"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 26 septembre 2017

Père Ilarion Felea (21 mars 1903 - 18 septembre 1961)




Comme j'aime Ta loi, Seigneur; 
C'est ma méditation tout le jour. 
(Psaume 118: 97)

Fils d'un prêtre de Hunedoara, le Père Ilarion Felea était un théologien profond et un pratiquant de la prière incessante. Par une vie de difficultés, il escalada la route vers le Thabor, où il trouva la lumière brillante et incréée du Christ.





Le Père Ilarion obtint des baccalauréats en théologie de l'Université de Sibiu et de littérature et de philosophie de Cluj et un doctorat en théologie de Bucarest. Il mit ses talents en pratique en tant que professeur de dogmatique et d'apologétique, en tant que recteur de l'Académie théologique d'Arad, et en tant que père confesseur à la cathédrale d'Arad, qu'il transforma en un véritable centre de culture et de pratique religieuse.

Son activité pédagogique fut impressionnante: il rédigea des centaines d'articles, d'études théologiques, d'écrits homilétiques et hagiographiques, ainsi que la série Vers le Thabor, véritable Philocalie.

Des centaines de fidèles, en particulier les jeunes avec une faim des trésors de l'Orthodoxie, furent attirés par l'amour du Père pour les autres, par son exemple vivant de foi et de sacrifice, et par son éloquence - ce qui fit également de lui la cible pour la Sécurité. Il fut d'abord arrêté en 1949 et enfermé pendant un an dans la prison d'Aïoud. Quand il fut libéré et revint parmi les fidèles, il reprit son travail missionnaire avec la même passion, confessant la foi véritable dans des sermons et des articles.

En septembre 1958, il fut arrêté à nouveau et soumis à une enquête violente. Il fut condamné à vingt ans de travail forcé pour "activités contre la classe ouvrière" et il fut emprisonné d'abord dans la prison de Gherla, puis à Aïoud. Là, avec le Père Dumitru Stăniloae, il conserva le feu de la prière en servant dans sa cellule secrètement et autant que possible, la Divine Liturgie, pour les prisonniers.

En fait, la prière fut son plus grand soutien tout au long des épreuves de sa vie, le seul moyen pour lui d'être plus proche du Christ. Le Père Ilarion a écrit que "le péché c'est ce qui nous sépare de Dieu et tache nos âmes; La prière est ce qui nous purifie, nous sanctifie et ouvre la voie à l'amour et à la lumière de Dieu. Celui qui avance dans la prière se rapproche de Dieu. Un homme qui s'assoit parmi les fleurs pendant longtemps supportera leur parfum. La même chose arrive avec l'homme qui passe beaucoup de temps à prier: son âme portera le parfum de la vie divine."

Comme c'est le cas pour tous ceux qui suivent le Christ, le Père Ilarion Felea n'eut pas peur de ceux qui tuent le corps, mais il prit soin de garder les mains des infidèles loin de son âme irréprochable. Refusant toute sorte de compromis avec le régime athée, il porta sa croix avec dignité, restant un apôtre du Christ jusqu'à la fin derrière les barreaux de la prison.

Le froid, la faim et toutes les tortures auxquelles il fut soumis accélèrent sa mort, une mort qui brilla avec le halo du martyre. Sans croix et sans nom, son corps fut jeté à Râpa Robilor (Le Ravin des Esclaves) à Aïoud, lieu de sépulture de l'élite spirituelle de la Roumanie d'après-guerre.


Version française Claude LOPEZ-GINISTY
d'après

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