"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 14 septembre 2014

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


1/14 septembre
14ème dimanche après la Pentecôte

Nouvel an ecclésiastique
St Syméon le Stylite (459) et sa mère Marthe (vers 428) ; St Jésus, fils de Navé, prophète (XVIème s. avant Jésus-Christ) ; sts martyrs Calliste et ses frères Evode et Hermogène (309) ; St Ammoun, diacre, martyrisé avec 40 vierges à Héraclée (IV°) ; St Aïphal, diacre et martyr (380) ; Synaxe  de l’icône de la Mère de Dieu des Miasènes (864) ; St Mélèce le Jeune (1105) ; Stes martyres Tatiana Gribkova, Nathanalie Kozlova (1937).

Lectures : Nouvel an: 1 Tim. II, 1–7. Lc. IV, 16–22. Dimanche : 2 Cor. I, 21 – II, 4 ; Мatth. XXII, 1–14.
LE NOUVEL AN ECCLÉSIASTIQUE[1]

L'
Église du Christ célèbre en ce jour l'indiction qui, selon les Romains, signifie «limite», c'est à dire le début de l'année ecclésiastique. Ce terme vient de l'usage qu'avaient les empereurs romains de lever chaque année à cette époque un impôt sur leurs sujets pour l'entretien de l'armée. Le taux de cet impôt annuel était fixé tous les quinze ans. C'est pourquoi on appelle également indiction les cycles de quinze ans qui commencèrent sous César Auguste, trois ans avant la naissance du Christ.
Comme, d'autre part, le mois de septembre est l'époque où l'on rentre les fruits des récoltes dans les greniers pour se préparer à un nouveau cycle de la végétation, il convenait de fêter ce début du cycle agricole en rendant grâce à Dieu pour sa bienveillance à l'égard de la création. C'est déjà ce que faisaient les Juifs sous le régime de l'ancienne Loi. Le premier jour de leur septième mois (début septembre), ils célébraient la fête des Trompettes, en cessant tout travail pour se consacrer seulement à l'offrande de sacrifices «d'agréable odeur» et à la louange de Dieu (cf. Lev. XXIII:24-25).
Le Christ, Fils et Verbe de Dieu, le Créateur du temps et de l'espace, le roi prééternel de tous les siècles - qui s'est incarné pour ramener toutes choses à l'unité et réconcilier tous les hommes, Juifs et païens, dans une seule Eglise - a voulu aussi rassembler en Lui-même les choses soumises aux lois naturelles et ce qu'Il avait promulgué par la Loi écrite. C'est pourquoi, en ce jour où la nature se prépare à dérouler un nouveau cycle de ses saisons, nous commémorons l'épisode où le Seigneur Jésus Christ se rendit à la synagogue et, ouvrant le livre d'Isaïe, lut le passage où le Prophète dit en son nom: «L'Esprit du Seigneur est sur moi parce qu'il m'a oint. Il m'a envoyé pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, pour proclamer une année de grâce du Seigneur. » (Luc IV:18).
Toutes les Eglises ainsi rassemblées dans l'unanimité adressent aujourd'hui une seule louange à notre Dieu. Un dans sa nature et triple dans ses Personnes, qui demeure en permanence dans la béatitude, tient toutes choses dans l'existence et déverse en tout temps ses bénédictions sur ses créatures. C'est le Christ Lui-même qui nous ouvre les portes de cette année et nous appelle à Le suivre pour participer à Son éternité.

Tropaire du dimanche, 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во Oтцу́ и Дýxoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасе́нie на́ше, воспои́мъ вѣ́рній и поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на кре́стъ, и cме́рть претерпѣ́ти, и воскреси́ти уме́ршыя сла́внымъ воскресеніемъ Cвои́мъ.
Fidèles, chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre Salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !
Tropaire du nouvel an ecclésial, ton 2
Всея́ тва́ри Содѣ́телю, времена́ и лѣ́та во Свое́й вла́сти положи́вый, благослови́ вѣне́цъ лѣ́та бла́гости Твоея́, Го́споди, сохраня́я въ ми́рѣ лю́ди и гра́дъ Тво́й, моли́твами Богоро́дицы, и спаси́ ны.
Auteur de l'entière création qui as soumis à Ton pouvoir les moments et les temps, bénis la couronne de l'année que Ta Bonté nous donne de commencer;  garde en paix Ta ville et Ton peuple et par l'intercession de ta Mère, Seigneur, sauve-nous.
Tropaire de St Syméon, ton 1
Терпѣ́нія сто́лпъ, бы́лъ еси́, ревнова́вый пра́отцемъ, преподо́бне: Іову во страсте́хъ, Іо́сифу во искуше́ніихъ, и безпло́тныхъ жи́тельству, сы́й въ тѣлеси́, Симео́не, о́тче на́шъ, моли́ Христа́ Бо́га спасти́ся душа́мъ на́шимъ.
Colonne de patience, tu imitas les Pères de jadis: dans ses souffrances Job, dans ses épreuves Joseph; des Anges incorporels tu menas la vie en ton corps, vénérable Père Siméon; intercède auprès du Christ notre Dieu, pour qu'Il accorde à nos âmes le Salut.

Kondakion du dimanche, 5ème ton
Ko а́ду Спа́сe мо́й, coшéлъ ecи́, и врата́ сокруши́вый  я́ко всеси́ленъ, умéршиxъ я́ко Созда́тель coвоскре-cи́лъ ecи́, и cме́рти жáло сокруши́лъ ecи́, и Aда́мъ отъ кля́твы изба́вленъ бы́сть, Человѣколю́бче. Тѣ́мже  вси́  зове́мъ : спаси́ на́съ, Го́споди.
Ô mon Sauveur, Tu es descendu aux enfers, brisant ses portes comme Tout-Puissant ; et avec Toi, Créateur, Tu ressuscitas les morts, brisant l’aiguillon de la mort et libérant Adam de la malédiction, ô Ami des hommes ! Aussi, tous nous Te clamons : Seigneur, sauve-nous!

Kondakion de St Syméon, ton 2
Вы́шнихъ ища́й, вы́шнимъ совокупля́яйся и колесни́цу о́гненную сто́лпъ содѣ́лавый, тѣ́мъ собесѣ́дникъ а́нгеломъ бы́лъ еси́, преподо́бне, съ ни́ми Христу́ Бо́гу моля́ся непреста́нно о всѣ́хъ на́съ.
Recherchant les choses d'en-haut,  conversant avec les êtres d'en-bas et faisant de ta colonne un char de feu, par elle tu devins un confident des Anges, Père saint; et sans cesse tu intercèdes avec eux pour nous tous auprès du Christ notre Dieu.

Tropaire du nouvel an ecclésial, ton 2
Въ Вы́шнихъ живы́й, Христе́ Царю́, всѣ́хъ ви́димыхъ и неви́димыхъ Тво́рче и Зижди́телю, Иже дни́ и но́щи, времена́ и лѣ́та сотвори́вый, благослови́ ны́нѣ вѣне́цъ лѣ́та, соблюди́ и сохрани́ въ ми́рѣ гра́дъ, и лю́ди Твоя́, Многоми́лостиве.

Toi qui demeures dans les hauteurs, Christ Roi, Auteur et Créateur de tout ce qui est visible et invisible, Toi qui fis le jour et la nuit, le temps et les années, bénis maintenant la couronne de l’année, protège et garde en paix Ta ville et Ton peuple, ô Très-Miséricordieux.


Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

DIPTYQUES ET SUPPLICATIONS (SUITE)


Une offrande pour le monde

Dans l’office de la prothèse, le célébrant a mentionné son évêque, le clergé concélébrant, les frères vivants et défunts. Tandis qu’il commémorait leurs noms, il plaçait leurs parcelles près de l’Agneau, c’est-à-dire l’image du Christ offert. Maintenant, après la consécration, l’offrande a été accomplie et le Christ Lui-même est présent. Nous Le supplions donc, avec plus de ferveur pour nos pères et frères, les proches et les lointains, les vivants et les défunts. La commémoration de nos frères à ce moment «proclame le mystère redoutable que Dieu s’est donné Lui-même pour l’univers» (St Jean Chrysostome).
Nous T’offrons encore ce culte spirituel pour tout l’univers. L’Eucharistie est le « Concile œcuménique de l’Église ». Et même s’il n’y a qu’un frère présent pour participer à la célébration de la divine Eucharistie, l’univers entier est présent dans cette assemblée du célébrant et du frère. La Sainte Anaphore est offerte pour l’univers, car sur la Sainte Table est le Christ, « la Victime propitiatoire pour l’univers entier » (St Jean Chrysostome). Par Sa présence, le célébrant et les fidèles constituent l’Église universelle. Toutes choses sont illuminées par la lumière de Son amour. La « création entière est renouvelée et divinisée » (Office du 8 septembre).

Le prêtre, (à voix basse) : Souviens-Toi, Seigneur, de la ville où nous habitons (ou : de ce saint monastère), de toute ville et contrée, et des fidèles qui y demeurent. Souviens-Toi, Seigneur, des navigateurs, des voyageurs, des malades, de ceux qui souffrent, des prisonniers, et de leur salut. Souviens-Toi, Seigneur, de ceux qui offrent des dons et font le bien dans Tes saintes Églises, et qui se souviennent des pauvres. Et sur nous tous, envoie Tes miséricordes.
(à voix forte) : Et donne-nous de glorifier et de chanter d’une seule voix et d’un seul cœur Ton Nom très glorieux et magnifique, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
Le chœur : Amen.

D’une seule voix et d’un seul cœur

Afin de glorifier le Nom très glorieux et magnifique du Dieu Trinitaire, la communauté liturgique doit avoir une seule voix et un seul cœur. Il se produit souvent que les gens qui vivent en dehors de l’Église et de la divine Liturgie s’accordent sur quelque chose et le recherchent d’une seule voix. Leur voix est unanime, mais non le battement de leurs cœurs. Leurs buts les plus profonds ne sont pas en phase avec les paroles de leurs lèvres.
Or, dans l’Église, il existe une autre discipline. Dans la glorification eucharistique, les bouches et les cœurs des fidèles sont en accord. Par la grâce du Saint-Esprit, nous fidèles, devenons une seule bouche, un seul cœur, une seule âme, un même sentiment (Ph II, 2). L’unité dans l’amour est un don parfait qui vient d’en-haut (Jc I, 17).
Les premiers chrétiens vivaient cette unité au plus haut degré : c’était une multitude de personnes avec un seul cœur. Saint Basile le Grand nous enjoint à agir comme cela : « Imitons l'union admirable de ces premiers chrétiens, chez qui tout était commun, qui n'avaient qu'une même vie, une même âme, une table commune, qui étaient unis par les liens d'une fraternité indivisible, d'une charité sincère, laquelle ne faisait qu'un corps de plusieurs, et unissait les différentes âmes en une unité harmonieuse !» Dans cette atmosphère d’amour unifiant, la multitude des fidèles est « comme les cordes d’une lyre. Elles sont nombreuses, mais ensemble, elles produisent une joyeuse mélodie » (St Jean Chrysostome). Nous devenons une bouche qui chante l’Amour, un cœur qui bat pour l’Amour.

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc I, 39-49, 56
Liturgie : 2 Cor. IV, 6-15 ; Мatth. XXII, 35-46.



[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras.

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