"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 28 juin 2011

Archimandrite Georges, Higoumène du Monastère de Grigorios au Mont Athos: (4) Le lieu de la déification de l'homme


Ceux qui souhaitent s'unir avec le Christ, et, à travers Jésus-Christ, avec Dieu le Père, reconnaissent que cette union se réalise dans le corps du Christ, qui est notre Sainte Eglise Orthodoxe. Une union, bien sûr, non avec l'essence divine, mais avec la nature humaine du Christ déifié. Mais cette union avec le Christ n'est pas externe, elle n'est pas non plus simplement morale.

Nous ne sommes pas des disciples du Christ de la façon dont certains peut-être suivent un philosophe ou un maître. Nous sommes membres du corps du Christ, l'Eglise. L'Eglise est le Corps du Christ, le corps réel, et non un corps moral, comme certains théologiens l'ont écrit à tort, n'ayant pas examiné  cette question profondément, dans l'esprit de la Sainte Eglise. Malgré notre indignité et notre péché, le Christ nous prend en tant que chrétiens, et nous incorpore dans Son Corps. Il nous rend membres de Lui-même. Et ainsi nous devenons de vrais membres du Corps du Christ, et pas seulement moralement. Comme l'apôtre Paul le dit, "Nous sommes membres de Son corps, de Sa chair, et de Ses os» (Ephésiens 5:30).

Certes, selon l'état spirituel des chrétiens, ils sont parfois des membres vivants du Corps du Christ, et à d'autres moments des membres morts. Pourtant, même en tant que membres morts, ils ne cessent d'être membres du Corps du Christ. Par exemple, quelqu'un qui est baptisé est devenu un membre du Corps du Christ. S'il ne se confesse pas, ne reçoit pas la Communion, ne vit pas une vie spirituelle, il est un membre mort du corps du Christ. Mais quand il se repent, il reçoit immédiatement la vie divine. Cela l'imprègne et il devient un membre vivant du Corps du Christ. Il n'a pas besoin d'être rebaptisé. Quelqu'un qui n'a jamais été baptisé, toutefois, n'est pas membre du corps du Christ, même s'il vit une vie qui est morale par rapport aux normes humaines. Il a besoin d'être baptisé pour devenir un membre du corps du Christ, pour devenir incorporé au Christ.

Ainsi, parce que nous sommes membres du corps du Christ, la vie du Christ nous est offerte et elle devient notre vie. Et ainsi, nous sommes animés, sauvés, et déifiés. Nous ne pourrions être divinisés, si le Christ nous avait pas fait membres de Son Saint corps.

On ne pourrait pas être sauvés, si les Saints Mystères [Communion] de l'Eglise n'existaient pas, qui font  de nous un seul corps avec le Christ, et par lesquels, selon les Pères de l'Église, nous partageons la même chair et le même sang que le Christ, en d'autres termes, nous devenons un seul corps et un seul sang avec le Christ.

Quelle grande bénédiction que nous participions aux Mystères Immaculés! Le Christ devient nôtre, la vie du Christ devient nôtre; Son sang devient notre sang. C'est pourquoi saint Jean Chrysostome dit que Dieu n'a plus rien à donner à l'homme que ce qu'Il lui donne dans la Sainte Communion. Ni l'homme ne peut demander quoi que ce soit au-delà de ce qu'il reçoit du Christ dans la Sainte Communion.

De cette façon, alors, après avoir été baptisés, chrismés, et après nous être confessés, nous communions au Corps et au Sang du Seigneur, et nous aussi nous devenons des dieux par la Grâce, nous unissant à Dieu; nous ne sommes plus des étrangers, mais Ses proches.

A l'intérieur de l'Eglise dans laquelle nous nous unissons à Dieu, nous vivons cette réalité nouvelle que le Christ a apporté au monde: la nouvelle création. C'est la vie de l'Église, du Christ, qui devient la nôtre comme don de l'Esprit Saint.

Tout dans l'Eglise conduit à la déification. La Sainte Liturgie, les Mystères [Sacrements/ Communion], le culte divin, le sermon de L'Evangile, le jeûne, ils conduisent tous à cette seule chose. L'Église est le lieu unique de la déification.

L'Eglise n'est pas une institution sociale, culturelle ou historique, et elle ne ressemble à aucune autre institution dans le monde. Elle n'est pas comme les différents établissements du monde. Peut-être que le monde a de bons établissements, de bonnes organisations, de bonnes institutions et d'autres belles choses. Mais notre Eglise orthodoxe est l'inimitable, le lieu unique de la communication de Dieu avec l'homme; le lieu de ​​déification de l'homme. Au sein de l'Eglise seulement l'homme peut devenir un dieu, et nulle part ailleurs. Il ne peut le devenir, ni dans les universités, ni dans les fondations de services sociaux, ni dans aucune des belles et bonnes choses que le monde possède. Toutes ces choses, aussi bonnes soit-elles, ne sont pas en mesure d'offrir ce que l'Église offre.

C'est pourquoi, peu importe combien les institutions mondaines et les systèmes progressent, ils ne pourront jamais remplacer l'Eglise.

Il est possible que nous, hommes faibles et pécheurs, passions par des crises et des difficultés de temps en temps au sein de l'Eglise. Il est possible même que des scandales se produisent dans le giron de l'Eglise. Toutes ces choses arrivent dans l'Eglise parce que nous sommes encore sur le chemin de la Théosis [déification], et il est très naturel que les faiblesses humaines existent toujours. Nous sommes en train de devenir des dieux, mais nous ne le sommes pas encore. Donc, peu importe combien de fois ces choses se produisent, nous ne quitterons pas l'Eglise, parce que dans l'Église, nous avons la seule possibilité de nous unir à Dieu.

Ainsi, quand nous allons à l'église pour assister à l'office, nous pouvons y rencontrer des gens qui ne font pas attention à l'office divin, qui poursuivent des conversations, et détournent notre attention. Puis vient une pensée apparemment raisonnable qui dit: "Que gagnes-tu en venant à l'Eglise? Ne vaudrait-il pas mieux rester à la maison avec plus de paix et de confort?

Nous devons cependant  prudemment contredire cette mauvaise pensée: "Oui, peut-être que d'une part je vais avoir une paix extérieure plus grande à la maison, mais je n'aurai pas la grâce de Dieu pour me déifier et me sanctifier. Je n'aurai pas le Christ, Qui est présent dans Son Église. Je n'aurai pas Son Saint Corps et Son Sang Précieux, Qui sont sur l'autel sacré dans Sa Sainte Église. Je ne vais pas prendre part à la Cène Mystique de la Divine Liturgie. Je vais être coupé de mes frères en Christ, avec lesquels nous formons le corps du Christ".

Ainsi, quoi qu'il arrive, nous ne quitterons pas l'Eglise, parce que c'est seulement en elle que nous trouvons le chemin de la déification.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire: