"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 25 novembre 2017

Saint Nectaire d'Egine, prie pour nous!




Aujourd'hui [8/21 novembre] est le jour de la fête de saint Nectaire d'Egine, comme la plupart d'entre vous le savent probablement déjà. 
Pourquoi est-ce que je mentionne ceci? Pour deux raisons. Comme vous le savez, ce blog n'est pas personnel (pour cela j'ai une page Facebook). Au lieu de cela, j'ai essayé de commenter principalement des questions d'actualité importantes. Des choses comme la religion, la politique et la culture. Je me suis efforcé puissamment de ne jamais en parler avec seulement des mentions péremptoires d'expériences personnelles. C'est en partie parce que ma mère nous a élevés à ne pas attirer l'attention sur nous-mêmes mais à mettre les autres en premier. Fondamentalement, je suis mal à l'aise de parler de moi.
Aujourd'hui cependant, je fais une exception et j'espère que vous me pardonnerez.
Le 9 novembre 1969 fut un dimanche lumineux et chaud. J'avais dix ans. Ma sœur et moi jouions à l'extérieur et j'ai trébuché et je suis tombé à plat sur le béton, fracturant le côté droit de mon crâne. Je suis revenu à moi, mais environ 30 minutes plus tard tout le côté gauche de mon corps a commencé à devenir engourdi. Je ne me souviens pas vraiment de ce qui s'est passé plus tard, mais je me souviens vaguement d'être dans une ambulance. Bref, j'ai été transporté en chirurgie et je me suis réveillé de l'anesthésie le lendemain.
Quelque temps plus tard, ma mère m'a dit que pendant mon opération, quelqu'un lui avait dit que ce jour était le jour de la fête de saint Nectaire. (À l'époque, il était sur le calendrier mais ce n'était pas un jour mentionné en lettres rouges, donc je ne suis pas sûr que mes parents avaient tous entendu parler de lui.) Quoi qu'il en soit, pendant mon opération, elle et mon père ont prié lui pour demander son intercession. Ils lui ont fait un tama [ταμα] (terme difficile à traduire en français, mais essentiellement un vœu/une promesse) que si je survivais, ils feraient un pèlerinage à sa tombe à Egine. Je m’en suis sorti, un peu amoché sans doute. Après beaucoup de sacrifices financiers, nous sommes allés en Grèce deux ans plus tard pour honorer leur promesse.
Bref ! Il y a là une image plus large, qui reflète assez négativement notre culture aujourd'hui. Ce n'est pas en rapport avec le saint lui-même sinon par le fait que ce jour a changé ma vie. Laissez-moi expliquer.
À cause de ma blessure, je n'avais pas le droit de participer à la gymnastique quotidienne ou à des sports de quelque sorte que ce soit pendant au moins un an. Il a été décidé que plutôt que de m'asseoir et de me morfondre en regardant les autres enfants faire de l'exercice et jouer, je passerais plutôt du temps avec le gardien de notre école, M. Bill Owens.
On pourrait penser que ce serait une sorte de punition. Au lieu de cela, c'était l'un des meilleurs moments de ma vie si je peux le dire. M. Owens avait un petit bureau - un coin en réalité - qui mesurait environ 1,20 m de large et 2,4 m de profondeur, juste à côté du bureau du directeur. Il avait un petit bureau avec une chaise et plein d'outils et de gadgets. Les murs en étaient remplis.
Quant à M. Owens lui-même, c’était un homme impressionnant. Il m'a parlé de son passé dans la Troisième Armée de Patton et de la façon dont il s'était approché de lui à quelque 3 m pendant sa traversée de la France. Quelque temps plus tard, mon père et mon oncle m'avaient emmené voir le film (avec George C. Scott) et le lendemain quand je me suis présenté à son bureau, je me suis mis au garde-à-vous parce que j'avais l'impression d'être en présence d'un demi-dieu.
M. Owens m'a appris beaucoup de choses: comment épisser les fils électriques, comment réajuster les portes, comment savoir quand utiliser un marteau et un clou ou utiliser un tournevis. Trucs du métier; des choses comme comment utiliser des cales, quand utiliser une scie à métaux, et ainsi de suite. Pour tout ce qui devait être réparé, il m'a emmené avec lui. C'était une culture masculine; sans le vouloir. Obtenez ceci: il fumerait ses L & M (ou était-ce des Pall Malls?) dans le bureau quand il n'y avait rien à faire et il me parlait du monde en général.
Avec le temps, je connaissais la routine et je l'aidais à ramasser les ordures, balayer les déchets et remplacer les ampoules. Avec le temps, je fis ces tournées tout seul. 
Maintenant, imaginez si vous voulez, est ce scénario qui peut être joué dans la culture hautement sexualisée d'aujourd'hui? Aucune chance.
Il n'y avait aucune indication de quoi que ce soit qui indiquerait n'importe quel abus sexuel. Une telle chose était au-delà de l’inimaginable. Mes parents n'ont jamais passé une seconde à penser que quelque chose de fâcheux pouvait arriver. Le principal Smith, sa secrétaire, les autres enseignants, ou quelqu'un d'autre, associé d’une manière lointaine à Riverview Elementary School non plus d'ailleurs...
Même aujourd'hui, au moment où j'écris ces mots (avec des larmes coulant de mes yeux), pas même la moindre insinuation ou rien ne me vient à l'esprit pendant un instant. Mes souvenirs de M. Owens sont pleins de tendresse, pas simplement parce qu'il m'a traité avec gentillesse mais pour toutes les choses qu'il m'a enseignées. Des choses que j'ai mises à profit lorsque ma femme et moi avons acheté notre première maison, une "maison à retaper" si vous voyez ce que je veux dire. (Mon père m'a aussi appris beaucoup dans le domaine mécanique, étant un touche-à-tout, mais c'était plus tard, quand j'étais adolescent.)
Qu'avons-nous perdu? Eh bien, d'une part, le concept de mentor et d’apprenti. La civilisation occidentale a été construite sur ce concept dans une large mesure. Je pense que nous le savons et c'est peut-être une des raisons pour lesquelles le légendaire Star Wars est si populaire. Je crois fermement que grâce à la promiscuité rampante, une telle chose est impossible maintenant. Le freudisme a ordonné que nous cédions à nos sentiments, sinon nous serions «refoulés». Et ce n'est pas bon, en tous cas on nous le dit. Implacablement. Et le marxisme culturel nous dit que si vous dites le contraire, vous êtes un type de "phobe."
Je parierais que toute personne de moins de quarante ans qui lit ces mots pense que je décris la vie sur une autre planète. Pas du tout ! Reviendrons-nous à cet endroit vers 1969? J'en doute plutôt. Et pour cela, nous pouvons remercier tous les libérateurs. Dans le monde d'aujourd'hui, les histoires à faire pleurer dans les chaumières sont à la pelle et, par conséquent, la force motrice pour «l'améliorer» exige que toute notre civilisation soit réorganisée pour s'adapter à tous les caprices du moment.
La vertu -Αρετήe-a été perdue. Pour être remplacé par … quoi exactement? Un monde plus juste et équitable? Un monde plus heureux? Si vous le croyez, j'ai un pont à Brooklyn à vous vendre.

Saint Nectaire d'Egine, prie pour nous !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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