"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 2 août 2013

Le Saint Staretz Tavrion de Riga (1898-1978) (2)



Révolution et persécution

En 1920, encore novice à Glinsk, Tikhon fut appelé par le gouvernement soviétique pour le service militaire. Il alla à Koursk et indiqua clairement aux autorités que comme moine, il ne servirait pas dans l'armée. Il fut autorisé à repartir. Sur le chemin du retour, il faillit se noyer dans les eaux printanières en crue, juste à l'extérieur du monastère. Plus tard, il écrivit un compte rendu de cette expérience en gage de gratitude à Dieu d'avoir épargné sa vie.
A Glinsk sa première obédience fur de peindre des icônes. Cependant, en 1921, il fut ordonné hiérodiacre dans le monastère Novospassky à Moscou par Vladyka Paulin (Krishetchkine), avec qui il resta jusqu'à la mort de ce dernier. En 1925, il fut ordonné prêtre et depuis ce temps il servit une Liturgie quotidienne. En 1926 Père Tavrion, était maintenant devenu higoumène du monastère de Saint-Marc à Vitebsk et en 1927 recteur de l'église Saint-Théodore. Dans cette même année, il participa à une tentative secrète échoué pour élire un nouveau patriarche, en recueillant les votes des évêques exilés.
En 1928. Père Tavrion fut nommé archimandrite « pour vos futures souffrances», comme l'a dit l'évêque Paulin, et il fut exilé à Perm avec l'évêque. Peu de temps après, il fut arrêté et condamné au camp de concentration.  Le staretz passa plus de 27 ans en exil, prisons et camps de concentration, où, entre autres choses, il aida à construire un canal. En ce qui concerne sa vie en prison, il raconta ce qui suit: «Combien grand est le sacrement de la confession! Nous étions là, couchés sur nos lits superposés et tout autour de nous, il y avait de la saleté, des jurons et des crachats. Mais pour nous, ceci était aussi brillant que le paradis. Un prisonnier m'a chuchoté à l'oreille: «Que je suis content d’être venu ici, Père! Je sais que demain ils vont me prendre à nouveau pour un interrogatoire, ils vont me torturer, je sais que je ne vais pas sortir d'ici en vie, mais pour la première fois de ma vie, j'ai déchargé mon âme dans le sacrement de la confession. »
En ce qui concerne ses années dans les camps de concentration le staretz dit: «Les gens mouraient comme des mouches. Mais j'avais creusé une petite cellule dans la terre et chaque jour, très tôt le matin, j'avais l'habitude de célébrer la Divine Liturgie. Plus tard, les religieuses à Riga racontèrent comment elles avaient des visiteurs qui avaient envoyé des raisins au staretz dans son camp, avec lequel il avait fait du vin. En 1953, le staretz fut exilé au Kazakhstan, où il endura les années les plus difficiles de sa vie, en travaillant comme gardien dans une école. En 1956, après la mort de Staline, le staretz fut «réhabilité» et nommé prêtre à la cathédrale de Perm.
En 1957, le staretz put retourner à Glinsk, où il avait commencé sa vie monastique comme novice Tikhon, près de cinquante ans auparavant. Il fut nommé higoumène, mais les moines avaient perdu l'habitude de la règle stricte et ils commencèrent à se plaindre: «Nous sommes vieux, nous sommes malades, il est difficile pour nous de nous lever tôt. Le staretz fut transféré à Yaroslavl. Glinsk ferma, et les moines furent dispersés dans différents monastères. En 1958, le staretz passa plusieurs mois dans le monastère de Pochaev. Comme les persécutions sous Khrouchtchev s’aggravèrent, plus tard la même année, il alla à Oufa et devint prêtre de la cathédrale et également secrétaire diocésain. En 1961, il servit dans le diocèse de Yaroslavl, dans le village de Nekrasovo, et en 1964 dans le village de Nekous. Il lui fut interdit de prêcher par le métropolite Jean (Wendland), lorsque le nombre de personnes qui venaient l'entendre contraria les autorités communistes.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire: