"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 10 novembre 2011

Un chemin vers saint Silouane (XVII)







Notre aide surnaturelle dans le temps immobile de Dieu

Sur la Voie de Dieu, nous pouvons en vérité espérer l’aide de la Toute Sainte et celle des élus du Royaume. En effet, dans ses écrits, le staretz Silouane nous recommande à la Mère de Dieu Très Pure et aux saints.
Dieu, pour le staretz comme pour nous, est notre Père céleste. Saint Silouane nous présente sobrement la Vierge Pure comme notre Mère selon l’Esprit, et nous comprenons bien que Celle qui a vécu le Golgotha a le pouvoir de comprendre tous les hommes dans leur souffrances. 
De la Mère de Dieu, il connaît "son amour parfait" et "sa douleur […] immense et impénétrable pour nous". Elle est pour nous un recours puissant. Elle réveilla Syméon, le futur staretz Silouane de la nuit du péché, et l’engagea sur la voie du repentir. Plus tard, ce fut devant son icône qu’il reçut le don de la Prière de Jésus, don magnifique par lequel son cœur devint l’écrin précieux où elle était prononcée sans discontinuer, d’elle-même, sans effort de sa part. Par là, le saint staretz comprit dans le Saint-Esprit, qu’à l’instar de son Fils, Elle avait, Elle aussi, compassion de tous les hommes et qu’Elle intercédait pour eux. 
Si son amour avait trouvé le pécheur Syméon, si sa voix prononçait des paroles calmes et douces pour lui reprocher son péché et que cette douceur le staretz ne pouvait l’oublier longtemps après, c’est que cette compassion infinie s’étendait effectivement à tous les hommes et à présent à nous aussi pécheurs.
Les saints unis sur terre à Dieu par l’amour le sont encore plus au Ciel. "Dieu est Amour : et, dans les saints, le Saint-Esprit est amour" (Archimandrite Sophrony, Op. cit,. p. 359).
"Bien des gens ont l’impression que les saints sont loin de nous. Ils sont loin de ceux qui se sont eux-mêmes éloignés, mais ils sont très proches de ceux qui gardent les commandements du Christ et ont la grâce du Saint-Esprit.
Dans les Cieux, tout vit et se meut par le Saint-Esprit ; mais le Saint-Esprit est le même aussi sur la terre. Il est présent dans notre Eglise ; Il agit dans les sacrements, nous sentons son souffle dans la Sainte Ecriture ; Il vivifie les âmes des croyants. Le Saint-Esprit unit tous les hommes, et c’est pourquoi les saints nous sont proches. Lorsque nous les prions [d’intercéder pour nous], alors, par le Saint-Esprit, ils entendent nos prières et nos âmes sentent qu’ils prient pour nous !" (Archimandrite Sophrony, Op. cit,. p.. 360).
Le recours aux saints est obvie dans la mesure où "le Saint-Esprit les a choisis pour prier pour le monde entier et leur a donné d’intarissables larmes. Le Saint-Esprit donne à ses élus un tel amour que leurs âmes sont saisies, comme par une flamme, du désir que tous les hommes soient sauvés et voient la Gloire du Seigneur". "Invoquez avec foi et priez la Mère de Dieu et les saints. Ils entendent nos prières et connaissent même nos pensées" (Ecrits du staretz Silouane, in Archimandrite Sophrony, op. cit. p. 361). "Par le Saint-Esprit, les saints voient les souffrances des hommes sur la terre. Ils voient et savent que nous sommes accablés de peines, comme nos cœurs sont desséchés, comme l’abattement paralyse nos âmes et, sans se lasser, ils intercèdent en notre faveur auprès de Dieu. Les saints entendent nos prières et reçoivent de Dieu la force de nous aider. Cela, tout le peuple chrétien le sait" (Archimandrite Sophrony, Op. cit. p. 361).
Le staretz parle plus longuement de saint Jean de Cronstadt et de saint Séraphim de Sarov. L’enseignement de l’un et de l’autre sont en harmonie avec celui du saint athonite et à la fois leur vie, tout entière consacrée à Dieu, et leur prière incessante ainsi que leur grande compassion pour les pécheurs, leur volonté d’aller chercher toutes les brebis égarées et de les porter dans leur prière vers Dieu, en font des recours précieux pour les pécheurs que nous sommes. 
Avec celle du saint staretz Silouane et de son disciple bien-aimé l’archimandrite Sophrony, demandons l’intercession ardente de saint Séraphim et de saint Jean de Cronstadt afin d’obtenir le secours spirituel qui nous est nécessaire pour nous relever dans nos chutes et pour continuer à cheminer sur la Voie du Christ.
Demandons aussi avec tendresse et ferveur l’aide précieuse de la Toute-Pure. Elle saura, comme une mère aimante, panser nos blessures, apaiser nos craintes et remettre en nos cœurs le baume de la prière comme Elle le fit pour le saint staretz Silouane.
N’écoutons pas les voix du monde qui s’élèvent, parfois même dans nos temples, pour nous dire que les saints ne sont pas des modèles, et que la prière ne doit pas passer par eux. Nous croyons à la Vie éternelle et savons que la mort est pour eux le gain du Christ, leur intercession sur cette terre était déjà source de miracles, "Jésus-Christ, le même hier, aujourd’hui et à jamais" ( Hébreux 13,8), qui les a rassemblés autour de Lui, leur a donné ce pouvoir mystérieux d’intercéder. Si, de leur vivant, l’ombre de saint Pierre ou les mouchoirs de saint Paul (cf Actes,19, 12) guérissaient les corps des fidèles aux temps apostoliques, combien plus les prières de ceux qui aimèrent Dieu jusques à vivre en Lui et par Lui, seront-elles entendues du Père et exaucées à présent qu’ils sont auprès de Lui dans le Royaume des Cieux ?

© Claude Lopez-Ginisty
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Une première version de ce texte 
a été publiée
aux 
Editions du Désert 
en 2003 
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