"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 28 octobre 2012

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


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15/28 octobre 21ème dimanche après la Pentecôte
St Euthyme le Jeune (889) ; St hiéromartyr Lucien d’Antioche ( 312) ; St Jean, évêque de Souzdal (1373) ; St hiéromartyr Lucien des Grottes de Kiev (1243) ; St martyr Sarbelus et sa sœur Bebaia d’Édesse (IIème s.) ; St Sabin, évêque de Catane (760) ; St Athanase confesseur et hymnographe, évêque de Kovrov (1962)


Lectures : Gal. II, 16-20 ; Lc. VIII, 5-15 

VIE DE SAINT EUTHYME LE JEUNE(1)
Notre Père théophore Euthyme naquit sous le règne de l’empereur iconoclaste Léon V l’Arménien (813-820) dans un village de Galatie, situé aux environs d’Ancyre. Il reçut au baptême le nom de Nicétas. Son père étant décédé lorsqu’il avait sept ans, il fut élevé dans la foi orthodoxe et la vénération des saintes icônes par sa pieuse mère. Parvenu au seuil de l’âge adulte, il servit quelque temps dans l’armée. Bien qu’il désirât ardemment, depuis son enfance, emprunter la voie étroite et resserrée qui mène au Royaume de Dieu en devenant moine, sur les instances de sa mère, il accepta d’épouser la fille de riches et pieux compatriotes, Euphrosyne, dont il eut une fille (840). Un jour, alors qu’un des chevaux de la maison s’était enfui, Nicétas prit le prétexte de partir à sa recherche pour saluer sa famille et s’envoler vers le désert, afin d’y trouver les eaux du repos. Passant de lieu en lieu, il parvint finalement au Mont Olympe de Bithynie qui, orné de figures comme celles de saint Joannice, saint Pierre d’Atro et saint Théophane le Confesseur, était à cette époque le centre monastique le plus important de l’Empire byzantin. Autour de quelques grands monastères, des milliers de moines y vivaient soit dans la solitude complète, soit avec un Ancien, soit dans des communautés semi-érémitiques. Nicétas désirait par-dessus tout prendre la bénédiction de saint Joannice le Grand, thaumaturge et confesseur de la foi orthodoxe et, si possible, se ranger parmi ses nombreux disciples. Lorsqu’il le vit approcher, Joannice — qui avait décelé chez le jeune homme un grand amour pour la vertu — dit à ses disciples pour l’éprouver : « Quel est ce jeune audacieux qui vient vers nous alors que c’est un brigand et un criminel ? Saisissez-vous de lui et attachez-le ! » Nicétas baissa la tête sans chercher à se défendre, tant sa joie d’approcher le saint était grande. Quand Joannice lui eut rendu justice, tous admirèrent ses dispositions à l’humilité et au retranchement de sa volonté propre. Afin d’échapper à cette bonne réputation, Nicétas quitta l’entourage de saint Joannice pour aller se placer sous la direction d’un père saint et aimé de Dieu, Jean, qui vivait dans la solitude. Celui-ci le revêtit du
Petit Habit2 monastique et lui donna le nom d’Euthyme (en 842). Après quelque temps, son père spirituel l’envoya au monastère cénobitique le plus proche, à Pissades, pour compléter sa formation dans l’obéissance et le renoncement quotidien à sa volonté propre. Euthyme exécutait avec la plus grande docilité toutes les tâches qui lui étaient confiées. Il se considérait comme le dernier et le plus indigne de tous les frères, et s’empressait d’obéir non seulement à l’higoumène mais aussi à tous les autres moines, comme s’il entendait, par eux, la voix de Dieu. Vers 858, comme le monastère se trouvait agité par les discordes occasionnées par l’élévation de saint Photios sur le trône patriarcal de Constantinople [6 fév.], le saint préféra fuir ces troubles pour préserver son hésychia, et il décida d’aller vivre avec un de ses compagnons, Théostéricte, sur le Mont Athos, où ne vivaient alors que des ermites menant une vie très rude. Mais, avant de se retirer définitivement dans les solitudes sauvages de l’Athos, il alla séjourner encore quelque temps auprès d’un ascète réputé de l’Olympe, Théodore, afin d’être initié aux degrés supérieurs de la vie ascétique et de recevoir de lui le Grand Habit angélique. C’est donc après avoir passé quinze ans sur le Mont Olympe qu’Euthyme s’embarqua pour l’Athos, où il se mit sous la direction spirituelle de Joseph, un Arménien, dont la vertu était si éminente que son corps répandit après sa mort une huile parfumée. Ils s’encourageaient mutuellement aux combats de la vertu et décidèrent de rester dans une grotte pendant trois ans, sans en sortir, en ne se nourrissant que de ce que Dieu voudrait bien leur envoyer. À l’issue de cette épreuve surhumaine, dont il sortit victorieux et illuminé par la grâce, Euthyme retourna quelque temps au Mont Olympe, pour y revoir Théodore. Quand il lui eut raconté quelle vie angélique on menait à l’Athos, Théodore lui demanda de l’emmener avec lui. Cependant, à cause de son âge avancé et des maladies occasionnées par toute une vie d’ascèse, Théodore ne put rester sur la Sainte Montagne. Euthyme le laissa donc dans les environs de Thessalonique, tandis que lui-même retournait goûter le miel de l’hésychia. Au bout de peu de temps, il apprit la mort de Théodore et se rendit à Thessalonique pour vénérer son tombeau. C’est à cette occasion qu’il reçut l’ordination diaconale : non qu’il l’eût recherchée par amour de la gloire, mais il l’accepta pour permettre aux ascètes de l’Athos de communier plus fréquemment aux saints Mystères (867). De retour sur la Sainte Montagne, il ne put y retrouver le repos et le calme qu’il recherchait, à cause des nombreuses visites que lui valait sa notoriété parmi les anachorètes. Il décida donc de partir pour l’île de Saint- Eustratios (Sporades du Nord) avec deux compagnons, Jean Colobos et Syméon ; mais en chemin, ils furent capturés par des pirates arabes, qui infestaient alors la mer Égée. Libérés, ils revinrent à l’Athos, où de nouveau les fréquentes incursions des pirates les obligèrent à se séparer pour gagner des lieux plus sûrs. Euthyme, Joseph l’Arménien et quelques-uns de leurs disciples s’installèrent près de Brasta, un village de Chalcidique, où ils menèrent une vie semblable à celle des anges dans des cellules séparées. Euthyme allait de temps en temps pratiquer l’ascèse sur une colonne, qu’il avait choisie comme résidence lors de ses premiers séjours à Thessalonique; mais il aimait surtout se retirer périodiquement sur la Sainte Montagne, afin d’avoir le loisir de converser plus intimement avec Dieu, perché entre ciel et terre. C’est au cours d’une de ces retraites qu’il reçut la révélation de restaurer un monastère abandonné, qui se trouvait sur le mont Péristéras, non loin de Thessalonique, afin d’apporter aux pieux habitants de la région la bénédiction que procure la présence d’hommes de Dieu. Il s’installa donc dans ces ruines, vers 871, avec deux disciples, Ignace et Éphrem, et c’est au prix de difficultés sans nombre, dues à la malveillance des démons, qu’ils réussirent à reconstruire ce monastère dédié au saint Apôtre André. En peu de temps, des disciples, venus de Thessalonique et de la région, affluèrent pour se ranger sous la sage direction d’Euthyme. Comme tous les membres de sa famille étaient venus le rejoindre pour embrasser la vie monastique (883), il confia bientôt la direction du monastère de Saint-André à son petit-fils, Méthode, et celle du couvent qu’il avait fondé non loin de là, à la sœur de ce dernier, Euthymie. Ainsi délivré du souci de la gestion matérielle de ses monastères, le saint passa quelque temps sur sa colonne de Thessalonique, puis il se retira sur le versant oriental de la Sainte Montagne, pour y demeurer seul avec Dieu seul. Comme un grand nombre de ses disciples étaient venus le rejoindre sur l’Athos, saint Euthyme, qui avait eu connaissance de l’approche du jour de sa mort, les rassembla pour un repas à l’occasion de la fête de la translation des reliques de saint Euthyme le Grand (7 mai 898), et, après leur avoir dispensé ses derniers conseils et leur avoir donné sa bénédiction, il se fit transporter sur l’île déserte de Hiéra (auj. Gioura), avec un seul compagnon. Il y tomba malade, le 13 octobre 898, et remit en paix son âme à Dieu, deux jours plus tard, en présence des anges et des saints.
1. Du synaxaire de Père Macaire
2. La distinction entre Petit et Grand Habit monastique est apparue, semble-t-il, à cette époque de l’iconoclasme, où de nombreux moines ressentaient le besoin d’une étape intermédiaire dans l’initiation monastique. Mais S. Théodore Stoudite et les Pères postérieurs ont toujours souligné qu’il n’y a en fait qu’un seul Habit monastique, comme il n’y a qu’un seul baptême (Testament 12, PG 99, 1820C), et que cette distinction a plutôt un caractère pratique et pédagogique.


Tropaire du dimanche, 4ème ton

Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »

Tropaire de St Euthyme, ton 8

En toi, Père, s’est conservée sans défaut la divine image, prenant ta croix, tu as suivi le Christ. Par tes propres œuvres, tu as enseigné à mépriser la chair qui passe et à s’occuper de l’âme, créature immortelle. Aussi ton âme, ô bienheureux Euthyme, se réjouit-elle avec les anges.

Tropaire du saint martyr Lucien, ton 4

Ton martyr Lucien, Seigneur, par son combat, a reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec Ta force, il a terrassé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par ses supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.

Kondakion de St Euthyme, ton 2

Tu as traversé indemne les nombreuses agitations, et tu as immergé profondément les ennemis incorporels par les flots de tes larmes, saint Euthyme sage en Dieu ; et ayant reçu le don des miracles, tu guéris toutes sortes de passions. Prie sans cesse pour nous tous.

Kondakion du dimanche, 4ème ton

Mon Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du tombeau, a libéré les humains de leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ; en Maître, Il est ressuscité le troisième jour.

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jn. XXI, 15-25; Liturgie : Gal. VI, 11-18 ; Lc. XVI, 19-31
















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