"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 24 mai 2015

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX




11/24 mai
7ème dimanche de Pâques
Après-fête de l’Ascension et
Dimanche des Saints Pères du 1er Concile Œcuménique
Saint hiéromartyr Mocios (vers 295) ; Saints Méthode (885) et Cyrille (869), égaux-aux-apôtres et docteurs des Slaves ; Saint Rostislav, prêtre de Grande Moravie (870) ; saint Sophrone, reclus de la Laure des Grottes de Kiev (XIII) ; saint hiéromartyr Joseph, métropolite d'Astrakhan (1671) ; Saint hiérarque Nicodème, archevêque de Serbie (1325) ; Saint hiéromartyr Michel Belorossov, prêtre (1920) ; Saint hiéromartyr Alexandre, archevêque de Kharkov (1940).

Lectures : Actes XX, 16-18, 28-36  / Jn. XVII, 1-13
DIMANCHE DES SAINTS PÈRES

L
es fondements de l’hérésie arienne étaient les suivants : « Il fut un temps où n’existait que Dieu le Père, qui créa une essence entre Lui et le monde, le Fils de Dieu ». En un mot, l’hérésie reconnaissait le Christ, le Fils de Dieu, non comme Dieu, mais comme une essence intermédiaire créée, bien que plus parfaite que toutes les essences créées. Cette hérésie tire son nom de son fondateur, Arius, né en 256 en Lybie. Ordonné diacre par Pierre, évêque d’Alexandrie, Arius fut excommunié par son ordinant pour collusion avec une faction ecclésiastique locale, pénétrée d’aspirations schismatiques. Le successeur de l’évêque Pierre, Achille, reçut Arius dans la communion de l’Eglise et l’ordonna à la prêtrise. A la mort d’Achille, Arius pensait devenir son successeur, mais ce fut Alexandre, qui fut élu évêque d’Alexandrie. Arius accusa injustement Alexandre d’hérésie, alors que lui-même enseignait sa doctrine hérétique concernant le Fils de Dieu. L’évêque Alexandre s’efforça de raisonner le prêtre Arius, mais celui-ci resta inflexible. C’est alors qu’Alexandre excommunia Arius, qui trouva le soutien de plusieurs évêques et prêtres. Voyant que le mal se répandait, l’évêque Alexandre convoqua un concile d’évêques locaux en 320, qui confirmèrent l’excommunication d’Arius. En ce temps, celui-ci répandait partout son hérésie en Orient, à tel point que cette situation attira l’attention de l’Empereur Constantin, qui convoqua à Nicée, en 325, un Concile d’Evêques, qui devait devenir le 1er Concile Œcuménique. Selon l’historien ecclésiastique Socrate, « L’Esprit de Dieu établit l’accord des évêques », qui instituèrent le Credo de Nicée, exposant l’enseignement orthodoxe sur la Divinité de la Deuxième Personne de la Sainte Trinité – le Seigneur Jésus-Christ - et condamnant comme hérésie les réflexions blasphématoires d’Arius. L’enseignement orthodoxe des Saints Pères, ainsi que les Saints Pères eux-mêmes sont commémorés par la Sainte Eglise après l’Ascension, parce que celle-ci constitue une preuve irréfutable de l’union inséparable des deux natures dans le Christ, de la Divinité et de l’humanité. Dans ses hymnes, la Sainte Eglise chante :          
« Célébrons fidèlement en ce jour, dans la piété, la mémoire annuelle des Pères théophores, rassemblés de tout l’univers en la cité illustre des Nicéens, ainsi que les assemblées des orthodoxes. Ils rejetèrent, dans un esprit de piété,  le dogme athée de l’infortuné Arius, et exclurent conciliairement celui-ci de l’Eglise catholique, enseignant à tous à confesser clairement le Fils de Dieu consubstantiel et coéternel, existant avant les siècles ».     

Tropaire du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.

Les puissances angéliques vinrent à Ton Sépulcre, et ceux qui le gardaient gisaient comme des morts. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton Corps immaculé. Toi qui as dépouillé l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge, Toi qui donnes la Vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !

Tropaire de l’Ascension, ton 4

Возне́слся ecи́ во cла́вѣ Христе́ Бо́же на́шъ, ра́дость сотвори́вый уче-нико́мъ обѣтова́ніемъ Свята́го Дýxa, извѣще́ннымъ и́мъ бы́вшимъ благослове́ніемъ, я́ко Ты́ ecи́ Сы́нъ Бо́жій, изба́витель мі́ра.
Tu t’es élevé dans la gloire, ô Christ notre Dieu, réjouissant Tes disciples par la promesse de l’Esprit Saint, et les affermissant par Ta bénédiction, car Tu es le Fils de Dieu, le Rédempteur du monde.

Tropaire des Saints Pères, ton 8
Препросла́вленъ ecи́ Xpисте́ Бо́же на́шъ, cвѣти́ла на земли́ Отцы́ на́ши основа́вый, и тѣ́ми ко и́стиннѣй вѣ́рѣ вcя́ ны́ наста́вивый : многоблагоутро́бне, cла́ва Тебѣ́.
Infiniment glorifié es-Tu, Christ notre Dieu, car Tu as établi nos Père comme des luminaires sur terre. Par eux, Tu nous as amenés vers la vraie foi. Très miséricordieux, gloire à Toi !

Tropaires des saints Cyrille et Méthode, ton 4
Яко апо́столомъ единонра́вніи и слове́нскихъ стра́нъ учи́теліе, Кири́лле и Меѳо́діе богому́дріи, Влады́ку всѣ́хъ моли́те, вся́ язы́ки слове́нскія утверди́ти въ правосла́віи и единомы́сліи, умири́ти мíръ и спасти́ ду́ши на́ша.
Émules des apôtres et docteurs des pays slaves, Cyrille et Méthodes sages en Dieu, priez le Maître de toutes choses de confirmer tous les peuples slaves dans l'Orthodoxie et la concorde, d'apaiser le monde et de sauver nos âmes.


Kondakion des Saints Pères, ton 8
Апо́столъ проповѣ́даніе, и Oте́цъ догма́ты, Цépкве eди́ну вѣ́ру запечатлѣ́ша, я́же и ри́зу нося́щи и́стины, истка́ну отъ е́же свы́ше богосло́вія, исправля́етъ и сла́витъ благоче́стія вели́кое та́инство.
La prédication des Apôtres et les dogmes des Pères ont donné à l’Église la foi une ; portant la tunique de la vérité, tissée par la théologie qui vient d’en haut, elle confirme et glorifie le grand mystère de la piété.


Kondakion des saints Cyrille et Méthode, ton 3
Свяще́нную дво́ицу просвѣти́телей на́шихъ почти́мъ, Боже́ственныхъ писа́ній преложе́ніемъ исто́чникъ богопозна́нія на́мъ источи́вшихъ, изъ него́же да́же додне́сь неоску́дно почерпа́юще, ублажа́емъ ва́съ, Кири́лле и Меѳо́діе, престо́лу Вы́шняго предстоя́щихъ и те́плѣ моля́щихся о душа́хъ на́шихъ.
Honorons nos deux saints illuminateurs , qui par la traduction des Écritures divines nous ont fait jaillir la source de la connaissance de Dieu ; en y puisant en abondance jusqu'à présent, nous vous glorifions, Cyrille et Méthode, vous qui vous tenez devant le Trône du Très-Haut et qui priez ardemment pour nos âmes.


Kondakion de la fête, ton 6
Е́же о на́съ испо́лнивъ смотре́ніе, и я́же на земли́ coeдини́въ небе́снымъ, возне́слся ecи́ во cла́вѣ Христе́ Бо́же на́шъ, ника́коже отлуча́яся, но пребыва́я неотсту́пный, и вопія́ лю́бящимъ Тя́ : а́зъ е́смь съ ва́ми, и никто́же на вы́.
Ayant accompli Ton dessein de Salut pour nous, et uni ce qui est sur terre à ce qui est aux cieux, Tu T’es élevé dans la gloire, ô Christ notre Dieu, sans nullement T’éloigner, mais en demeurant inséparable et clamant à ceux qui T’aiment : Je suis avec vous et personne ne prévaudra contre vous.



Au lieu de « il est digne en vérité », ton 5
Велича́й душе́ моя́, возне́cшагося отъ земли́ на не́бо, Xpиста́ жизнода́вца. Tя́ па́че ума́ и cловecé Ма́тepь Бо́жію, въ лѣ́то безлѣ́тнаго неизpeче́нно ро́ждшую вѣ́pніи единoму́дpeнно велича́емъ.
Ô Toi qui es au-delà de l’entendement et de l’expression, Mère de Dieu, Toi qui, d’une manière inénarrable, as enfanté dans le temps le Dieu intemporel, nous, fidèles, d’une seule voix, nous Te louons.






VIE DES SAINTS CYRILLE ET MÉTHODE ÉGAUX-AUX-APÔTRES

Les deux frères, natifs de Thessalonique, étaient issus d’une famille riche et connue. Le frère aîné Méthode était officier et, en tant que tel, avait passé dix ans parmi les Slaves de Macédoine et apprit ainsi la langue slave parlée dans la région. Ensuite, Méthode s’éloigna sur la montagne de l’Olympe et se consacra à la vie monastique. Plus tard, son frère Constantin, dans le monachisme Cyrille, se joignit à lui. Mais lorsque le roi des Khazars demanda à l’empereur byzantin Michel des prédicateurs de la foi du Christ, les deux frères, sur l’ordre impérial, furent envoyés chez les Khazars. Ayant convaincu le khan de la véracité de la foi du Christ, ils le baptisèrent avec un grand nombre de ses hommes d’armes mais aussi une grande partie de la population. Après un certain temps, ils revinrent à Constantinople, où ils composèrent l’alphabet slave de 38 lettres et commencèrent à traduire les livres ecclésiastiques du grec en slave. Sur l’invitation du prince Rostislav, ils se rendirent en Moravie, où ils répandirent et affermirent la foi orthodoxe. Ils partirent ensuite à Rome, où le pape les avait invités. Là, Cyrille tomba malade et décéda, le 14 février 869. C’est alors que Méthode repartit en Moravie et travailla jusqu’à la fin de sa vie à l’affermissement de la foi parmi les Slaves. Après son bienheureux trépas, le 6 avril 885, ses cinq disciples, avec le saint évêque Clément à leur tête, traversèrent le Danube et se dirigèrent vers le sud, en Macédoine, où, depuis Ohrid, ils continuèrent la mission commencée par saints Cyrille et Méthode.

Il convient de mentionner ce passage de la vie de St Cyrille, alors que les Sarrasins lui demandaient: « Comment les chrétiens peuvent-ils faire la guerre tout en observant le commandement du Christ sur la prière à Dieu pour les ennemis ? » St Cyrille répondit : « Si, dans une loi sont mentionnés deux commandements qui sont donnés aux hommes afin de les observer, quel est celui qui accomplira le mieux la loi : celui qui accomplit un seul commandement ou celui qui accomplit les deux ? » Ils répondirent : « Indubitablement, celui qui accomplit les deux ». St Cyrille continua : « Le Christ notre Dieu nous a commandé de prier Dieu pour ceux qui nous persécutent, et de faire du bien à eux aussi ; mais Il a dit également : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Aussi, nous endurons les insultes de nos ennemis et prions Dieu pur eux ; mais en tant que société, nous nous secourons mutuellement et donnons notre vie, afin que des gens tels que vous qui capturez nos frères, ne capturent pas leurs âmes en même temps que leurs corps et ne les fassent pas périr, corps et âmes »[1].


LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jean XX, 19-23 ; Liturgie : Actes II, 1-11, 28-36 ; Jean. VII, 37-52, VIII,12





[1] Tiré du « Prologue d’Ohrid » de St Nicolas Velimirovitch.

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