"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 8 mars 2014

STARITZA NIKODIMA DE DIVIYEVO † 2/15 mars ( 1990) [11]


11 . Les orphelins élevés

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 The children of the orphanage in pre-revolutionary Diveyevo.
Les orphelins de l'orphelinage de Diviyévo avant la Révolution

La troisième sœur était Simotchka [diminutif de Synclétique], qui fut également élevée dans l'orphelinat de Diviyévo, mais elle s'est mariée avec la bénédiction de Père Séraphim. Sa vie n'a pas été facile. Elle est morte d'un cancer alors qu'elle était encore jeune. C'était difficile pour Matouchka. Après la mort de Père Séraphim, onze orphelins, ses neveux et nièces, furent sous sa responsabilité. Elle avait une grande famille. Certains étaient morts, d'autres avaient péri au front, et les enfants sont devenus orphelins. Ainsi, il s'est avéré que tous se sont retrouvés avec Matouchka.

A peine la Reine Céleste l'avait-elle bénie pour élever des enfants que tous ces enfants pleuvaient sur elle. Elle avait pris soin du staretz pendant douze ans, et maintenant qu'il avait disparu, le Seigneur lui attribuait une nouvelle obédience. Sa maison était pleine d'enfants, et c'étaient des temps de disette. "Ces enfants," racontait-elle, "couraient après moi tirant sur le bas de ma robe, en disant: "Maman, nous voulons manger. Maman, nous voulons un peu de lait." J'étais moi-même tout en larmes, et je les a placés devant l'icône de la Mère de Dieu: "Où vais-je obtenir du lait pour vous. Demandez à la Mère de Dieu!" Alors, ils se tenaient devant l'icône de la Mère de Dieu et répétaient : "Maman, Maman, nous voulons un peu de lait."

Mais bien sûr que c'était juste une horreur que d'essayer de comprendre ce qu'il fallait faire avec eux. Onze enfants, pas de place dans la maison, la pauvreté, la faim, et je ne savais pas ce que j'allais faire avec eux. Et Simotchka était alitée, en train de mourir d'un cancer." 
Elle devait se rendre dans une autre maison de l'autre côté de la ville pour s'occuper de sa soeur mourante, et s'occuper de ces enfants d'une manière ou d'une autre. 
"Un jour," dit-elle, "Je suis venu pour voir Simotchka, et elle m'a dit: "Pachenka, Batiuchka (Père Séraphim) était ici. Tu sais, je me trouvais ici comme ça, quand tout à coup la porte de la chambre s'est ouverte. Il est entré. Il était avec une moniale. (Père Séraphim n'était plus en vie depuis maintenant trois ans!) Il fit le tour de la pièce et encensa (semble-t-il qu'il prédisait sa mort à elle Simotchka), et il a chanté " Saint Dieu, Saint Fort..." Il est venu à mon lit, m'a bénie, et a dit: "Pacha est bouleversée, elle est inquiète de savoir comment elle va élever les enfant, comment elle va les nourrir. Voilà, j'ai apporté quelques icônes. Donne-les à Pacha, Pacha va rentrer à la maison, et le long du chemin, elle rencontrera un homme qui lui demandera si elle a quelques petites icônes de ce genre. Qu'elle ne dise pas de prix, mais il suffit de prendre tout ce qu'il offrira. Elle élèvera ses enfants avec cet argent. Qu'elle prenne courage." Et puis il est parti par la fenêtre. Prends donc ces icônes, Pacha." 
Matouchka a pris les icônes, qui étaient des images de papier. Elle rentra chez elle. Elle était presque à la maison quand un petit homme monté sur un cheval lui demanda si elle n'avait pas par hasard, telle ou telle image. Elle lui dit que oui et qu'il était le bienvenu. "Combien en veux-tu?" a-t-il demandé. " Autant que vous m'en donnez," répondit-elle. Et il lui donna quelques sous. Elle le regarda et se demanda comment elle allait nourrir ses orphelins avec ça. Que ferait-elle avec eux maintenant? 
À ce moment, quelqu'un lui a apporté une chambre à air en caoutchouc. "Que vais-je faire avec cette chambre à air?" a-t-elle dit " Cela pourrait être utile," répondit-il. "A quoi cela pourrait-il être utile?" " Eh bien, achète-la." "Combien ça coûte?" Cela coûtait exactement ce que le petit homme lui avait donné. Qui il était, c'était aussi un mystère, mais il est clair qu'il n'était pas un homme terrestre. Elle pensait: "Eh bien, puisque c'est juste assez d'argent, cela signifie que l'argent a été donné pour acheter cette chambre à air." 
Alors, elle a acheté une grande chambre à air en caoutchouc. Elle pensait: "Qu'est-ce que je vais faire à présent? Maintenant, je n'ai même pas de l'argent. Et comment vais-je prendre soin des enfants? Soudain, le Seigneur lui a donné sa sagesse: elle pourrait faire des galoches. 
Alors elle se mit tout de suite à faire des galoches avec la chambre à air en caoutchouc, et tout s'est tellement bien passé;  elle a fait les galoches, les a vendues, a obtenu un peu d'argent et elle a acheté une chèvre. 

C'était tout simplement un miracle! Matouchka a dit "maintenant, j'étais soudainement  inspirée. J'ai appris à faire des couvertures et à coudre. J'ai appris tout ce qu'une mère a besoin de savoir pour prendre soin de cette grande famille. J'ai travaillé jour et nuit sans repos, fait des pantalons ou des chemises de drap. Alors le Seigneur envoyait un tissu, des petits bouts, et je comprenais ce que je pouvais en faire sortir. Je cousais quelque chose, le vendais au bazar et voilà, il y avait de l'argent. Et il y avait la guerre​​. Voilà le genre d'époque que c'était. Une guerre, et j'avais onze enfants. Une moniale toute seule." Voilà ce que cela signifie que d'avoir une foi profonde! 


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

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