"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 7 mars 2014

STARITZA NIKODIMA DE DIVIYEVO † 2/15 mars ( 1990) [10]



Mère de Dieu d'Iviron

10. Apparition de la Mère de Dieu

Plus tard, elle nous a raconté comment la Mère de Dieu d'Iviron, une icône thaumaturge, est venue à eux. Ils avaient de nombreuses icônes miraculeuses, mais celle-ci l'était particulièrement. La Mère de Dieu lui était apparue en rêve sous la forme de cette icône d'Iviron. 
Juste derrière la maison de Matouchka coulait ce que la tradition identifie comme la source même sur laquelle saint Serge a prié, et à partir de laquelle coule un ruisseau. Lorsque la Laure fut également fermée, on peut dire que c'était la Laure, où Père  Séraphim avait vécu. L'église Saint-Elie était ouverte, il est vrai, mais l'Eglise des Catacombes était ici. Cette source est bien connue dans la vie de saint Serge de Radonège. Quand les frères murmurèrent contre le saint [parce qu'ils n'avaient pas d'eau], il prit un moine avec lui, et il alla à l'extérieur du monastère. Là, ils prièrent sur ​​une goutte d'eau de pluie pour que le Seigneur leur donne de l'eau, et de cette goutte d'eau jaillit une source, puis toute une rivière.

Cette source était juste derrière leur maison, dans un grand ravin. La Mère de Dieu apparut à Matouchka dans un rêve au-dessus de cette source. Elle lui  parla de l'icône: "Sers-moi!" Après le rêve de Matouchka, elle dit à Père  Séraphim: " Père, je dois aller à un certain endroit, non loin de Diviyévo, où il y aura un passage de la Mère de Dieu d'Iviron. La Reine Céleste me commande de la servir. Bénis-moi, Père, je devrais y aller et la servir. La Mère de Dieu m'a demandé de le faire." 
Mais Père Séraphim lui a dit: "Pachenka, elle viendra à toi, tu n'as pas à aller où que ce soit." 
"Dans la soirée, l'icône est effectivement arrivée, la même que celle qu'elle avait vue dans son rêve. Quand elle vit cela, elle fut stupéfaite. Comme Père Séraphim l'avait dit, la Reine Céleste était venue à elle. C'était une icône thaumaturge. Plus tard, un miracle s'est produit avec cette icône. 
Quand le Père Séraphim mourut, Matouchka pria devant cette icône, demandant comment elle devait vivre maintenant, et ce qu'elle devrait faire. La Mère de Dieu sortit de l'icône, la bénit et détermina son obédience. Matouchka lui demanda: "Mère de Dieu, comment puis-je te servir?" Elle sortit [de l'Icône] et dit: " Tu élèveras des enfants." Après la mort de Père Séraphim, douze enfants sont venus, comme les douze morceaux de bonbons que Maria Ivanovna lui avait donnés. Ce fut le service que la Reine céleste avait désigné pour elle.

Voici un autre épisode de sa biographie. Quand elle vivait avec ses parents après que son monastère ait été fermé, il y eut une épidémie de typhus. Le village réunit une assemblée. Les gens mouraient et il n'y avait personne pour prendre soin d'eux, car tout le monde avait de grandes familles. Pour l'assemblée du village (les villages étaient alors comme des monastères, comme des républiques orthodoxes), est venue cette moniale du monastère. Elle n'avait pas sa propre famille, alors ils pensaient lui donner la tâche de s'occuper des victimes du typhus. Elle est toute seule, si elle meurt, ce n'est pas une grande catastrophe, raisonnaient-ils. Ils ont donc trouvé un endroit pour les loger et envoyé tous les malades là-bas avec Matouchka. 
C'était son obédience, prendre soin des patients atteints de typhus. Elle a dit qu'elle n'avait pas dormi pendant des semaines pour prendre soin d'eux. Mais elle n'a jamais été malade. Puis la Mère de Dieu elle-même lui apparut aussi, dans un manteau bleu clair, portant des manchettes. La Mère de Dieu ne lui dit rien, elle la bénit seulement. C'est ainsi que la Mère de Dieu lui donna des forces. 
Tels étaient les peines et les travaux de Matouchka. Chaque fois qu'elle se souvenait de cette apparition de la Mère de Dieu, Matouchka pleurait toujours, disant seulement: "Vous ne pouvez pas imaginer à quel point elle est belle! Oh, combien la Reine du Ciel est belle." Elle était tout simplement impuissante à décrire la Mère de Dieu. Saint Séraphim lui apparut plusieurs fois, mais la Mère de Dieu lui apparut à deux reprises.

Après sa mort Père Séraphim, avait prédit que Xénia, la sœur aînée de Matouchka, le trahirait. "Quand je mourrai," dit-il, "Xénia me trahira." Puis Père Séraphim est mort. Comme les chrétiens des premiers siècles de l'Eglise des Catacombes, Père Séraphim fut enterré sous l'autel de l'Eglise des Catacombes, dans le sous-sol où ils gardaient les pommes de terre. Ils creusèrent une tombe et il l'enterrèrent dedans. 
Il est intéressant de voir la connexion qu'elles avaient avec l'autre monde, pas seulement avec les saints, mais avec leurs proches qui avaient également atteint la sainteté, car après sa mort, Père Séraphim leur apparaissait souvent. 

Elles parlaient avec lui après sa mort. Elles donnèrent tout ce qui avait  été laissé dans l'Eglise des Catacombes de Saint-Elie, les vêtements épiscopaux qui avaient été cousus pour Père Séraphim, et tous ses vases liturgiques, tout de suite après sa mort. Leur fenêtre s'ouvrait à droite sur cette butte où était la source de Saint-Serge, et Père Séraphim partait toujours par le porche arrière, par mesure de précaution, chaque fois que quelqu'un frappait à la porte. Il devait se cacher. Il sortait sur la butte et attendait jusqu'à ce qu'ils partent, de sorte que personne ne l'y vit souvent. 
Après sa mort, on le vit souvent assis sur cette colline. Elles regardaient par la fenêtre, et Père Séraphim était assis en veste blanche, comme il l'avait toujours fait sur ​​cette colline.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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