de riches et pieux compatriotes, Euphrosyne, dont il eut une fille (840). Un jour, alors qu’un des chevaux de la maison s’était enfui, Nicétas prit le prétexte de partir à sa recherche pour saluer sa famille et s’envoler vers le désert, afin d’y trouver les eaux du repos. Passant de lieu en lieu, il parvint finalement au Mont Olympe de Bithynie qui, orné de figures comme celles de saint Joannice, saint Pierre d’Atro et saint Théophane le Confesseur, était à cette époque le centre monastique le plus important de l’Empire byzantin. Autour de quelques grands monastères, des milliers de moines y vivaient soit dans la solitude complète, soit avec un Ancien, soit dans des communautés semi-érémitiques. Nicétas désirait par-dessus tout prendre la bénédiction de saint Joannice le Grand, thaumaturge et confesseur de la foi orthodoxe et, si possible, se ranger parmi ses nombreux disciples. Lorsqu’il le vit approcher, Joannice — qui avait décelé chez le jeune homme un grand amour pour la vertu — dit à ses disciples pour l’éprouver : « Quel est ce jeune audacieux qui vient vers nous alors que c’est un brigand et un criminel ? Saisissez-vous de lui et attachez-le ! » Nicétas baissa la tête sans chercher à se défendre, tant sa joie d’approcher le saint était grande. Quand Joannice lui eut rendu justice, tous admirèrent ses dispositions à l’humilité et au retranchement de sa volonté propre. Afin d’échapper à cette bonne réputation, Nicétas quitta l’entourage de saint Joannice pour aller se placer sous la direction d’un père saint et aimé de Dieu, Jean, qui vivait dans la solitude. Celui-ci le revêtit du
Petit Habit2 monastique et lui donna le nom d’Euthyme (en 842). Après quelque temps, son père spirituel l’envoya au monastère cénobitique le plus proche, à Pissades, pour compléter sa formation dans l’obéissance et le renoncement quotidien à sa volonté propre. Euthyme exécutait avec la plus grande docilité toutes les tâches qui lui étaient confiées. Il se considérait comme le dernier et le plus indigne de tous les frères, et s’empressait d’obéir non seulement à l’higoumène mais aussi à tous les autres moines, comme s’il entendait, par eux, la voix de Dieu. Vers 858, comme le monastère se trouvait agité par les discordes occasionnées par l’élévation de saint Photios sur le trône patriarcal de Constantinople [6 fév.], le saint préféra fuir ces troubles pour préserver son hésychia, et il décida d’aller vivre avec un de ses compagnons, Théostéricte, sur le Mont Athos, où ne vivaient alors que des ermites menant une vie très rude. Mais, avant de se retirer définitivement dans les solitudes sauvages de l’Athos, il alla séjourner encore quelque temps auprès d’un ascète réputé de l’Olympe, Théodore, afin d’être initié aux degrés supérieurs de la vie ascétique et de recevoir de lui le Grand Habit angélique. C’est donc après avoir passé quinze ans sur le Mont Olympe qu’Euthyme s’embarqua pour l’Athos, où il se mit sous la direction spirituelle de Joseph, un Arménien, dont la vertu était si éminente que son corps répandit après sa mort une huile parfumée. Ils s’encourageaient mutuellement aux combats de la vertu et décidèrent de rester dans une grotte pendant trois ans, sans en sortir, en ne se nourrissant que de ce que Dieu voudrait bien leur envoyer. À l’issue de cette épreuve surhumaine, dont il sortit victorieux et illuminé par la grâce, Euthyme retourna quelque temps au Mont Olympe, pour y revoir Théodore. Quand il lui eut raconté quelle vie angélique on menait à l’Athos, Théodore lui demanda de l’emmener avec lui. Cependant, à cause de son âge avancé et des maladies occasionnées par toute une vie d’ascèse, Théodore ne put rester sur la Sainte Montagne. Euthyme le laissa donc dans les environs de Thessalonique, tandis que lui-même retournait goûter le miel de l’hésychia. Au bout de peu de temps, il apprit la mort de Théodore et se rendit à Thessalonique pour vénérer son tombeau. C’est à cette occasion qu’il reçut l’ordination diaconale : non qu’il l’eût recherchée par amour de la gloire, mais il l’accepta pour permettre aux ascètes de l’Athos de communier plus fréquemment aux saints Mystères (867). De retour sur la Sainte Montagne, il ne put y retrouver le repos et le calme qu’il recherchait, à cause des nombreuses visites que lui valait sa notoriété parmi les anachorètes. Il décida donc de partir pour l’île de Saint- Eustratios (Sporades du Nord) avec deux compagnons, Jean Colobos et Syméon ; mais en chemin, ils furent capturés par des pirates arabes, qui infestaient alors la mer Égée. Libérés, ils revinrent à l’Athos, où de nouveau les fréquentes incursions des pirates les obligèrent à se séparer pour gagner des lieux plus sûrs. Euthyme, Joseph l’Arménien et quelques-uns de leurs disciples s’installèrent près de Brasta, un village de Chalcidique, où ils menèrent une vie semblable à celle des anges dans des cellules séparées. Euthyme allait de temps en temps pratiquer l’ascèse sur une colonne, qu’il avait choisie comme résidence lors de ses premiers séjours à Thessalonique; mais il aimait surtout se retirer périodiquement sur la Sainte Montagne, afin d’avoir le loisir de converser plus intimement avec Dieu, perché entre ciel et terre. C’est au cours d’une de ces retraites qu’il reçut la révélation de restaurer un monastère abandonné, qui se trouvait sur le mont Péristéras, non loin de Thessalonique, afin d’apporter aux pieux habitants de la région la bénédiction que procure la présence d’hommes de Dieu. Il s’installa donc dans ces ruines, vers 871, avec deux disciples, Ignace et Éphrem, et c’est au prix de difficultés sans nombre, dues à la malveillance des démons, qu’ils réussirent à reconstruire ce monastère dédié au saint Apôtre André. En peu de temps, des disciples, venus de Thessalonique et de la région, affluèrent pour se ranger sous la sage direction d’Euthyme. Comme tous les membres de sa famille étaient venus le rejoindre pour embrasser la vie monastique (883), il confia bientôt la direction du monastère de Saint-André à son petit-fils, Méthode, et celle du couvent qu’il avait fondé non loin de là, à la sœur de ce dernier, Euthymie. Ainsi délivré du souci de la gestion matérielle de ses monastères, le saint passa quelque temps sur sa colonne de Thessalonique, puis il se retira sur le versant oriental de la Sainte Montagne, pour y demeurer seul avec Dieu seul. Comme un grand nombre de ses disciples étaient venus le rejoindre sur l’Athos, saint Euthyme, qui avait eu connaissance de l’approche du jour de sa mort, les rassembla pour un repas à l’occasion de la fête de la translation des reliques de saint Euthyme le Grand (7 mai 898), et, après leur avoir dispensé ses derniers conseils et leur avoir donné sa bénédiction, il se fit transporter sur l’île déserte de Hiéra (auj. Gioura), avec un seul compagnon. Il y tomba malade, le 13 octobre 898, et remit en paix son âme à Dieu, deux jours plus tard, en présence des anges et des saints.
1. Du synaxaire de Père Macaire
2. La distinction entre Petit et Grand Habit monastique est apparue, semble-t-il, à cette époque de l’iconoclasme, où de nombreux moines ressentaient le besoin d’une étape intermédiaire dans l’initiation monastique. Mais S. Théodore Stoudite et les Pères postérieurs ont toujours souligné qu’il n’y a en fait qu’un seul Habit monastique, comme il n’y a qu’un seul baptême (Testament 12, PG 99, 1820C), et que cette distinction a plutôt un caractère pratique et pédagogique.


Tropaire du dimanche, 4ème ton

Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »

Tropaire de St Euthyme, ton 8

En toi, Père, s’est conservée sans défaut la divine image, prenant ta croix, tu as suivi le Christ. Par tes propres œuvres, tu as enseigné à mépriser la chair qui passe et à s’occuper de l’âme, créature immortelle. Aussi ton âme, ô bienheureux Euthyme, se réjouit-elle avec les anges.

Tropaire du saint martyr Lucien, ton 4

Ton martyr Lucien, Seigneur, par son combat, a reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec Ta force, il a terrassé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par ses supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.

Kondakion de St Euthyme, ton 2

Tu as traversé indemne les nombreuses agitations, et tu as immergé profondément les ennemis incorporels par les flots de tes larmes, saint Euthyme sage en Dieu ; et ayant reçu le don des miracles, tu guéris toutes sortes de passions. Prie sans cesse pour nous tous.

Kondakion du dimanche, 4ème ton

Mon Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du tombeau, a libéré les humains de leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ; en Maître, Il est ressuscité le troisième jour.

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jn. XXI, 15-25; Liturgie : Gal. VI, 11-18 ; Lc. XVI, 19-31
















samedi 27 octobre 2012

Déclaration du Patriarcat d'Antioche sur le martyre du Père Fadi Haddad



Calligraphie du Notre Père en Arabe 
(Call for Hope)
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Св. Феодор Тирон
Père Martyr Fadi et le saint Martyr Joseph de Damas

"Ô Ami des hommes, Toi Qui es le Dieu de la paix et le Père des miséricordes"

Nous tournons vers Toi nos cœurs douloureux et demandons Ta grâce, car dans Ta compassion tu nous mènera à la paix, Tu nous traiteras avec amour, Tu auras de la compassion pour nous, et Tu nous guideras vers la raison et la conscience, nous, les humains qui sont créés à Ton image et à Ta divine ressemblance.Le 18 Octobre de cette année, le Révérend Père Fadi Haddad, prêtre de la paroisse du prophète Elie à Qatana a accompli une mission humanitaire noble pour ramener un membre de sa paroisse qui avait été enlevé quelques jours plus tôt. Ce qui s'est passé a été plus difficile que prévu et le Père Fadi a été lui-même enlevé avec l'autre intermédiaire, la rançon, et un véhicule privé. Cette série d'événements tragiques a commencé par les négociations avec les ravisseurs qui réclamaient une somme énorme d'argent.Il y avait eu l'espoir que les consciences serait sobres, de peur qu'une tragédie douloureuse se produise, ce qui est arrivé, car le corps du Père Fadi Haddad a été retrouvé dans la matinée du jeudi 25 Octobre dans la région de Drousha. Sur lui étaient d'indescriptibles marques de torture et de mutilations. Il a été identifié par le Révérend Père Elias el-Baba, prêtre de la ville de Hina et il a été transporté à la clinique de la ville. Le patriarcat à Damas a été informé de son martyre, que son sang pur et sans tache soit en sacrifice pour la réconciliation et l'harmonie.Nous nous tournons vers Dieu, qu'Il soit exalté, demandant la miséricorde et le pardon pour lui. Dans le même temps, cependant, nous condamnons dans les termes les plus sévères cet acte ignoble et barbare contre des civils, des innocents et des hommes de Dieu qui s'efforcent d'être des apôtres de la paix qui rassemblent les cœurs, pansent les plaies de la souffrance, consolent ceux qui sont dans l'angoisse, et renforcent les faibles dans ces circonstances difficiles. Nous exprimons la profondeur de notre douleur tandis que notre nation bien-aimée est témoin d'actes odieux qui sont sans précédent dans sa longue histoire, qui a joui d'une vie construite sur le fondement de l'amour, de la coopération, de la paix et de l'harmonie.Nous demandons instamment à tous les citoyens, aux organisations humanitaires et à tous ceux de bonne volonté et de bonnes intentions, qui constituent la majorité de notre peuple pacifique et épris de la vie, de se joindre à nous pour condamner l'enlèvement, l'assassinat, la destruction, le vol qualifié et les voies de fait qui ont lieu contre la sécurité et le bien-être des citoyens. Nous les appelons au dialogue, à la paix et à l'harmonie, en particulier les hommes de Dieu parmi eux.De même, nous appelons les enfants de ce pays à coopérer et à se soutenir mutuellement dans ces circonstances difficiles afin de contenir le mal qui nous assaille dans l'espoir de mettre un terme à cela et au bain de sang innocent qui a lieu tous les jours, où des personnes innocentes de toutes les composantes de la société dans le pays tombent. Nous espérons arriver à mettre un point final à cela par tous les moyens humanitaires qui conduisent à la proclamation de la paix plutôt qu'à l'éclatement de la guerre, à l'amour au lieu de la haine, au rapprochement au lieu de l'aliénation, comme notre histoire commune l'a connu et le connaît.Nous nous tournons vers nos bien-aimés enfants, et affirmons que nous sommes les enfants de la résurrection et de la vie, parce que notre Seigneur nous l'a enseigné quand Il a dit:

"Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie"

Nous sommes les enfants de l'espoir qui triomphe de tout sentiment humain de faiblesse. Nous leur rappelons que la crucifixion du Sauveur a précédé sa résurrection d'entre les morts. Le chemin vers le Golgotha ​​se termine avec la vie surgissant de la tombe avec la lumière de la glorieuse Résurrection du Sauveur.
Nous affirmons à tous nos enfants que nous restons fermes dans notre foi et notre espérance dans la puissance de notre Seigneur qui a voulu que nous ayons la vie, et en abondance (Jean 10:10). Nous les appelons dans l'amour du Christ à rester dans leur pays et leur nation et pour ne pas rester à la frontière de la tragédie et de pleurer nos morts, car c'est la volonté de la vie que nous puissions grandir dans la foi et l'espérance. Nous les exhortons à se tourner vers l'avenir que nous construisons par la puissance de la foi, à réaliser une vie libre et digne pour les enfants de notre nation et de notre peuple.
Nous demandons à Dieu que le martyre du Père Fadi Haddad soit un sacrifice offert pour les enfants de cette nation et un point d'arrêt aux douloureux événements que nous vivons en ces mauvais moments.
Nous demandons la miséricorde riche et abondante de Dieu pour notre bien-aimé défunt martyr et nous nous tournons vers lui pour demander la miséricorde pour notre peuple, notre nation bien-aimée, et pour tous les peuples et les pays affligés de ce Moyen-Orient.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Son Eminence le Novice ( Vladyka Basile [Rodzyanko]) (15)


Bishop Basil (Rodzyanko). Photo by Yu. Kaver



Toutefois, comme cela est bien connu, ce fut précisément le jour, ce 19 août 1991, de la tentative de putsch contre Gorbatchev et son gouvernement. En effet, ce coup d'Etat eut lieu exactement au moment où Sa Sainteté le Patriarche était en prière dans la cathédrale de la Dormition. Et quand ces émigrés, touchés au plus profond de leurs cœurs et pleins de joie après la conclusion de la Liturgie, quittèrent le Kremlin, ils furent étonnés de ne pas voir les autocars qui les attendaient, mais une grande file de véhicules blindés et des chars et des soldats avec des mitrailleuses.

Au début, personne ne savait ce qui se passait, mais quelqu'un a crié: "Je le savais! Les bolcheviks nous ont trompés à nouveau! C'était un piège! "
Les soldats dans leurs rangs autour du Kremlin regardaient cela très confus. Un autre émigré s'écria: "Je vous avais prévenus! Je savais que nous n'aurions pas dû venir! Ils nous ont trompés! C'était un piège, un piège! Tout cela a été organisé dans ce but! "
Juste à ce moment, un officier s'approcha de ces émigrés paniqués. Il avait reçu l'ordre de protéger ces membres des délégations étrangères. Ses ordres étaient d'accompagner les délégués à la place Loubianka, où il y avait des bus qui les attendaient sur l'instruction des troupes qui entouraient le Kremlin. Ces bus étaient censés amener ces étrangers le plus rapidement possible à l'Hôtel Intourist.
"Camarades, ne paniquez pas!" la voix de l'officier se fit entendre avec autorité et avec un ton de commandement. "Vous êtes tous invités à aller d'une manière organisée à la Loubianka! Ces soldats vous accompagneront dès maintenant! "Comme il parlait, l'officier montra un escadron de soldats armés de mitraillettes.
"Non, non, non! Nous ne voulons pas aller à la Loubianka! " La panique des émigrés ne fit qu'augmenter à l'évocation de ce lieu redouté.
"Mais ils vous attendent là-bas," dit l'officier enjoué avec surprise. Cela ne fit qu'accroître encore plus la terreur.
"Non! N'importe où, mais à la Loubianka! Absolument pas! "criait tout le monde.
Plusieurs fois, le policier tenta de raisonner la foule, mais ce fut en vain. Donc, finalement, il donné l'ordre à ses troupes, et celles-ci énergiquement poussèrent ces émigrés, parfois avec le canon de leurs fusils mitrailleurs, et parfois avec leurs bras musclés, les chassant de force en direction de la place Loubianka.
Tous étaient si profondément choqués qu'ils oublièrent complètement l'évêque Basil. Il fut laissé seul sur ses béquilles près de la Tour Kutafyev, entouré par des soldats et des véhicules blindés. Jusques alors, personne n'avait encore entendu parler du coup d'Etat. Les gens qui étaient accidentellement à proximité du Kremlin pouvaient deviner de ce qui se passait, mais à ce stade personne ne savait certainement à coup sûr ce qui se passait. Mais beaucoup de gens commencèrent à reconnaître l'évêque Basile et demandèrent ce qu'ils devraient faire... Il y avait donc une foule entière rassemblée autour de l'évêque un peu confus, qui mesurait une tête de plus que les autres.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon

Haïjin Pravoslave (253)


La nuit de ton âme
Créée par tes manquements
Fuit devant le Nom

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Une bombe a explosé lors des obsèques du Père Fadi Jamil Haddad


Damas (Agence Fides) – Une bombe a explosé ce matin lors des obsèques du Père Fadi Jamil Haddad, le prêtre orthodoxe enlevé et retrouvé mort hier à Damas (voir Fides 25/10/2012). Selon des sources locales de Fides, l’explosion a causé la mort de deux civils et d’un certain nombre de militaires. A la Messe des funérailles, célébrée en l’église Saint Elie à Qatana par le Patriarche grec orthodoxe S.B. Ignace IV Hazim, étaient présents des milliers de fidèles chrétiens émus et désolés à cause de la perte du prêtre.
Dans un communiqué du Patriarcat grec orthodoxe d’Antioche, envoyé à l’Agence Fides, le Père Haddad est qualifié de « martyr de la réconciliation et de l’harmonie ». En effet, le prêtre « s’était engagé dans une noble mission humanitaire visant à faire libérer un membre de sa Paroisse qui avait été enlevé quelques jours auparavant ». Au cours de la médiation, le Père Haddad a été enlevé à son tour en compagnie d’un autre intermédiaire. Les ravisseurs ont demandé une importante rançon avant de les tuer.
La note du Patriarcat orthodoxe raconte la « terrible tragédie » : « Le corps du Père Fadi Haddad a été retrouvé le 25 octobre au matin dans la zone de Drousha. Sur celui-ci se trouvaient des signes indescriptibles de tortures et de mutilations. Il a été identifié par le Père Elias el-Baba, prêtre de la ville de Hina, avant d’être transporté à la clinique de la ville. Le Patriarcat a été informé de son martyr, son sang innocent et sans tache est un sacrifice pour la réconciliation et l’harmonie ».
La note parvenue à Fides poursuit : « Nous condamnons avec force cet acte bestial et barbare contre les civils, les innocents et les hommes de Dieu qui s’efforcent d’être des apôtres de la paix. Ce sont des hommes qui tiennent unis les cœurs, pansent les blessures de la souffrance, réconfortent les malades, renforcent les faibles dans ces circonstances difficiles. Nous exprimons la profondeur de notre douleur pour ces actes cruels qui sont sans précédent dans la longue histoire de notre bien-aimée nation, construite sur le fondement de l’amour, de la coopération, de la paix et de l’harmonie ».
Le Patriarcat invite « tous les citoyens, les organisations humanitaires et les hommes de bonne volonté à condamner les enlèvements, les homicides, les destructions, les vols, les agressions contre la sécurité et le bien-être des citoyens ». « Nous rappelons tout un chacun au dialogue, à la paix et à l’harmonie – poursuit la note – afin de mettre fin au bain de sang innocent qui a lieu chaque jour ».
Le texte demande aux fidèles chrétiens « de demeurer fermes dans notre foi et dans notre espérance dans le pouvoir du Seigneur qui a voulu que nous ayons la vie et que nous l’ayons en plénitude (cf. Jn 10,10) », les invitant à « rester sur leur terre et à l’intérieur de leur nation », regardant l’avenir « avec la force de la foi ». « Nous demandons à Dieu – conclut le Patriarche orthodoxe – que le martyr du Père Fadi Haddad constitue un sacrifice offert pour les enfants de cette nation et pour une trêve dans les événements douloureux que nous vivons en ce temps ».
Le Père Fadi Jamil Haddad était né à Qatana le 2 février 1969. Il avait étudié la Théologie à Damas et au Liban. Il s’était marié et avait été ordonné prêtre en 1995 par S.B. le Patriarche Ignace IV Hazim. Il était Curé de la Paroisse orthodoxe de Saint Elie à Qatana. Une source du Patriarcat remarque que « il était aimé par tous les groupes religieux et n’avait pris aucune position politique durant le conflit en cours en Syrie. Mais il était fortement engagé en faveur de la réconciliation ». (PA) (Agence Fides 26/10/2012)


vendredi 26 octobre 2012

Un prêtre orthodoxe martyrisé à Damas


Père Fadi Jamil Haddad

Damas (Agence Fides) – Le cadavre du Père Fadi Jamil Haddad, prêtre grec orthodoxe, Curé de Saint Elie à Qatana, a été retrouvé aujourd’hui dans le quartier de Jaramana, dans le nord de Damas, non loin du lieu où il avait été enlevé le 19 octobre par un groupe armé non identifié (voir Fides 24/10/2012: 
" Selon des informations parvenues à Fides, les ravisseurs, qui ont enlevé avec lui deux autres hommes voici trois jours, ont demandé à la famille du prêtre et à son Eglise une rançon de 50 millions de sterling syriennes (soit plus de 550.000 €uros). La communauté chrétienne grecque orthodoxe est fortement préoccupée par le sort du prêtre et des deux autres otages."La confirmation arrive à Fides par l’intermédiaire d’un confrère grec orthodoxe du Père Haddad, qui désire conserver l’anonymat : « Son corps était horriblement supplicié : il a été scalpé et ses yeux arrachés » raconte-t-il en larmes. « C’est un acte de pur terrorisme. Le Père Haddad est un martyr de notre Eglise ».A propos de la responsabilité de cet acte terrible est en cours un jeu de ping-pong entre les forces de l’opposition – qui accusent les milices proches du régime – et les autorités gouvernementales – qui accusent les bandes armées de la galaxie de la rébellion armée. Selon des sources de Fides, les ravisseurs avaient demandé à la famille du prêtre et à son Eglise une rançon de 50 millions de sterling syriennes (plus de 550.000 €uros). Il a cependant été impossible de trouver la somme et de satisfaire à cette demande exorbitante. Une source de Fides stigmatise « la terrible pratique, en cours depuis des mois dans le cadre de cette sale guerre, d’enlever et de tuer des civils innocents ».
Parmi les différentes communautés chrétiennes présentes en Syrie, la communauté grecque orthodoxe est la plus nombreuse avec 500.000 fidèles environ. Elle se trouve principalement concentrée dans l’ouest du pays et à Damas. (PA) (Agence Fides 25/10/2012)

Son Eminence le Novice ( Vladyka Basile [Rodzyanko]) (14)



Bishop Basil (Rodzyanko). Photo by Yu. Kaver


Patriarch Alexiy II and Bishop Basil (Rodzyanko)
Vladyka Basile avec le Patriarche Alexis II

De quoi puis-je encore me souvenir à propos de l'évêque? D'une certaine manière, chacune de ses visites coïncidait toujours avec un événement extraordinaire: l'anniversaire de mille ans de la conversion de la Russie au christianisme, la venue du Feu Sacré de Jérusalem en Russie pour la première fois, le premier office commémoratif pour la famille impériale martyrisée, le premier programme religieux sur la chaîne de télévision centrale. Mais, comme l'évêque lui-même se plaisait à le dire: "Dès que je cesse de prier, les coïncidences étonnantes cessent d'arriver"
La visite de l'évêque de Moscou durant l'été de 1991 n'a pas fait exception. Il était venu dans le cadre d'une importante délégation des États-Unis assister à la première réunion mondiale des communautés russophones. Les représentants de la communauté émigrée russe de nombreux pays et de toutes obédiences politiques différentes avaient été officiellement invités à Moscou pour la première fois. Le gouvernement avait prévu cette rencontre pour marquer une nouvelle étape dans le développement de la Russie post-communiste.
Un grand nombre de personnes arrivèrent. Il y avait divers émigrés qui avaient toujours décidé de ne rien avoir du tout à voir avec l'Union soviétique. Il y avait des soi-disant «gardes blancs» qui ne croyaient jamais que quoi que ce soit de bon, serait susceptible de sortir de la terre des Soviétiques, et il y avait même certains représentants de l'armée russe de libération de Vlassov, célèbre pour s'être allié avec Hitler contre l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale, et impitoyablement punis pour cela après la guerre. Comment quelqu'un avait convaincu ces gens d'assister à cette rencontre, reste un mystère pour moi! Peut-être que, malgré tout, leur patrie leur manquait vraiment.
L'Hôtel Intourist était complet à craquer. Diverses émigrés et leurs familles erraient autour de Moscou, en regardant la ville et les visages des gens. Ils étaient tous dans l'étonnement de voir comment tout le monde était intéressé à les rencontrer. Ce qui les étonnait encore plus étaient les grands espoirs, dans certains cas, ceux-ci s'élevant au niveau de fantasmes débridés, avec lesquels ils étaient reçus. A l'époque il n'y avait pas de pénurie d'âmes de bonnes intentions qui croyaient vraiment dans le mythe que "nous serons aidés de l'étranger." Sur ce point, je tiens à dire que si quelqu'un, au nom de la communauté émigrée russe a vraiment contribué à la renaissance spirituelle de Russie, non seulement en paroles mais en actes, c'est Basile l'évêque en retraite toujours modeste, ainsi que plusieurs ouvriers de la communauté des émigrés infatigables -évêques, prêtres et laïcs.
L'événement principal de la première réunion mondiale des communautés russophones fut la Divine Liturgie dans la cathédrale de la Dormition au Kremlin de Moscou. Après de longues décennies où l'office de la Divine Liturgie dans les cathédrales du Kremlin avait été interdit, un service fut organisé et présidé par Sa Sainteté le Patriarche Alexis II. Vladyka Basile assista également le patriarche lors de ces services. Malheureusement, une semaine avant de s'envoler pour Moscou, il s'était cassé la jambe dans sa maison de Washington. Mais il ne pouvait pas manquer un tel événement, et ainsi, avec sa jambe dans le plâtre, et sautillant bizarrement sur des béquilles, il tint debout pendant l'ensemble du service, ainsi que durant tous les événements, à peine capable de rattraper la foule d'émigrés russes qui se déplaçait d'un endroit à l'autre.
Puis, tôt le matin du 19 Août 1991, jour de la Transfiguration de Notre-Seigneur, les autobus bondés de plusieurs dizaines d'émigrés russes de tous les continents partirent de l'Hôtel Intourist. Ces bus amenaient les touristes à la Tour Kutafyev du Kremlin. Avec des larmes dans les yeux, croyant à peine ce qui se passait, ils traversèrent les portes du Kremlin pour aller à la cathédrale de la Dormition, où Sa Sainteté le Patriarche Alexis II avec tous ses évêques (y compris l'évêque Basile, clopinant sur des béquilles) commença la Divine Liturgie.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon

Haïjin Pravoslave (252)


Des choses du Ciel
Ne parle pas vainement
Vieil homme incrédule

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Le dernier village au monde où l'on parle la langue que parlait Jésus


jeudi 25 octobre 2012

Son Eminence le Novice ( Vladyka Basile [Rodzyanko]) (13)

Bishop Basil (Rodzyanko). Photo by Yu. Kaver

Bishop Basil (Rodzyanko) in Pochaev. Photo by Archimandrite Tikhon
Vladyka Basile à Potchaev

Même si l'évêque ne l'avait jamais dit à haute voix, son rêve le plus cher avait toujours été de servir la Russie et l'Eglise Orthodoxe russe. Il avait été élevé de cette façon. Un jour nous avons pu faire des arrangements avec le Canal 1, la station de télévision centrale, pour enregistrer une série d'émissions-débats à propos de Dieu et de l'Eglise, des saints vénérés de jadis, et des nouveaux martyrs de Russie, à propos de la Diaspora Russe, et du sort de la Russie elle-même.
Vladyka Basile ne se sentait pas bien, mais il a couru à Moscou et a travaillé jour et nuit de toute sa force décilante sur ces émissions. Celles-ci se sont avérées être les premières discussions sur ces thèmes qui n'avaient encore jamais été montrées sur ce qui était alors encore la télévision soviétique. Ces programmes provoquèrent un immense intérêt auprès de leurs téléspectateurs et furent répétés plusieurs fois. Partout où l'évêque est apparu plus tard, les gens venaient à lui pour exprimer leur gratitude pour avoir trouvé la foi grâce à ses programmes. Pour l'évêque ces paroles étaient sa récompense la plus grande.
Une grande partie de l'histoire ecclésiastique du XXe siècle nous fut révélée d'une toute nouvelle façon par l'évêque Basile. D'une certaine manière à un moment donné une discussion commença sur ce qui était alors un thème populaire-les autorités ecclésiastiques sous le régime soviétique. Certains des intervenants étaient très amers dans leur condamnation de leur mentalité collaborationniste, exprimant par là des sentiments non seulement douloureux, mais hostiles d'une manière envenimée envers eux. L'évêque écouta les arguments en silence. Lorsque ces juges intrépides des évêques russes du passé firent appel à lui pour appuyer leur position, qu'ils considéraient comme une évidence, l'évêque leur raconta simplement une histoire:
Au début des années 1960, quand il n'était encore qu'un prêtre nommé père Wladimir, il reçut la visite dans son appartement à Londres du Métropolite Nicodème, président du département des relations extérieures de l'Eglise Orthodoxe russe. Pour se parler, ils eurent effectivement besoin de s'allonger sur le sol, de sorte que les agents des services secrets qui suivaient le Métropolite Nicodème, et ne le laissaient jamais seul, ne soient pas en mesure d'enregistrer leur conversation à travers les fenêtres.

Gisant sur le sol, et chuchotant aussi doucement qu'il le pouvait, Nicodème dit au père Wladimir que les autorités soviétiques avaient prévu en ces jours de fermer l'ancien monastère de Potchaev (monastère orthodoxe le plus important en Ukraine occidentale). La hiérarchie de l'Eglise dans la patrie avait déjà épuisé toutes ses possibilités pour empêcher que cela se produise. Nicodème pria donc le Père Vladimir d'organiser des émissions spéciales sur la radio de la BBC et de la Voix de l'Amérique pour faire pression sur le gouvernement soviétique pour ne pas qu'il élimine le monastère de Potchaev. Tous deux, le Métropolite Nicodème et le père Wladimir parfaitement comprirent quel risque le Métropolite prenait en faisant appel au Père Wladimir pour une telle requête.
Mais le lendemain, le thème de la menace pesant sur le monastère de Potchaev fut le sujet principal des émissions religieuses de la BBC et de la Voix de l'Amérique. Des milliers de lettres de protestation de partout dans le monde furent envoyées, adressées au gouvernement soviétique. Tout cela eut peut-être une influence décisive sur les autorités pour les faire changer d'avis et de permettre à nouveau au monastère de Potchaev de poursuivre ses activités.
En 1990, l'évêque Basile et moi avons eu la chance de visiter enfin Monastère de Potchaev. C'était sa première fois. Il servit la Divine Liturgie et put rencontrer toutes les personnes qui avec lui avaient participé aux événements dramatiques qui avaient eu lieu trente ans auparavant.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon