"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 26 mai 2013

Vladimir MOSS : LA FOI, LA SCIENCE ET THOMAS L'INCREDULE (1)



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L'apôtre Thomas ne voulait pas croire à la Résurrection du Christ jusqu'à ce qu'il L'ait vu et touché. Une attitude très moderne et scientifique... Et ce n'est pas une mauvaise attitude, même si ce n'est pas la meilleure. Après tout, alors que le Christ lui a demandé de cesser de douter et de croire, Il n'a pas rejeté sa demande de preuve, mais Il lui donna Ses mains et Son côté pour qu'ils les touchent. Il ne dédaignait pas l'attitude scientifique, mais Il l'élargit, d'une certaine manière, la menant à la reconnaissance de la plus grande de toutes les vérités, le rocher sur lequel l'Église, “colonne et fondement de la vérité" (I Timothée 3.15), est elle-même reliée à la terre (Matthieu 16.18), la vérité selon laquelle Christ est "mon Seigneur et mon Dieu" (Jean 20.28).

Est-ce à dire que la foi est fondée sur la science et qu'elle est donc en quelque sorte dépendante d'elle? Non, ce n'est pas le cas. Comme nous le verrons, c'est l'inverse qui est vrai: la science est ancrée dans la foi. Mais la foi et la science ont ceci en commun: elles sont toutes deux basées sur des preuves, et elles cherchent toutes deux à proclamer le crédible, sans se livrer aux crédules. Thomas a refusé d'être crédule, c'est-à-dire, crédule en matière de foi, et il a finalement atteint au suprêmement crédible au moyen d'un test très simple, quasi scientifique impliquant les sens de la vue, de l'ouïe et du toucher. Par conséquent, il aurait pu dire, avec Jean: "Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la Parole de Vie... " ( I Jean : 1.1).

En effet, le Seigneur nous a donné "beaucoup de preuves infaillibles" (Actes 1 :3) de la Résurrection, car, comme le dit l'apôtre Paul, "si le Christ n'est pas ressuscité, notre foi est vaine" (I Corinthiens 15 :17). Ainsi évêque Nicolas Vélimirovitch écrit: "Un tombeau neuf, scellé, une lourde pierre à l'entrée, un gardien a veillé sur elle - qu'est-ce que tout cela signifie? Ce sont toutes les mesures prudentes, dans la sagesse de la providence de Dieu, afin que, par elles, les bouches de tous les incroyants qui tentent de prouver que le Christ soit ne meurt pas, soit ne ressuscite pas, ou que son corps a été volé, soient arrêtées . Si Joseph n'avait pas supplié pour avoir de Pilate le corps mort, si le capitaine de la garde n'avait pas donné la confirmation officielle de la mort du Christ, si le corps n'avait pas été enseveli et scellé en présence des amis et des ennemis du Christ, il pourrait avoir été dit que le Christ, en fait, n'était pas mort, mais Qu'Il était seulement dans le coma, puis avait repris conscience (comme, plus récemment, Schleiermacher et d'autres protestants l'ont affirmé). Si la tombe n'avait pas été fermée par une lourde pierre, si elle n'avait pas été scellée, si elle n'avait pas été gardé par des vigiles, il aurait été dit qu'il était vrai que le Christ était mort et avait été enterré, mais qu'il avait été volé de la tombe par Ses disciples. Si cela n'avait été une toute nouvelle tombe, il aurait été dit que ce n'était pas le Christ Qui avait ressuscité, mais un autre homme mort, qui avait été enterré plus tôt. Et ainsi toutes les mesures prudentes que les Juifs prirent pour étouffer la vérité servirent, par la Providence de Dieu, à l'approuver. "[1]

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


Notes:
[1] Velimirovitch, "Homélie du deuxième dimanche après Pâques", Homélies, vol. 1, Birmingham: Lazarica Press, 1996, p. 231.

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