"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 30 novembre 2015

Saint Jean [Maximovitch]: La garde spirituelle


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Tenez ferme votre garde spirituelle, parce que vous ne savez pas quand le Seigneur vous appellera vers Lui. Dans votre vie terrestre, soyez prêts à tout moment à lui rendre des comptes. Méfiez-vous que l'Ennemi ne vous prenne dans ses filets, qu'il ne vous trompe en vous faisant tomber dans la tentation. Examinez chaque jour votre conscience, essayez de purifier vos pensées, vos intentions.

Il y avait un roi qui avait un mauvais fils. N'ayant plus d'espoir qu'il change pour le mieux, le père condamna son fils à mort. Il lui donna un mois pour se préparer. Et tandis que le mois passait, le père convoqua le fils. À sa grande surprise, il vit que le jeune homme avait sensiblement changé: son visage était maigre et fatigué, et son corps tout entier était comme s'il avait souffert.

"Comment se fait-il qu'une telle transformation soit venue sur toi, mon fils?" demanda le père. "Mon père et mon seigneur, répondit le fils, comment aurais-je pu ne pas changer, lorsque chaque jour qui passait me rapprochait de la mort?" "Bien, mon fils, dit le roi. "Puisque tu as de toute évidence repris tes esprits, je te pardonne. Toutefois, il faut entretenir cette disposition de l'âme vigilante pour le reste de ta vie." "Père, répondit le fils," c'est impossible. Comment puis-je résister aux innombrables séductions et tentations?

Alors le roi ordonna qu'un vase rempli d'huile soit apporté, et il dit à son fils: "Prends ce vase et porte-le le long de toutes les rues de la ville. Te suivant, il y aura deux soldats avec des épées tranchantes. Si tu en verses une seule goutte, ils te couperont la tête". Le fils obéit.

A pas légers et prudents, il marcha le long des rues, les soldats l'accompagnant, et il n'en répandit pas une seule goutte. Quand il revint au château, le père demanda: «Mon fils, qu'as-tu vu lorsque tu marchais à travers la ville?" Le fils répondit: "Je n'ai rien vu." "Que veux-tu dire, rien?" dit le roi. "Aujourd'hui est un jour de fête, tu as dû voir les étals de toutes sortes de bibelots, de nombreux attelages, de nombreux personnages, de nombreux animaux..." "Je n'ai pas remarqué tout cela, dit le fils. "Toute mon attention s'est focalisée sur l'huile dans le vase. J'avais peur d'en verser une goutte et de perdre ainsi ma vie."

"Très bien, mon fils, dit le roi. "Garde cette leçon à l'esprit pour le reste de ta vie. Sois aussi vigilant pour ton âme que tu le fus aujourd'hui avec l'huile dans le vase. Éloigne tes pensées de ce qui sera bientôt passé, et garde-les concentrées sur ce qui est éternel. Tu seras suivi non par des soldats armés, mais par la mort dont nous nous rapprochons tous les jours. Veille à bien garder ton âme de toutes les tentations ruineuses". Le fils obéit à son père, et il vécut heureux. Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, soyez forts. (I Corinthiens 16:13)

L'Apôtre donne aux chrétiens ce conseil important pour attirer leur attention sur le danger de ce monde, pour les amener à un examen fréquent de leurs cœurs, car sans celui-ci, on peut facilement mener à la ruine la pureté et l'ardeur de sa foi et de manière imperceptible aller du côté du mal et de l'incroyance.

De même qu'une préoccupation fondamentale est d'être attentif à tout ce qui pourrait être nocif pour notre santé physique, ainsi nos préoccupations spirituelles devraient se méfier de tout ce qui pourrait nuire à notre vie spirituelle et aux œuvres de la foi et du salut.

Par conséquent, évaluez soigneusement et attentivement vos pulsions intérieures: sont-elles de Dieu ou de l'esprit du mal? Méfiez-vous des tentations de ce monde et des gens du monde, méfiez-vous des tentations intérieures cachées qui viennent de l'esprit d'indifférence et de la négligence dans la prière, du déclin de l'amour chrétien.

Si nous tournons notre attention vers notre esprit, nous remarquons un torrent de pensées et des idées successives. Ce torrent est ininterrompu, il est court partout et en tout temps: à la maison, à l'église, au travail, quand nous lisons, quand nous conversons. Il est généralement appelé la pensée, écrit l'évêque Théophane le Reclus, mais en fait, c'est une perturbation de l'esprit, un éparpillement, un manque de concentration et d'attention. La même chose arrive avec le coeur.

Avez-vous déjà observé la vie du cœur? Essayez, même pour un court laps de temps et voyez ce que vous trouvez. Quelque chose de désagréable se produit, et vous êtes irrité, une affliction se produit, et vous vous plaignez, vous voyez quelqu'un que vous n'aimez pas, et l'animosité monte en vous, vous rencontrez l'un de vos pairs qui vous a maintenant distancé sur l'échelle sociale, et vous commencez à l'envier, vous pensez à vos talents et à vos capacités, et vous commencez à devenir fiers... Tout cela est pourriture: la vaine gloire, le désir charnel, la gourmandise, la paresse, la méchanceté, l'un sur l'autre, ils détruisent le cœur. Et tout cela peut passer par le cœur en quelques minutes. Pour cette raison, un ascète, qui était extrêmement attentif à lui-même, avait tout à fait raison de dire que le coeur de l'homme "est rempli de serpents venimeux. Seul les cœurs des saints sont exempts de ces serpents, des passions."

Mais une telle liberté ne s'obtient que par un processus long et difficile de connaissance de soi, de travail sur soi et de vigilance envers sa propre vie intérieure, c'est à dire envers l'âme.

Soyez prudents. Soyez attentifs à votre âme! Eloignez vos pensées loin de ce qui passera bientôt et tournez-les vers ce qui est éternel. Là, vous trouverez le bonheur que recherche votre âme, et dont a soif votre cœur.

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après
+
The holy Tomb of St. John (Maximovitch) at the Russian Orthodox Catheral of The Joy of All Who Sorrow,  located on Geary Boulevard,in San Francisco, California.

Châsse de saint Jean
à San Francisco

dimanche 29 novembre 2015

Livre des Jours de Valaam (R)


"L'amour et la compréhension peuvent transformer le pécheur le plus endurci en une personne de profonde dévotion, faisant de lui un homme bon, et même un saint."
Staretz Michel II
+

Père Jean, "Le Moscovite"
(1850-1933)
+ 21 juin

Comme homme d'affaire moscovite dans le monde, il fut miraculeusement sauvé de l'abîme du péché et de la folie, quand saint Serge et saint Germain de Valaam lui apparurent dans la chambre d'un asile d'aliéné, lui donnant la Sainte Communion par laquelle il fut guéri.

A sa sortie, il chercha partout à savoir qui étaient ceux qui l'avaient guéri, jusques au moment où il les reconnut sur l'icône de leur reliquaire à Valaam. Par gratitude, il devint moine et prit sur lui d'accomplir un grand exploit: faire des quêtes pour aider à payer les constructions importantes qui étaient nécessaires à Valaam.

Il voyagea beaucoup, ramassant des aumônes avec grande ferveur, et Dieu bénit son œuvre par de nombreux incidents miraculeux.

A cause de sa collecte d'aumônes à Moscou, il fut surnommé "Jean le Moscovite." Père Jean appartenait à la catégorie des hésychastes dont la prière ne cesse pas dans le cœur, malgré l'atmosphère constamment bruyante qui l'entourait lorsqu'il voyageait.

Peu après sa tonsure dans le grand habit, il s'endormit dans le Seigneur avec aux lèvres la prière. Le portrait photographique ci-dessus, fut miraculeusement sauvé par un visiteur inconnu dans la cellule monastique de Spruce Island, en Alaska, où vivait l'ancien disciple-novice du staretz.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
VALAAM PATERICON
Book of Days
Valaam Society of America
New Valaam Monastery
Alaska
1999

Père Michel [Quenot]: Les Glorieux Combattants


Recension de Jean-Claude LARCHET


D'une bonté inépuisable, ces hommes valeureux ont surtout lutté contre leurs passions, toujours prêts à sacrifier leur vie pour les autres : combat mené avec les armes de la foi.
L'illustration exceptionnelle et généreuse, 141 fresques, icônes et miniatures, plonge le lecteur dans un monde souvent méconnu qui le fait côtoyer les chrétiens des premiers siècles avec des ramifications jusqu'à nos jours.
Les hommes forts, présentés ici, ont brillé par leur courage jailli d'une conviction profonde, autant de modèles dans une société rongée par le manque de sens, le doute et le découragement. Certains d'entre eux deviendront des compagnons de route et des amis.
Un livre plein de découvertes et stimulant.
Aujourd'hui prêtre orthodoxe après une carrière dans l'enseignement, Michel Quenot est l'auteur d'une bonne vingtaine d'ouvrages, notamment sur l'art et la théologie de l'icône, traduits en plusieurs langues.

Table des matières

Introduction
Le cliquetis des armes dans l'Ancien Testament.
  • Le bouclier et la paix de Dieu
  • Les affrontements guerriers du peuple de Dieu
La violence pacifique des premiers chrétiens
  • L'enseignement de Jésus
  • Le bon combat paulinien
  • L'approche nuancée de l'Église au cours des trois premiers siècles
Présence chrétienne dans l'armée
  • Soldat chrétien dans un empire païen
  • Soldat sous l'étendard chrétien.
  • Regard chrétien sur la guerre
L'iconographie des saints soldats
  • Leur importance dans les églises
  • Leur représentation
    • La lance et l'épée
    • L'armure
    • La protection du bas-ventre, des jambes et des bras
    • Le bouclier
    • L'arc
    • Le manteau
    • Les chevaux
  • Entre légende et réalité.
Les premiers grands stratèges
  • Georges
  • Théodore Tiran
  • Théodore Stratilate
  • Mercure de Césarée
  • Démétrios de Thessalonique
  • Procope 
Un témoignage collectif jusqu 'au sang.
  • La Légion Thébaine
  • Septante soldats syriens à Apamée
  • Cent cinquante soldats en Isaurie.
  • Sept soldats en Phénicie
  • L'officier André et ses compagnons
  • Cent soldats à Sinope
  • Le général Porphyre et deux cents soldats en Égypte
  • Les quarante martyrs de Sébaste
  • Prince Mihaïl Gobron
Les soldats martyrs jusqu'à Constantin le Grand
  • Longin le centurion
  • Corneille le centurion
  • Victor
  • Placide- Eustache
  • Polyeucte
  • Phoibammon
  • Sébastien de Rome
  • Callistrate
  • Christophe
  • Alexandre
  • Anicet
  • Acace de Byzance
  • Nestor de Thessalonique
  • Serge et Bacchus
  • Eusigne d'Antioche
  • Ménas d'Égypte
Sous le signe de la Croix
  • La victoire de Constantin le Grand
  • Didyme d'Alexandrie
  • Eustrate et ses compagnons
  • Jean le soldat
  • Artemios
  • Juventinus et Maximius
  • Martin de Tours
  • Victor de Marseille
  • Nicetas le Goth
  • L'émir Aréthas et ses compagnons
  • Les 42 officiers d'Amorium: Calliste, Théodore, Constantin, Théophile, Basoès et leurs compagnons
  • Le Roi anglais Edmond
  • Roi Olaf II de Norvège
  • Croisades et chevaliers.
Du deuxième millénaire jusqu'à nous: quelques exemples
  • Grand prince Wladimir
  • Boris et Gleb
  • Alexandre Nevsky
  • Dimitri Donskoï
  • Prince Lazare de Serbie
  • L'Amiral Théodore Ushakov
  • Un noble soldat allemand
  • Eugène Rodionof
Le bon combat du chrétien.
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FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


16/29 novembre
26ème dimanche après la Pentecôte

Saint apôtre et évangéliste Matthieu (60) ; saint Fulvien, roi d’Ethiopie, nommé Matthieu au baptême (Ier sècle) ; saint hiéromartyr Philoumène (1979) ; saints hiéromartyrs Théodore, prêtre et avec les martyrs Ananie et Michel (1929) ; saints hiéromartyrs Jean, Nicolas, Victor, Basile, Macaire et Michel prêtres, saint martyr Pantéléimon (1937), saint martyr Dimitri (1938).

Lectures : Eph. V, 8–19. Lc.  X, 25–37 ; Apôtre :  1 Cor. IV, 9–16. Мatth. IX, 9–13.

LE SAINT APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE MATTHIEU[1]

L
e saint Apôtre Matthieu portait tout d’abord le nom de Lévi et était le fils d’Alphée, exerçant la profession de collecteur d’impôts (publicain). Un jour qu’il se tenait au bureau de la douane, Jésus vint à passer et derrière lui toute une foule, qui recevait avec avidité son enseignement. Le Seigneur dirigea son regard vers Matthieu et lui dit : « Viens à ma suite ! » Le publicain se leva immédiatement et le suivit, sans une pensée ni même un regard vers ce qu’il laissait derrière lui. Avant de partir sur les routes à la suite du Christ, il offrit chez lui un grand banquet, auquel Jésus et ses disciples prirent part, ainsi qu’un grand nombre de publicains et de pécheurs publics. Comme les Pharisiens s’en scandalisaient, le Seigneur dit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir » (Lc V, 27 ; Mt IX, 13 ; Mc III, 17). Suivant le Christ dans tous ses voyages à travers la Palestine, Matthieu fut témoin de Ses enseignements et de Ses miracles avant sa Crucifixion et après sa Résurrection. Après avoir été rempli de la grâce du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, avec les autres apôtres, il fut désigné pour évangéliser les Juifs ses compatriotes. C’est pourquoi, huit ans après l’Ascension, il rédigea, le premier, l’Évangile, c’est-à-dire l’exposé des actes et des enseignements du Sauveur, destiné aux populations que son enseignement oral ne pouvait atteindre. Cet Évangile fut, dit-on, traduit en grec quelques années plus tard par saint Jacques, premier évêque de Jérusalem, et copié par le saint Apôtre Barthélemy. Il ne tarda pas à remplacer l’original araméen, dont il ne reste pas d’exemplaire. Par la suite, saint Matthieu partit répandre la Bonne Nouvelle dans le pays des Parthes et fut soumis à de nombreuses tribulations de la part des païens. Ensuite, le saint Apôtre partit vivre dans les âpres solitudes d’une haute montagne pour s’y consacrer à l’ascèse et à la contemplation. C’est là que le Seigneur lui apparut sous la forme d’un enfant et lui  remit un bâton, en lui ordonnant d’aller le planter près de l’église de la ville de Myrmène. L’évêque de la ville, Platon, reçut Matthieu solennellement en compagnie de tout son clergé. Dès que l’Apôtre eut planté le bâton en terre, celui-ci germa et donna des fruits d’où suintait un miel délicieux, comme un avant-goût des délices du Paradis. Une source d’eau fraîche jaillit également du pied de l’arbre et tous ceux qui s’y baignaient étaient délivrés de leurs passions et des ténèbres de l’idolâtrie. Malgré tous les bienfaits qu’il procurait aux Parthes et même à la famille royale, le saint Apôtre fut soumis par le roi Fulvien à d’effroyables tortures, avant d’être livré au feu. Il parvint toutefois à convertir le tyran à la foi, par l’intermédiaire des nombreux miracles qu’accomplirent ses saintes reliques. Au moment d’être baptisé, le roi demanda à recevoir le nom de Matthieu. Il renversa les idoles dans tout son royaume et amena son peuple entier à la foi. À la mort de Platon, le roi abdiqua, laissant le trône à son fils, et il devint évêque, conformément à la prédiction du saint Apôtre Matthieu.

Tropaire du dimanche, ton 1
Кáмени запеча́тану отъ Iyде́й и во́иномъ стрегу́щымъ пречи́стое Tѣ́ло Tвое́, воскре́слъ ecи́ тридне́вный, Cпа́ce, да́руяй мípoви жи́знь. Ceго́ ра́ди си́лы небе́сныя вопiя́xy Tи, Жизнода́вче : сла́ва Bocкреcéнію Tвоемý Xpисте́ ; сла́ва Ца́рствiю Tвоему́ ; сла́ва cмотре́нiю Tвоему́, еди́не Человѣколю́бче.

La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton Corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la vie  au monde ; aussi, les Puissances des cieux Te crièrent : Source de vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique Ami des hommes!


Tropaire du saint apôtre Matthieu, ton 3
Усе́рдно отъ мы́тницы къ зва́вшему Влады́цѣ Христу́, я́вльшуся на земли́ человѣ́комъ за бла́гость, Тому́ послѣ́довавъ, апо́столъ избра́нный яви́лся еси́ и благовѣ́стникъ Ева́нгелiя вселе́ннѣй велегла́сенъ. Сего́ ра́ди чти́мъ честну́ю па́мять твою́, Матѳе́е богоглаго́ливе, моли́ Ми́лостиваго Бо́га, да грѣхо́въ оставле́нiе пода́стъ душа́мъ на́шимъ.
Toi qui depuis ton péage, as répondu avec ardeur au Christ Maître qui apparut sur terre par bonté, venant à Sa suite, tu fus un apôtre choisi et proclamas l’Évangile à l’univers. C’est pourquoi nous vénérons ta précieuse mémoire, Matthieu héraut de Dieu, prie le Dieu miséricordieux d’accorder la rémission des péchés à nos âmes.



Kondakion du saint apôtre Matthieu, ton 4
Мыта́рства и́го отве́ргъ, пра́вды и́гу припря́глся еси́ и яви́лся еси́ купе́цъ всеизря́днѣйший, бога́тство прине́съ ю́же съ высоты́ прему́дрость. Отону́дуже пропо-вѣ́далъ еси́ и́стины сло́во и уны́лыхъ воздви́глъ еси́ ду́ши, написа́въ ча́съ су́дный.
Ayant secoué le joug publicain,, tu t’es attaché à celui de la justice, et tu t’es avéré un acquéreur excellent en te procurant comme richesse la sagesse d'en-haut; aussi as-tu prêché la parole de vérité et tu as réveillé les âmes des indolents en décrivant l’heure du jugement.
Kondakion du dimanche, ton 1
Воскpécлъ ecи́́ я́ко Бо́гъ изъ гро́ба вo сла́вѣ и мípъ coвоскpecи́лъ ecи́, и eстество́ человѣ́ческое я́ко Бо́гa воспѣва́ет Tя́, и сме́рть изчезе́ : Aда́мъ же лику́ет, Влады́ко, Éва ны́нѣ отъ у́зъ избавля́ема ра́дуется зову́щи : Ты́ ecи́ и́же вcѣ́мъ подая́, Xpисте́ Bocкреcéніe.
Ô Dieu, Tu es ressuscité du Tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie : « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la Résurrection ! »

HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR

Que dit l’apôtre, en effet? « Ayez donc soin de marcher avec circonspection ». Il savait que son Maître, en envoyant ses disciples comme des brebis au milieu des loups, leur recommandait encore d'être comme des colombes : « Et vous serez simples comme des colombes ». (Matth. X, 16.) Étant au milieu des loups, et ayant ordre de ne pas se venger et de souffrir, ils avaient, par conséquent, besoin de cette exhortation. La première comparaison pouvait suffire, à la vérité, pour les rendre patients : mesurez ce que la seconde ajoute à la force du précepte. Et voyez comment Paul s'attache à prémunir ses auditeurs en leur disant : « Ayez « soin de marcher avec circonspection ». Des cités entières étaient en guerre avec eux; cette guerre avait pénétré jusque dans les maisons; la division régnait entre le père et le fils, la fille et la mère. Pourquoi? Quelle était l'origine de ces divisions? C'est qu'on avait entendu dire au Christ : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi ». (Matth. X, 16, 37.) Paul ne voulait pas qu'on crût qu'il existait des guerres et des combats sans but : car si les chrétiens, de leur côté, étaient devenus agresseurs, ç'aurait été le signal de grandes colères. Voilà pourquoi il dit : « Ayez donc soin de marcher avec circonspection ». En d'autres termes : La prédication mise à part, ne donnez pas d'autre sujet, d'autre motif de haine contre vous. Que personne n'ait autre chose à vous imputer : soyez respectueux et soumis dans toutes les choses qui n'intéressent pas la prédication, qui ne gênent point la piété : « Rendez à tous ce qui leur est dû: à qui le tribut, le tribut; à qui l'impôt, l'impôt ». (Rom. XIII, 7.) Car les incrédules rentreront en eux-mêmes, quand ils nous verront irréprochables dans le reste. « Non comme des insensés, mais comme des hommes sages, rachetant le temps ». Il ne dit pas cela pour nous conseiller d'être souples et de prendre toutes les formes. Voici ce qu'il veut dire : Le temps n'est pas à vous; vous n'êtes en ce monde que des étrangers, des voyageurs de passage : ne cherchez pas les honneurs, ne cherchez pas la gloire, ne cherchez pas la puissance, ne cherchez pas la vengeance; subissez tout, et par ce moyen rachetez le temps ; ne craignez pas de payer, payez tout ce que l'on exigera... Il y a ici quelque obscurité : tâchons de l'éclaircir au moyen d'un exemple : Supposez qu'un homme possède une maison magnifique et que des gens y pénètrent pour le tuer; qu'alors pour se sauver il donne une forte somme à ces scélérats : nous dirons qu'il se rachète... Eh bien! Vous aussi vous êtes possesseur d'une superbe maison, vous avez la vraie foi : on vous poursuit pour vous dépouiller : donnez tout ce qu'on vous demandera, gardez seulement le principal, à savoir la foi.

Apprenez à louer Dieu, et vous verrez combien cette occupation a de charmes ceux qui Le louent sont remplis de l'Esprit-Saint, comme sont remplis de l'esprit impur, ceux qui chantent des chansons sataniques. Qu'est-ce à dire : « Du fond de vos cœurs à la « gloire du Seigneur ? » C'est-à-dire, avec attention. Car, si l'attention fait défaut, on chante au hasard, on ne profère que des mots, tandis que le cœur s'égare ailleurs : « Rendant grâces toujours et pour toutes choses, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à Dieu et Père, soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ ». En d'autres termes, faites parvenir à Dieu vos demandes avec des actions de grâces : car rien ne contente Dieu comme la reconnaissance. Or, nous ne pouvons mieux Lui témoigner notre reconnaissance, qu'en arrachant notre âme aux vices, en la purifiant. « Mais soyez remplis de l'Esprit-Saint ». Cela dépend-il de nous? Oui, quand nous avons chassé de notre âme le mensonge, l'amertume, la fornication, l'impureté, l'avarice, quand nous sommes devenus bons, miséricordieux, cléments les uns pour les autres, quand nous évitons les plaisanteries indécentes, quand enfin nous nous sommes rendus dignes de recevoir le Saint-Esprit, qu'est-ce qui L'empêche encore d'accourir, de voler vers nous ? Non-seulement Il accourra, mais encore Il remplira notre cœur. Or, avec le secours intérieur d'une pareille lumière, la vérité ne nous sera plus pénible, elle nous deviendra aisée et facile.



[1] Tiré du Synaxaire du  P. Macaire de Simonos Petras (version abrégée)