"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 27 février 2014

STARITZA NIKODIMA DE DIVIYEVO † 2/15 mars ( 1990) [2]



2 . Première Obédience
Ils mirent la petite Pacha avec une moniale âgée, et il lui fut donné l'obédience de la garde des champs de seigle ou de blé du monastère. Les populations locales avaient des animaux de ferme, des cochons et des moutons, et ces petites filles devaient les garder hors des champs. Telles étaient les obédiences données aux enfants, à ces petits enfants. Ce n'est pas pour rien que Matouchka pleura toute sa vie. 

Quand elle vivait déjà avec nous, à notre époque, il lui arrivait de commencer à pleurer et pleurer. "Eh bien, pourquoi pleures-tu?" "Voyez jusques à quels moments terribles, j'ai vécu. (C’était autrefois, elle mourut en 1990). Aïe, jusques à quels moments terribles, j'ai vécu. Si vous saviez à quel point c’était bien dans le monastère, il y avait une vie paradisiaque… Comme nous avons bien vécu."  Nous disions: "Mais bien sûr, [il y a eu] la guerre, la guerre civile, puis la Seconde Guerre mondiale." "Ce n'est pas ça. Mais ce que vous avez maintenant - c'est terrible." Maintenant, bien sûr, nous nous souvenons de ses paroles.

On demandait à Matouchka de garder le blé. Elles surveillaient, surveillaient, mais c’était ennuyeux juste de surveiller, alors elle et l'autre fille qui était comme elle, sont allées en promenade. Elles vivaient dans l'orphelinat, mais en même temps elles étaient spécifiquement préparées pour le monachisme, et on leur avait déjà attribué des obédiences. Certaines filles de l'orphelinat se mariaient et le monastère les aidaient dans cette entreprise. Mais à celles qui avaient été bénies pour le monachisme, on donnait tout de suite des obédiences.

Elles allèrent jouer, trouvèrent un endroit, et s’affairèrent à leurs occupations enfantines. Dans le même temps, la moniale âgée vint pour vérifier ce qu’elles faisaient. Les petites filles avaient disparu, et les porcs étaient dans le champ. Elle revint au monastère, tandis que les filles couraient après elle pour obtenir sa bénédiction, comme si rien ne s'était passé. Mais la monale âgée ne les regardait pas.

Qu'est-ce qui n'allait pas? Elles ne comprenaient pas. Les moniales leur expliquèrent: "Où étiez-vous, nous sommes arrivés pour vous voir, mais vous n'étiez pas à votre place! Pourquoi?" 
"Nous étions seulement loin pendant un peu de temps." 
" Eh bien, maintenant demandez pardon." 
C'était aussi strict que cela dans le monastère.  
Elles coururent après cette moniale pendant trois jours. C'était une honte terrible que d'être renvoyé du monastère. "Que vont-ils dire dans le village? Et que diront maman et papa? Ils se sépareront de moi."
Que de larmes enfantines furent versées, que d’enfantines prières, non pas parce que la supérieure était si cruelle, mais parce qu'on devait immédiatement leur donner une obédience sérieuse. Ce fut une telle leçon qu'elle n'alla plus jamais nulle part. Cela les fit très bien comprendre et elles souffrirent tellement de leur désobéissance, que tout alla bien avec leur obédience par la suite.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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